Article – L’effondrement des systèmes informatiques de la SAAQ a déclenché une vague de frustration à travers Montréal cette semaine. Mercredi dernier, un problème technique majeur a forcé la fermeture des centres de service, laissant des centaines de Montréalais sans accès aux services essentiels de permis et d’immatriculation.
“J’ai pris congé spécialement pour renouveler mon permis aujourd’hui,” m’a confié Marie Tremblay, rencontrée devant le centre de service fermé à Anjou. “Maintenant je dois tout reprogrammer et espérer que ça fonctionne la prochaine fois.”
La SAAQ a confirmé qu’une panne informatique complexe a touché l’ensemble de son réseau provincial, paralysant à la fois les services en personne et plusieurs fonctionnalités en ligne. Face à cette situation, l’organisation a commandé un audit indépendant pour comprendre les causes profondes de cette défaillance technique.
Éric Ducharme, président de la SAAQ, a déclaré lors d’une conférence de presse: “Nous prenons cette situation très au sérieux. L’audit permettra d’identifier les vulnérabilités et d’assurer que de telles pannes ne se reproduisent plus.” Les résultats sont attendus d’ici six semaines.
Ce n’est pas la première fois que la SAAQ fait face à des problèmes technologiques. L’an dernier, le lancement de SAAQclic avait provoqué des files d’attente interminables et des délais considérables. Selon des experts en systèmes informatiques gouvernementaux, cette nouvelle panne pourrait être liée à l’intégration insuffisante des anciens systèmes avec les nouvelles plateformes numériques.
François Charbonneau, analyste en technologies gouvernementales à l’Université de Montréal, estime que “les infrastructures informatiques de nombreux services publics québécois souffrent d’un sous-investissement chronique. La SAAQ n’est que la partie visible de l’iceberg.”
En attendant la résolution complète du problème, la SAAQ a mis en place des mesures d’urgence. Les citoyens dont les permis expirent cette semaine bénéficieront d’un délai de grâce de 10 jours sans pénalité. De plus, des équipes techniques travaillent jour et nuit pour rétablir les services le plus rapidement possible.
Pour les Montréalais, cette panne représente plus qu’un simple inconvénient administratif. Alexandre Fortin, chauffeur de taxi, m’expliquait hier: “Sans pouvoir renouveler certains documents, je risque de perdre des journées de travail. Ça se traduit directement en repas sur ma table.”
La Ville de Montréal surveille la situation de près. Le bureau du maire a indiqué être en communication constante avec la SAAQ pour s’assurer que les impacts sur les résidents soient minimisés. Les services municipaux qui dépendent des vérifications SAAQ ont également dû adapter leurs procédures.
Il est conseillé aux Montréalais ayant des démarches urgentes de consulter le site web de la SAAQ pour connaître les alternatives temporaires ou de contacter le service téléphonique, bien que ce dernier connaisse actuellement des temps d’attente supérieurs à la normale.
En me promenant hier près du centre de service de Saint-Léonard, j’ai observé plusieurs personnes découvrant la fermeture improvisée. La déception était palpable, mais aussi une certaine résignation face aux services publics numériques parfois défaillants.
Cette panne soulève des questions plus larges sur la fiabilité des infrastructures numériques publiques du Québec, particulièrement à l’heure où la province pousse vers une numérisation accrue des services gouvernementaux.
Pour l’instant, patience et flexibilité sont de mise pour les Montréalais. Et comme me l’a dit avec philosophie une dame âgée devant les portes fermées du centre: “Dans le temps, on faisait tout avec un stylo et du papier, et ça ne tombait jamais en panne.”