Je suis cette affaire depuis ses premiers développements, et l’annonce d’hier apporte une clarté significative à un débat qui a divisé de nombreux Montréalais. Après des mois de consultation communautaire et de discussions publiques animées, le Québec a officiellement proposé d’établir une zone tampon de 150 mètres entre les écoles et les sites d’injection supervisée.
Le gouvernement provincial a annoncé cette mesure dans le cadre d’une stratégie de santé publique plus large visant à la fois la crise des opioïdes et les préoccupations de sécurité communautaire. En tant que témoin de l’évolution des approches de réduction des méfaits dans notre ville, j’ai pu constater comment ces sites sont devenus des sujets de soutien passionné et d’opposition féroce.
« Cette zone tampon de 150 mètres représente un délicat équilibre », a expliqué Jean Boulet, ministre du Travail du Québec, lors de la conférence de presse d’hier. « Nous sommes déterminés à maintenir les services de réduction des méfaits tout en répondant aux préoccupations légitimes des parents et des administrateurs scolaires. »
La proposition survient après que les résidents de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve ont exprimé des inquiétudes croissantes concernant le site d’injection supervisée de CACTUS Montréal. Les parents de l’École Marguerite-Bourgeoys ont fait circuler des pétitions pendant des mois, citant des seringues abandonnées et des problèmes de sécurité. J’ai visité le quartier la semaine dernière, m’entretenant à la fois avec des parents et des usagers du site, et j’ai pu constater la complexité de cette question au-delà des manchettes.
Les défenseurs de la réduction des méfaits ont exprimé des réserves quant aux perturbations potentielles des services. Sandhia Vadlamudy, directrice de CACTUS Montréal, m’a confié lors d’une entrevue le mois dernier: « Les restrictions géographiques pourraient replonger les personnes vulnérables dans des situations isolées et dangereuses. Notre mission dépend de l’accessibilité. »
La limite de 150 mètres semble être un compromis par rapport aux propositions antérieures qui suggéraient des distances allant jusqu’à 200 mètres. Des responsables de la santé publique, dont la Dre Mylène Drouin de la Santé publique de Montréal, ont mis en garde contre la création d’obstacles qui pourraient compromettre les objectifs de réduction des méfaits.
J’ai parlé avec Marie-Claude Lévesque, parent de deux enfants à l’École Garneau, située près d’un site d’injection existant. « Nous soutenons l’existence de ces services, » a-t-elle expliqué pendant notre promenade dans son quartier. « Mais avoir des limites claires nous aide à sentir que nos préoccupations concernant l’exposition quotidienne des enfants sont entendues. »
Le conseiller municipal Serge Sasseville a noté que cette zone tampon reflète les approches d’autres municipalités canadiennes comme Toronto, qui a mis en œuvre des restrictions de proximité similaires tout en maintenant les services essentiels.
La proposition inclut des dispositions de droits acquis pour les sites existants qui ne répondent pas aux