Les violations d’hygiène des restaurants de Montréal coûtent à deux établissements plus de 6 000 $ chacun

Amélie Leclerc
5 Min Read

Deux restaurants montréalais subissent le contrecoup de lourdes amendes suite à de récentes inspections de salubrité alimentaire qui ont révélé de graves infractions. En tant que journaliste qui couvre la vibrante scène culinaire de notre ville depuis plus d’une décennie, ces développements sont particulièrement préoccupants pour notre réputation gastronomique renommée.

Le Petit Italien à Outremont a reçu une sanction stupéfiante de 6 000 $ suite à plusieurs infractions découvertes lors d’inspections. Le restaurant, une institution du quartier sur l’avenue Bernard, a été cité pour des températures inadéquates d’entreposage des aliments et des pratiques de désinfection inappropriées. Y ayant moi-même dîné à plusieurs occasions, cette nouvelle est une déception pour de nombreux habitués qui fréquentent cet établissement.

Non loin de là, Chez Téta sur l’avenue Monkland a fait face à des conséquences similaires avec 6 500 $ d’amendes. Les inspecteurs sanitaires ont trouvé des problèmes préoccupants concernant les procédures de manipulation des aliments et des normes de propreté inférieures aux exigences provinciales. Ce restaurant libanais, devenu un endroit populaire à NDG depuis son ouverture, présente des violations particulièrement troublantes pour sa clientèle régulière.

Ces pénalités s’inscrivent dans le cadre des efforts continus d’application du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) dans toute la province. Le ministère effectue des milliers d’inspections chaque année pour s’assurer que les établissements alimentaires respectent les réglementations sanitaires strictes conçues pour protéger la sécurité publique.

« Les infractions d’hygiène dans les restaurants ne sont pas simplement des préoccupations administratives—elles ont un impact direct sur la santé publique, » explique Dr. Marie Lapointe, spécialiste en santé publique à l’Université McGill. « La contamination croisée et la manipulation inappropriée des aliments demeurent les principales causes de maladies d’origine alimentaire au Québec. »

Selon les données du MAPAQ, plus de 200 restaurants montréalais ont fait face à des amendes pour des infractions liées à l’hygiène l’année dernière. Cette tendance soulève d’importantes questions sur les pratiques en cuisine dans une ville célébrée internationalement pour son excellence culinaire.

Jean-Philippe Tastet, expert de l’industrie de la restauration, note: « La pandémie a créé une pression énorme sur les restaurants, et certains établissements ont peut-être coupé les coins ronds alors qu’ils luttaient pour se remettre financièrement. Cependant, la sécurité alimentaire doit rester la priorité absolue. »

Pour les consommateurs qui se demandent comment faire des choix éclairés, le MAPAQ maintient une base de données consultable des résultats d’inspection des restaurants accessible au public. Cette transparence permet aux Montréalais de vérifier l’historique d’hygiène d’un établissement avant de faire des réservations.

En tant que personne qui couvre fréquemment l’industrie de la restauration montréalaise, j’ai observé que la plupart des établissements maintiennent des normes exemplaires. Ces violations représentent une petite fraction du paysage culinaire diversifié de notre ville. Néanmoins, elles servent de rappel important de l’importance cruciale des protocoles de sécurité alimentaire.

L’approche actuelle d’application combine des pénalités financières substantielles avec une formation obligatoire des manipulateurs d’aliments pour les récidivistes. Cette stratégie à deux volets vise à la fois à dissuader les violations et à éduquer le personnel des restaurants sur les pratiques appropriées.

« La plupart des violations découlent d’une formation inadéquate plutôt que d’une négligence délibérée, » suggère Catherine Lefebvre, consultante en restauration et ancienne chef. « Investir dans une éducation complète du personnel pourrait prévenir de nombreuses infractions courantes. »

Pour les propriétaires de restaurants montréalais, le message est clair: négliger la sécurité alimentaire entraîne des conséquences importantes. Au-delà des pénalités financières, les dommages à la réputation à l’ère des médias sociaux peuvent s’avérer encore plus coûteux à long terme.

Alors que les restaurants de notre ville continuent de naviguer dans les défis de la reprise post-pandémique, le maintien de normes d’hygiène rigoureuses reste essentiel pour préserver le statut de Montréal en tant que destination culinaire de classe mondiale. Le public qui fréquente nos restaurants ne mérite rien de moins que les normes les plus élevées de sécurité alimentaire aux côtés de notre créativité culinaire célébrée.

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