Dans un développement inquiétant qui a ébranlé notre communauté, l’homme accusé dans l’affaire de fémicide du mois dernier fait face à des accusations supplémentaires suite à un incident violent au Centre de santé mentale Royal Ottawa.
Hassan Hamka, 27 ans, a comparu mardi au tribunal par liaison vidéo pour répondre à de nouvelles allégations d’agression aggravée et de possession d’arme. Selon la Police d’Ottawa, Hamka aurait poignardé un autre patient de l’établissement de santé mentale dimanche soir.
La victime, dont l’identité reste protégée, a subi des blessures graves mais devrait se rétablir, ont confirmé des sources policières.
Cet incident survient alors que Hamka était déjà en détention, soumis à une évaluation de santé mentale ordonnée par le tribunal en lien avec les accusations concernant la mort de Bita Nouri, 25 ans. Son corps a été découvert dans un appartement d’Alta Vista le 23 février, après ce que la police a décrit comme un homicide domestique.
« Le moment de ce nouvel incident soulève de sérieuses questions sur les protocoles de sécurité au sein des unités médico-légales de santé mentale, » a déclaré Sunny Marriner, directrice exécutive du Centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle d’Ottawa. « Lorsqu’une personne est en détention pour des infractions violentes, particulièrement de la violence basée sur le genre, des mesures de protection supplémentaires doivent être en place. »
Le Groupe de soins de santé Royal Ottawa a refusé de commenter spécifiquement l’incident, invoquant la confidentialité des patients, mais a publié une déclaration confirmant qu’ils « coopèrent pleinement à l’enquête policière en cours tout en menant un examen interne de toutes les procédures de sécurité. »
Les documents judiciaires montrent que Hamka avait été transféré au Royal Ottawa pour une évaluation de 30 jours afin de déterminer son aptitude à subir un procès concernant l’accusation initiale de meurtre au deuxième degré. Cette période d’évaluation, standard dans les cas impliquant des facteurs potentiels de santé mentale, devait se conclure la semaine prochaine.
Dre Camille Quenneville, PDG de la division ontarienne de l’Association canadienne pour la santé mentale, met en garde contre les conclusions hâtives sur la santé mentale et la violence. « Il est important que des incidents isolés ne stigmatisent pas davantage la maladie mentale. La grande majorité des personnes ayant des problèmes de santé mentale ne sont pas violentes. »
Cependant, les défenseurs de la sécurité des femmes expriment une préoccupation croissante concernant l’intersection entre la santé mentale, la justice et la protection des victimes potentielles.
« Cette affaire met en lumière des lacunes critiques dans nos systèmes, » a déclaré Julie Lalonde, une militante des droits des femmes basée à Ottawa. « Qu’il s’agisse de soutiens communautaires avant que la violence ne se produise ou de gestion sécurisée après le dépôt d’accusations, nous devons examiner chaque niveau d’intervention. »
Le chef de la Police d’Ottawa, Eric Stubbs, s’est brièvement adressé aux médias mardi, déclarant: « Cette enquête reste active, avec des détectives de l’unité des homicides et de l’escouade des agressions qui coordonnent leurs efforts. »
Pour les membres de la communauté qui suivent cette affaire, cela représente un rappel troublant des défis complexes auxquels font face nos réseaux de santé mentale, de justice et de soutien social.
L’accusé reviendra au tribunal lundi prochain lorsque les deux cas seront abordés. Si jugé apte à subir un procès, Hamka fera face à une audience préliminaire plus tard cette année.
Des sources au palais de justice indiquent que la Couronne s’opposera probablement à toute future demande de libération sous caution compte tenu des nouvelles allégations de violence en détention.
Alors que notre communauté traite ces événements, du soutien reste disponible via des lignes de crise, notamment le Centre de détresse d’Ottawa au 613-238-3311 et les Services aux victimes d’Ottawa au 613-238-2762.