Les colonnes publicitaires emblématiques de Montréal, ces piliers cylindriques qui font partie de notre paysage urbain depuis trois décennies, disparaîtront bientôt de nos rues. L’administration municipale a décidé de ne pas renouveler son contrat avec Astral Media, marquant la fin d’une époque pour ces installations distinctives que de nombreux Montréalais ne remarquent plus, mais qui ont subtilement façonné nos espaces publics depuis le début des années 1990.
En marchant sur la rue Sainte-Catherine hier, je me suis arrêté pour vraiment regarder ces colonnes – les observer attentivement – peut-être pour la première fois depuis des années. Il y a quelque chose de presque nostalgique dans ces structures qui ont été témoins de l’évolution de notre ville à travers d’innombrables saisons, festivals et manifestations.
Selon Philippe Sabourin, porte-parole de la ville, « La décision reflète l’évolution de nos priorités urbaines et de notre vision de l’espace public. » Le contrat actuel expire en décembre, et plutôt que de le prolonger, la ville a choisi de récupérer ces portions petites mais significatives de nos trottoirs.
Ces colonnes publicitaires, parfois appelées « colonnes Morris » d’après leur créateur parisien du 19e siècle, ont généré environ 2 millions de dollars annuellement pour les coffres de la ville. Bien que cette source de revenus prendra fin, l’administration estime que les avantages l’emportent sur la perte financière.
« Nous envisageons de récupérer environ 3 000 mètres carrés d’espace public, » explique Marianne Giguère, membre du comité exécutif responsable de l’urbanisme. « C’est un espace qui peut être réimaginé pour les piétons, la verdure ou d’autres commodités publiques qui servent directement les Montréalais. »
La décision a suscité des réactions mitigées. Dinu Bumbaru, directeur des politiques chez Héritage Montréal, note que ces colonnes sont devenues « une partie presque invisible de notre mobilier urbain, » mais reconnaît que « les villes doivent évoluer et réévaluer comment l’espace public sert les citoyens. »
Les commerçants locaux, cependant, expriment certaines préoccupations. « Ces colonnes créaient en fait des points de rencontre utiles, » dit Marie-Christine Champagne, propriétaire d’une boutique sur l’avenue Mont-Royal. « Les gens disaient, ‘Rencontrons-nous près de la colonne,’ et tout le monde savait exactement où aller. »
Certains professionnels de l’industrie publicitaire sont naturellement déçus. « Ces plateformes offraient une visibilité unique dans des zones très fréquentées, » me confie Martin Beauvais, directeur créatif dans une agence de publicité montréalaise. « Il y a quelque chose de spécial dans la publicité physique, non numérique, qui établit un lien différent avec les gens. »
Le processus d’enlèvement commencera en janvier 2024, et la plupart des colonnes devraient avoir disparu au printemps. La ville n’a pas annoncé de plans spécifiques pour chaque ancien emplacement de colonne, bien que les responsables suggèrent que certains endroits pourr