Le nouveau premier ministre britannique Keir Starmer est arrivé à Ottawa mardi, marquant sa première visite bilatérale au Canada. Cette importante rencontre diplomatique survient quelques jours seulement avant sa participation au Sommet du G7 en Italie, où les dirigeants mondiaux aborderont des enjeux internationaux pressants.
Durant sa brève mais chargée visite à Ottawa, Starmer a tenu des discussions à huis clos avec l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney. Cette rencontre a suscité un intérêt considérable parmi les observateurs politiques, étant donné la position influente de Carney dans les cercles financiers canadiens et britanniques au fil des ans.
« Il y a toujours quelque chose de spécial dans les relations entre le Canada et le Royaume-Uni, » a souligné Mélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères, qui a participé à l’accueil de la délégation britannique. « Ces premiers engagements diplomatiques aident à renforcer nos priorités communes sur la scène mondiale. »
Le moment choisi pour la visite de Starmer semble stratégique. Avec le Sommet du G7 qui approche ce week-end en Italie, la rencontre avec Carney s’est probablement concentrée sur l’alignement des positions économiques et d’éventuelles approches collaboratives face aux défis mondiaux.
Mark Carney, qui a été gouverneur de la Banque d’Angleterre de 2013 à 2020 après son mandat à la banque centrale du Canada, a maintenu une influence significative dans la politique financière internationale. Sa perspective unique, couvrant les systèmes économiques des deux nations, fait de lui un consultant précieux pour la nouvelle administration britannique.
« Ce type de travail diplomatique préparatoire avant les grands sommets est crucial, » a expliqué Laura MacDonald, professeure de relations internationales à l’Université Carleton. « Les dirigeants cherchent souvent l’expertise de personnalités respectées comme Carney pour façonner leur approche des discussions économiques complexes. »
L’ordre du jour de la réunion comprenait apparemment des discussions sur les initiatives de finance climatique, un domaine où Carney a été particulièrement actif depuis qu’il a quitté ses fonctions bancaires centrales. Son rôle d’Envoyé spécial des Nations Unies pour l’action climatique et le financement l’a positionné comme une voix importante sur la transition des économies mondiales vers la durabilité.
Le bureau du premier ministre Justin Trudeau a confirmé que, bien que Trudeau n’était pas présent pour cette réunion particulière, lui et Starmer devraient tenir des discussions substantielles lors du prochain Sommet du G7.
« Nous constatons un regain d’intérêt pour le renforcement des alliances traditionnelles, » a observé Robert Bothwell, historien canadien spécialisé dans les relations internationales. « Avec tant d’incertitudes mondiales, ces partenariats historiques prennent une importance accrue. »
Pour les résidents d’Ottawa, la visite a créé un minimum de perturbations malgré une sécurité renforcée autour du centre-ville. Les autorités locales ont mis en place des mesures temporaires de circulation près des lieux de réunion, mais la nature discrète de la visite a limité les inconvénients.
Le court séjour de la délégation britannique reflète la nature ciblée de cette mission diplomatique. Plutôt qu’un vaste programme bilatéral, il semble s’agir d’une consultation ciblée visant une coordination politique spécifique avant les discussions multilatérales du G7.
Le gouvernement de Starmer, qui vient d’entrer en fonction début juillet après une victoire électorale décisive sur les Conservateurs, établit rapidement sa présence internationale. Cette visite signale l’importance accordée aux relations canadiennes dans les priorités de politique étrangère britannique.
Après son départ d’Ottawa, Starmer rejoindra d’autres dirigeants mondiaux, dont le président Biden, le chancelier Scholz et le premier ministre Trudeau, en Italie, où les discussions devraient se concentrer sur l’Ukraine, la sécurité économique, les initiatives climatiques et les tensions persistantes au Moyen-Orient.
Pour les relations canado-britanniques, cet engagement précoce démontre la continuité dans la relation spéciale entre ces nations du Commonwealth, indépendamment des changements de leadership politique. La consultation avec Carney sert de pont entre les cadres politiques passés et les priorités émergentes sous une nouvelle direction.
Alors qu’Ottawa retrouve son rythme habituel après cette brève effervescence diplomatique, l’importance de ces discussions en coulisses deviendra probablement plus claire une fois que les déclarations du Sommet du G7 émergeront ce week-end.
