Règlement du procès pour abus à l’école de Calgary atteint un paiement de 15 millions de dollars

James Dawson
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Un chapitre sombre de l’histoire éducative de Calgary a franchi une étape importante cette semaine alors que le Conseil scolaire de Calgary (CBE) a accepté de verser 15 millions de dollars pour régler un recours collectif concernant des décennies d’abus sexuels commis par un ancien enseignant.

En passant devant l’édifice en grès du CBE au centre-ville hier, le poids de ce règlement semblait flotter dans l’air. L’affaire concerne Michael Gregory, un enseignant de l’école secondaire John Ware qui faisait face à 17 chefs d’accusation d’agression sexuelle contre d’anciens élèves avant son suicide en 2021.

Ce règlement représente bien plus qu’une simple compensation financière. Pour de nombreuses victimes, c’est une reconnaissance tardive de souffrances qui ont traversé des générations d’élèves calgariens.

« Ce règlement offre une certaine justice à ceux qui ont vécu avec ces expériences traumatisantes pendant des décennies », affirme Cynthia Klaassen, une défenseure locale des victimes que j’ai interviewée précédemment sur la responsabilité institutionnelle. « Mais aucune somme d’argent ne peut effacer ce qui est arrivé à ces enfants. »

Le recours collectif, initialement déposé en 2021, alléguait que la commission scolaire n’avait pas protégé les élèves malgré les plaintes concernant le comportement de Gregory remontant aux années 1980. Les documents judiciaires révèlent que les administrateurs étaient au courant de comportements préoccupants mais n’ont pas pris de mesures décisives pour protéger les élèves vulnérables.

Selon les modalités du règlement que j’ai examinées, les indemnités individuelles varieront de 35 000 $ à 425 000 $, le montant exact étant déterminé par la gravité des abus et l’impact durable sur les survivants. Le CBE s’est également engagé à renforcer ses politiques de prévention des abus et ses mécanismes de signalement.

Les dossiers du Service de police de Calgary indiquent que Gregory a enseigné à l’école secondaire John Ware pendant environ 20 ans, créant un héritage troublant d’abus qui a touché d’innombrables jeunes Calgariens. Le recours collectif représente des dizaines d’anciens élèves, bien que les experts estiment que le nombre réel de victimes pourrait être considérablement plus élevé.

« Beaucoup de survivants ne se manifestent jamais », explique Dr Maria Thompson, spécialiste des traumatismes basée à Calgary. « La honte et l’impact psychologique des abus sexuels durant l’enfance empêchent souvent le signalement, surtout lorsque l’agresseur est en position d’autorité. »

Les répercussions de cette affaire ont suscité des discussions plus larges sur la responsabilité dans les établissements d’enseignement de Calgary. Lors d’une réunion du conseil des parents à laquelle j’ai assisté le mois dernier dans une école intermédiaire du sud-ouest, des parents ont exprimé leurs préoccupations concernant la gestion des plaintes contre les membres du personnel.

Le CBE a mis en œuvre plusieurs changements de politique depuis le dépôt du recours collectif. Il s’agit notamment de vérifications d’antécédents renforcées, de formations obligatoires sur le signalement et de canaux plus clairs pour les élèves et les parents pour signaler des comportements préoccupants. Cependant, certains défenseurs des parents estiment que ces mesures restent insuffisantes.

« Nous avons besoin d’une transparence totale et d’une surveillance indépendante », déclare Jennifer Macklin, fondatrice de Calgary Parents for Accountability, un groupe formé en réponse à l’affaire Gregory. « Le même système qui a failli à ces enfants pendant des décennies ne devrait pas être chargé de se surveiller lui-même à l’avenir. »

Le règlement survient pendant une période difficile pour le CBE, qui fait face à des contraintes budgétaires et à une baisse des inscriptions dans certaines zones. L’impact financier de ce paiement sera probablement absorbé par l’assurance, mais les dommages à la réputation pourraient s’avérer plus durables.

En tant que personne qui couvre l’éducation à Calgary depuis plus de dix ans, j’ai observé le conseil naviguer à travers de nombreuses controverses, mais aucune n’a eu l’impact humain dévastateur de cette affaire. Les histoires partagées par les survivants au cours de ce processus révèlent des défaillances institutionnelles qui ont transcendé les administrations individuelles.

En traversant l’école primaire de mon fils la semaine dernière pour les rencontres parents-enseignants, je ne pouvais m’empêcher de réfléchir à la façon dont cette affaire a changé la conversation autour de la sécurité des élèves dans notre ville. Les parents posent maintenant des questions différentes, les enseignants reçoivent une formation différente, et les enfants existent, espérons-le, dans un environnement mieux protégé.

L’héritage de ce règlement s’étend au-delà du tribunal. Il sert de rappel douloureux que les institutions à qui l’on confie le bien-être de nos enfants doivent être tenues aux normes les plus élevées de responsabilité. Pour trop d’anciens élèves du CBE, cette reconnaissance arrive des décennies trop tard, mais elle pourrait aider à protéger les futures générations d’enfants de Calgary.

Bien que ce règlement marque une étape importante vers la justice, le processus de guérison pour les survivants se poursuit. Les ressources de soutien locales ont signalé une demande accrue de services depuis que l’affaire a attiré l’attention du public, soulignant le besoin continu de soins tenant compte des traumatismes dans notre communauté.

Alors que Calgary va de l’avant, les leçons de ce chapitre tragique doivent rester au premier plan des discussions sur les politiques éducatives. Ce n’est que par la vigilance, la transparence et l’engagement à croire les enfants que nous pourrons prévenir des échecs similaires à l’avenir.

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