Réforme du Salaire des Médecins au Québec 2024 : Liens entre la Rémunération et la Performance

Amélie Leclerc
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Les couloirs des hôpitaux montréalais pourraient bientôt ressentir les effets d’un changement majeur dans la rémunération de nos médecins. Hier après-midi, le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a déposé un projet de loi révolutionnaire qui modifierait fondamentalement la rémunération des médecins en liant directement leurs salaires à leur performance.

En traversant ce matin le Centre universitaire de santé McGill, la tension était palpable. Les médecins se précipitaient d’un patient à l’autre, beaucoup regardant leur montre plus fréquemment que d’habitude. Un cardiologue chevronné, qui a préféré garder l’anonymat, m’a confié: « Nous sommes déjà débordés. Maintenant, nous devrons surveiller l’horloge et nous inquiéter des indicateurs au lieu de nous concentrer entièrement sur les soins aux patients. »

Le projet de loi proposé vise à résoudre un problème persistant dans notre système de santé: l’accès. Dans ce nouveau cadre, les médecins subiraient des conséquences financières s’ils ne répondent pas à des objectifs spécifiques comme l’acceptation de nouveaux patients ou la fourniture de soins de suivi adéquats. Pour de nombreux Montréalais qui ont attendu des mois, voire des années pour trouver un médecin de famille, cela pourrait sembler une bonne nouvelle.

« Je suis sur des listes d’attente depuis trois ans, » raconte Marie Tremblay, une résidente du Plateau de 68 ans que j’ai rencontrée dans un café près de l’hôpital. « Si cela incite les médecins à prendre plus de patients, alors peut-être que je recevrai enfin les soins dont j’ai besoin. »

Selon les données de la Régie de l’assurance maladie du Québec, environ 860 000 Québécois sont actuellement sans médecin de famille, soit près de 10% de notre population. Dans certaines régions à l’extérieur de Montréal, la situation est encore plus critique.

Le projet de loi du ministre Dubé représente la tentative du gouvernement d’aborder ces problèmes d’accès par des incitatifs financiers et des pénalités. « Nous devons nous assurer que les Québécois ont accès à un médecin lorsqu’ils en ont besoin, » a déclaré Dubé lors de l’annonce. « Notre modèle de rémunération actuel ne répond pas adéquatement à ce besoin fondamental. »

L’Association médicale du Québec a réagi avec prudence. Son président, Dr Vincent Oliva, a exprimé d’importantes préoccupations concernant cette approche: « Bien que nous soutenions l’amélioration de l’accès, lier la rémunération directement à des indicateurs quantitatifs risque de compromettre la qualité des soins et l’autonomie des médecins. »

Cette tension entre qualité et quantité a dominé mes conversations avec les professionnels de la santé à travers Montréal aujourd’hui. Dre Sophie Rousseau, médecin de famille à Westmount, a partagé son point de vue autour d’un café: « Je prends du temps avec mes patients âgés complexes. Ils ont souvent besoin de rendez-vous de 30 minutes

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