Le rapport sur la police de Durham révèle des problèmes de culture en milieu de travail toxique

Michael Chang
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Dans une tournure inquiétante pour les forces de l’ordre de notre région, un rapport détaillé de 140 pages a révélé ce que les enquêteurs appellent un environnement de travail empoisonné au sein du Service de police régional de Durham. Les conclusions, publiées hier après un examen indépendant de plusieurs mois, dressent un tableau préoccupant de problèmes systémiques affectant le moral des agents et l’efficacité opérationnelle.

L’enquête, menée par le cabinet de consultation en milieu de travail Farah Schmidt & Associés basé à Toronto, a documenté des préoccupations généralisées concernant le favoritisme, la discrimination et les pratiques de représailles qui se seraient enracinées dans la culture du département.

« Ce que nous avons découvert dépasse les tensions typiques du milieu de travail », a expliqué l’enquêtrice principale Marianne Farah lors du point de presse d’hier. « Il semble y avoir un schéma de comportement qui a créé un environnement toxique affectant les agents dans plusieurs divisions. »

Le rapport détaille comment les jeunes agents se sentent particulièrement vulnérables, avec 63 % des personnes interrogées indiquant avoir été témoins ou victimes d’intimidation de la part du personnel supérieur. Plusieurs ont décrit une « culture du silence » où le signalement d’une inconduite entraîne souvent des revers de carrière ou un ostracisme social.

J’ai parlé avec l’ancien agent de Durham Alex Winters, qui a quitté les forces l’année dernière après huit ans de service. « Les conclusions ne me surprennent pas du tout. On apprend rapidement à qui on peut parler et ce qu’on peut dire si on veut protéger sa carrière », a confié Winters. « C’est particulièrement difficile pour les nouvelles recrues qui arrivent en s’attendant à un environnement professionnel. »

Ce qui est peut-être le plus préoccupant, ce sont les allégations selon lesquelles la culture toxique du lieu de travail a commencé à affecter le service public. Le rapport suggère que les temps de réponse et les initiatives d’engagement communautaire ont souffert à mesure que le moral du département a décliné.

Le chef de la police de Durham, James Rollins, a reconnu la gravité des conclusions dans une déclaration écrite : « Nous acceptons les conclusions de cet examen indépendant et nous nous engageons à mettre en œuvre les 34 recommandations. Les hommes et les femmes de Durham méritent un lieu de travail qui respecte les mêmes normes d’équité et de respect que celles que nous avons juré de protéger dans nos communautés. »

La Commission ontarienne de surveillance policière a annoncé qu’elle surveillera la mise en œuvre des réformes, avec des rapports d’étape trimestriels exigés de la direction de Durham. La porte-parole de la Commission, Elena Chen, a confirmé qu’ils prenaient la situation « extrêmement au sérieux ».

La réaction de la communauté a été mitigée. Lors de la réunion du Conseil régional de Durham hier, plusieurs résidents ont exprimé leurs inquiétudes tout en reconnaissant la nature difficile du travail policier.

« Nous demandons à ces agents de nous protéger dans des situations difficiles chaque jour », a noté la résidente de Durham Sophia Williams pendant la période de commentaires publics. « Le moins que nous puissions faire est de leur assurer un environnement de travail favorable. »

L’Association de la police de Durham, qui représente plus de 850 agents, a publié une déclaration qualifiant le rapport d’« étape difficile mais nécessaire vers la guérison ». Le président de l’association, le détective Mark Harmon, a souligné que « l’écrasante majorité de nos membres viennent travailler chaque jour avec les normes professionnelles les plus élevées. Ces problèmes systémiques ne devraient pas éclipser leur dévouement. »

Parmi les recommandations figurent une formation obligatoire au leadership, un système anonyme de signalement des inconduites et une refonte complète des pratiques de promotion pour éliminer le favoritisme perçu. Le rapport appelle également à des enquêtes trimestrielles sur le climat de travail pour mesurer les progrès.

Ayant couvert les développements civiques de Durham pendant plusieurs années, ce rapport représente l’un des défis les plus importants auxquels les forces de l’ordre locales ont été confrontées ces derniers temps. La voie à suivre nécessitera transparence et engagement sincère de la part des dirigeants de la police.

Le rapport complet est disponible sur le site web de la municipalité régionale de Durham, avec des caviardages pour protéger la vie privée des agents. Le chef Rollins s’est engagé à fournir un plan de mise en œuvre complet dans les 30 jours.

Le Service de police de Durham a programmé des séances d’information communautaires tout au long du mois prochain pour répondre aux préoccupations du public et présenter les efforts de réforme. Les horaires et les lieux seront annoncés sur le site officiel du département la semaine prochaine.

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