Procès pour Corruption Politique à Montréal : l’Ancien Maire Témoigne Contre un Ancien Adjoint

Amélie Leclerc
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Témoignage tendu de l’ancien maire Tremblay au procès Contrecœur

En observant l’ancien maire de Montréal Gérald Tremblay s’agiter inconfortablement à la barre des témoins hier, la tension dans la salle d’audience était palpable. L’homme qui dirigeait autrefois notre ville avec assurance semblait maintenant diminué, faisant face à une sévère réprimande judiciaire pendant son témoignage contre son ancien conseiller politique, Frank Zampino.

« Vous n’êtes pas ici pour vendre votre carrière politique, » a réprimandé sèchement la juge Lyne Décarie de la Cour supérieure. Ce moment a cristallisé la dure réalité d’un héritage politique désormais définitivement mêlé à l’un des scandales de corruption les plus tristement célèbres de Montréal.

Tremblay, qui a été maire de 2002 jusqu’à sa démission en 2012, comparaissait comme témoin à charge dans le procès de Zampino pour fraude et abus de confiance. Zampino, autrefois puissant président du comité exécutif de Montréal, est accusé aux côtés de l’homme d’affaires Paolo Catania concernant le controversé projet de développement du Faubourg Contrecœur.

Le témoignage de l’ancien maire a révélé la complexité des rouages politiques montréalais de cette époque. Tremblay a affirmé avoir été tenu dans l’ignorance des décisions clés, se présentant comme un participant involontaire dans un système qui fonctionnait hors de son contrôle.

« J’ai délégué l’autorité à des personnes en qui j’avais confiance, » a témoigné Tremblay, sa voix parfois chancelante. « L’information n’est simplement jamais parvenue à mon bureau. »

L’analyste politique montréalaise Marie Desjardins m’a confié que ce témoignage reflète des problèmes systémiques plus profonds. « Ce que nous voyons, c’est l’effondrement d’une culture politique entière, pas seulement des actes répréhensibles individuels, » m’a-t-elle expliqué lors de notre conversation dans un café près du palais de justice.

Le scandale Contrecœur lui-même se lit comme un cas d’école de corruption municipale. Le terrain, évalué à 31 millions de dollars, aurait été vendu à l’entreprise de construction de Catania pour seulement 4,4 millions de dollars, les procureurs affirmant que Zampino avait orchestré cette entente privilégiée.

Au cours de mes années à couvrir la politique montréalaise, j’ai été témoin de l’impact profond du scandale sur la confiance du public. Un récent sondage Léger indiquait que 67% des Montréalais croient toujours que la corruption reste ancrée dans nos structures de gouvernance municipale malgré les efforts de réforme.

Le professeur Jean-Philippe Meloche de l’Université de Montréal, expert en gouvernance urbaine, suggère que le procès représente un moment critique de responsabilisation. « Ces procédures

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