Alors que la scène politique d’Ottawa évolue à chaque nouvelle réunion du conseil, je me trouve de plus en plus intrigué par la façon dont notre ville équilibre l’expression démocratique et l’ordre public. La discussion en comité d’hier a mis cette tension en évidence.
Les responsables d’Ottawa envisagent un nouveau système de notification volontaire pour les organisateurs de manifestations, marquant un changement important dans la gestion des démonstrations publiques de la capitale. Le système proposé encouragerait – sans l’exiger – les organisateurs à informer la ville des événements à venir, créant ce que les partisans appellent une approche plus collaborative pour gérer les manifestations dans une ville qui sert d’épicentre des protestations au Canada.
Le Comité des services communautaires et de protection a voté jeudi par 5 voix contre 1 pour soumettre la proposition au Conseil municipal pour approbation finale le 22 novembre. Si elle est adoptée, la politique établirait des canaux de communication clairs entre les organisateurs de manifestations et les responsables municipaux tout en maintenant le droit constitutionnel de manifester.
« Il ne s’agit pas de restreindre les manifestations, mais de créer un dialogue, » a expliqué Kim Ayotte, directeur général des Services d’urgence et de protection. « Quand nous savons ce qui arrive, nous pouvons mieux préparer les services municipaux et informer les résidents qui pourraient être affectés. »
Selon le système proposé, les organisateurs seraient encouragés à soumettre des détails sur leurs manifestations planifiées via un portail en ligne ou en contactant directement la ville. Les informations incluraient l’affluence estimée, les itinéraires prévus et la durée – des détails qui aideraient la ville à allouer les ressources appropriées.
La proposition émerge des expériences difficiles d’Ottawa dans la gestion de manifestations récentes très médiatisées, notamment le « Convoi de la liberté » de 2022 qui a occupé le centre-ville pendant des semaines. Cet événement a coûté à la ville environ 7 millions de dollars en frais de police et de nettoyage, tout en perturbant considérablement les commerces locaux et les résidents.
La conseillère Ariel Troster, qui représente les résidents du centre-ville, a exprimé un fort soutien à cette mesure. « Mes concitoyens ressentent encore les séquelles de l’occupation du convoi. Cette politique crée une structure sans entraver le droit de quiconque à manifester. »
Le seul vote contre est venu du conseiller George Darouze, qui a exprimé des préoccupations qu’un système, même volontaire, pourrait décourager l’expression démocratique légitime. « Nous devons être extrêmement prudents pour ne pas créer d’obstacles aux citoyens exerçant leurs droits constitutionnels, » a déclaré Darouze lors des délibérations.
Les experts des libertés civiles ont offert des réactions mitigées. L’Association canadienne des libertés civiles a noté que, bien que la nature volontaire du système semble constitutionnellement solide, la mise en œuvre nécessitera une surveillance attentive.
« Le diable est dans les détails, » a déclaré Cara Zwibel, directrice du Programme des libertés fondamentales de l’ACLC, dans une récente déclaration. « Ceux qui choisissent de ne pas notifier feront-ils face à des