Peine pour le vol d’un portrait de Churchill : Audience à Ottawa aujourd’hui

Sara Thompson
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Dans une conclusion surprenante de ce que les habitants ont surnommé « le vol de portrait du siècle », l’audience de détermination de la peine concernant le portrait disparu de Winston Churchill à Rideau Hall commence aujourd’hui au Palais de justice d’Ottawa. L’affaire captive notre ville depuis près d’un an, mêlant vol d’art, histoire parlementaire et un mystère canadien particulier.

En décembre dernier, le personnel de la Colline du Parlement a découvert que l’iconique portrait du « Lion rugissant » de Churchill, photographié par Yousuf Karsh en 1941, avait été remplacé par une copie. L’original, évalué à environ 125 000 $, est considéré comme l’un des portraits les plus reproduits de l’histoire et une pièce importante du patrimoine photographique canadien et politique.

« Ce n’est pas une œuvre d’art comme les autres », explique Joanne Thompson, conservatrice au Musée des beaux-arts du Canada. « Karsh a immortalisé Churchill à un moment crucial de la Seconde Guerre mondiale. Le portrait symbolise la résilience et la détermination durant les heures sombres. Son vol représente une perte de notre patrimoine commun. »

Les documents judiciaires révèlent que les caméras de sécurité de Rideau Hall ont capturé un agent d’entretien retirant soigneusement le portrait pendant les heures normales, soulevant de sérieuses questions sur les protocoles de sécurité dans nos institutions nationales. L’accusé, Gerald Matheson, 42 ans, fait face à des accusations de vol de plus de 5 000 $ et de fraude.

La sergente-détective Maria Sanchez de la Police d’Ottawa, qui a dirigé l’enquête, a souligné la nature effrontée du crime. « Ce n’était pas un vol à l’arraché. L’accusé aurait apparemment planifié cela méticuleusement, comprenant à la fois la disposition et les procédures de sécurité à Rideau Hall. »

Ce qui rend cette affaire particulièrement inhabituelle est le temps qu’il a fallu pour découvrir le vol. La copie de remplacement est restée accrochée sans être dérangée pendant près de huit mois avant qu’un historien d’art visitant le bâtiment ne remarque de subtiles différences dans la qualité du cadre.

« Je suis passée devant ce portrait des centaines de fois pendant les sessions parlementaires », admet la députée Catherine Wilson. « Le fait que quelqu’un puisse le remplacer par une copie convaincante témoigne à la fois de l’habileté impliquée et peut-être de notre inattention collective aux trésors qui nous entourent. »

Selon le procureur de la Couronne James Mitchell, les recommandations de peine incluront probablement l’incarcération et la restitution. « Le portrait n’a pas été récupéré », a confirmé Mitchell hier. « Nous pensons qu’il a peut-être déjà quitté le pays via des réseaux de collectionneurs privés. »

Le vol a déclenché une révision complète de la sécurité dans tous les bâtiments patrimoniaux fédéraux. Services publics et Approvisionnement Canada a mis en œuvre des protocoles renforcés, notamment des contrôles d’authentification réguliers des œuvres d’art précieuses et des systèmes de surveillance améliorés.

Pour la communauté artistique d’Ottawa, le vol représente plus qu’une simple affaire criminelle. « Ce portrait nous relie à notre passé et à l’histoire mondiale », déclare Robert Taylor, directeur de l’Association artistique d’Ottawa. « Son vol est ressenti personnellement par de nombreux Canadiens qui ont grandi en voyant cette expression déterminée dans les livres d’histoire. »

L’affaire a également suscité un regain d’intérêt pour l’héritage de Karsh. Le photographe canado-arménien avait établi son studio ici à Ottawa, où il a photographié des personnalités allant d’Albert Einstein à Ernest Hemingway. Son portrait de Churchill, pris après que le leader britannique eut prononcé un discours de guerre au Parlement canadien, est devenu instantanément célèbre quand Churchill a froncé les sourcils après que Karsh eut retiré son cigare.

Dans les cafés du Marché By près du palais de justice, les habitants discutent de théories sur l’emplacement actuel du portrait. « J’aime imaginer qu’il est accroché dans la chambre forte secrète de quelqu’un, comme dans un film de cambriolage », dit Jean Tremblay, résident d’Ottawa. « Bien que je préférerais le voir revenir là où il appartient. »

Les procédures judiciaires commencent ce matin à 9h30. Notre équipe fournira des mises à jour tout au long de la journée alors que cette histoire typiquement ottavienne continue de se dérouler.

L’affaire nous rappelle les inestimables artefacts historiques abrités dans nos édifices gouvernementaux – des trésors devant lesquels nous passons souvent sans un second regard jusqu’à ce qu’ils disparaissent.

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