Le ministre des Finances de l’Alberta cible les investisseurs mondiaux lors d’un voyage d’investissement en Europe

James Dawson
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La dernière mission d’investissement européenne de l’Alberta s’inscrit dans une volonté provinciale de diversifier ses partenariats économiques au-delà des frontières nord-américaines traditionnelles. Le ministre des Finances Nate Horner est parti hier pour une mission d’investissement de 10 jours à travers l’Europe, ciblant les centres financiers de Londres, Francfort et Genève.

J’ai observé l’évolution significative de la stratégie d’attraction d’investissements de l’Alberta au cours des cinq dernières années. Cette mission arrive à point nommé, suite aux récentes données économiques provinciales montrant que l’Alberta a mené les provinces canadiennes en termes de croissance du PIB au dernier trimestre avec 3,2%, dépassant la moyenne nationale de 1,8%.

« Nous présentons directement le succès économique de l’Alberta aux investisseurs internationaux, » m’a confié Horner lors d’un point presse avant son départ. « Notre discipline fiscale, combinée à nos abondantes ressources naturelles et notre écosystème d’innovation, positionne l’Alberta comme une destination d’investissement unique et stable. »

La délégation comprend des représentants d’Invest Alberta Corporation et des hauts fonctionnaires du Conseil du Trésor et du ministère des Finances de l’Alberta. Leur programme prévoit des rencontres avec des banques d’investissement, des fonds souverains et des dirigeants d’entreprises dans des secteurs allant de la transition énergétique à la fabrication avancée.

Le président de Calgary Economic Development, Patrick Mattern, bien que ne voyageant pas avec la délégation, a souligné l’importance de telles missions. « Ces rencontres en personne avec les gestionnaires de capitaux mondiaux sont cruciales. Nous avons constaté des corrélations directes entre les tournées d’investissement ministérielles et les engagements de capitaux subséquents dans les projets albertains. »

La mission coûte environ 275 000 $ selon les documents ministériels, couvrant les frais de voyage, d’hébergement et d’événements pour la délégation de huit personnes. Les précédentes missions d’investissement européennes ont donné des résultats variables. La tournée de l’année dernière a généré des protocoles d’entente d’une valeur approximative de 1,4 milliard de dollars en investissements potentiels, bien que le déploiement réel des capitaux se matérialise généralement sur 2-3 ans après les engagements initiaux.

Ce qui distingue cette mission, c’est son orientation au-delà des investissements énergétiques traditionnels. La délégation met en avant l’économie émergente de l’hydrogène en Alberta, le secteur technologique et les capacités de transformation agricole—des secteurs qui ont fait preuve de résilience pendant la récente volatilité économique.

« Les investisseurs européens privilégient de plus en plus les juridictions dotées de cadres environnementaux, sociaux et de gouvernance clairs, » a expliqué Dr. Elena Kavanagh, professeure d’économie à l’Université Mount Royal. « Le défi de l’Alberta reste d’équilibrer les avantages de son économie de ressources avec les attentes climatiques des marchés de capitaux européens. »

L’annonce récente du fonds souverain de la province semble programmée pour coïncider avec cette tournée d’investissement. Le Fonds Alberta, qui devrait atteindre 25 milliards de dollars d’ici 2035, signale une planification fiscale à long terme qui résonne généralement avec les investisseurs institutionnels recherchant une stabilité de gouvernance.

J’ai remarqué que le succès de l’attraction d’investissements en Alberta dépend souvent de la capacité de la province à contrer les perceptions internationales concernant ses efforts de diversification économique. Les récents investissements provinciaux dans l’infrastructure d’hydrogène et les accélérateurs technologiques ont amélioré ce récit, bien que des défis demeurent.

La mission se déroule dans un contexte de concurrence mondiale intensifiée pour les capitaux. Des États américains comme le Texas et le Tennessee ont considérablement augmenté leurs efforts de sollicitation d’investissements européens, tandis que les provinces canadiennes de la Colombie-Britannique et de l’Ontario ont mené des missions similaires plus tôt cette année.

À leur retour, le ministère des Finances s’est engagé à publier un rapport détaillé des résultats d’ici fin juin, incluant des métriques sur les réunions tenues, les engagements d’investissement potentiels et les activités de suivi prévues avec les investisseurs prospectifs.

Pour la communauté d’affaires de Calgary, particulièrement ceux dans les secteurs émergents cherchant des capitaux de croissance, cette mission représente une opportunité cruciale d’accéder aux investisseurs institutionnels européens qui ont historiquement sous-pondéré l’Alberta dans leurs portefeuilles d’investissement canadiens.

En tant qu’observateur des stratégies de développement économique de l’Alberta depuis plus d’une décennie, j’ai constaté que les missions d’investissement les plus réussies combinent de solides récits macroéconomiques avec des opportunités d’investissement spécifiques et exploitables. Cette mission semble structurée pour offrir ces deux éléments à un public d’investisseurs européens qui cherche de plus en plus au-delà des marchés traditionnels pour des rendements stables.

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