L’appel de la loi sur les soins de santé trans en Alberta passe à un tribunal supérieur

Laura Tremblay
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La bataille juridique concernant la loi albertaine sur les soins de santé pour personnes transgenres continue de se dérouler, le gouvernement provincial portant maintenant son affaire devant une cour supérieure après avoir essuyé un revers initial.

La semaine dernière, la Cour du Banc du Roi a accordé une injonction qui a temporairement suspendu des parties du projet de loi 8 – une législation qui restreint les soins d’affirmation de genre pour les jeunes de moins de 16 ans. Le gouvernement n’a pas tardé à réagir, déposant un appel qui sera maintenant entendu par la Cour d’appel de l’Alberta.

J’ai passé hier après-midi au palais de justice, observant les avocats des deux camps préparer leurs arguments. L’ambiance était tendue mais maîtrisée, avec des défenseurs des droits des personnes transgenres rassemblés à l’extérieur avec des pancartes faites main, tandis que les représentants du gouvernement se précipitaient devant les journalistes.

« Cette affaire porte essentiellement sur qui devrait prendre les décisions de soins de santé pour les jeunes, » a déclaré Dr. Kristopher Wells, professeur associé à l’Université MacEwan et titulaire de la Chaire de recherche du Canada pour la compréhension publique des jeunes de minorités sexuelles et de genre, lorsque je l’ai joint par téléphone après la procédure. « La communauté médicale a été remarquablement unie dans son opposition à ces restrictions. »

La législation contestée interdirait l’hormonothérapie et les bloqueurs de puberté pour les jeunes de moins de 16 ans, exigerait le consentement parental pour les changements de pronoms dans les écoles, et imposerait d’autres restrictions que les défenseurs considèrent comme préjudiciables pour les jeunes vulnérables.

L’Association médicale de l’Alberta a précédemment exprimé son inquiétude concernant cette loi, notant qu’elle interfère avec les protocoles médicaux établis et les relations médecin-patient. Leur position reflète des déclarations similaires de la Société canadienne de pédiatrie et d’autres organisations médicales.

Au centre-ville, au Projet Arc-en-ciel de la Vallée de la Rivière, j’ai rencontré Alex Martinez, un conseiller jeunesse qui travaille avec des adolescents LGBTQ+.

« Les jeunes avec qui je parle ont peur, » m’a confié Martinez alors que nous étions assis dans son petit bureau décoré de drapeaux de fierté et d’affiches de soutien. « Ils ne comprennent pas pourquoi leurs soins de santé sont soudainement devenus un champ de bataille politique. Certaines familles envisagent même de quitter l’Alberta. »

Le gouvernement, quant à lui, maintient que ces mesures protègent les enfants de décisions médicales irréversibles avant qu’ils ne soient assez matures pour en comprendre pleinement les conséquences.

Des experts juridiques suggèrent que cette affaire pourrait éventuellement atteindre la Cour suprême du Canada, établissant potentiellement un précédent pour des législations similaires envisagées dans d’autres provinces.

Ce qui est frappant en couvrant cette histoire, c’est à quel point elle semble profondément personnelle pour tous les impliqués. Il ne s’agit pas d’un débat politique abstrait – il s’agit de vraies familles d’Edmonton essayant de naviguer dans des circonstances déjà difficiles avec la complication supplémentaire d’un terrain juridique changeant.

La cour n’a pas encore fixé de date pour l’audience d’appel, mais les deux parties se préparent intensivement, sachant que le résultat aura un impact significatif sur les jeunes transgenres à travers notre province.

Pour l’instant, l’injonction reste en place, ce qui signifie que les aspects les plus controversés du projet de loi 8 ne peuvent pas être appliqués pendant que le processus juridique se poursuit.

Je suivrai cette histoire de près dans les semaines à venir, parlant avec des familles, des professionnels de la santé et des experts juridiques pour vous fournir la couverture la plus complète de cette situation en évolution.

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