Lancement du Centre de Recherche sur les Relations Canada-États-Unis à Calgary

James Dawson
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L’importance de Calgary dans les relations nord-américaines a franchi une étape significative hier avec le lancement d’un nouveau centre de recherche axé sur les relations canado-américaines. Le gouvernement albertain a annoncé la création de ce centre alors que notre province voit son rôle crucial dans le commerce transfrontalier et la diplomatie de plus en plus reconnu.

Devant une foule de chefs d’entreprise et d’universitaires au Centre des congrès Telus, la première ministre Danielle Smith a souligné la position unique de l’Alberta. « Notre province se trouve au carrefour du commerce nord-américain. Ce centre de recherche renforcera notre voix dans les discussions continentales tout en créant des opportunités pour les entreprises calgariennnes », a-t-elle déclaré lors de la cérémonie matinale.

Le nouveau centre, officiellement nommé Institut de recherche sur les relations Alberta-États-Unis, représente un investissement de 7,5 millions de dollars sur trois ans. Il vise à produire des recherches politiques et des analyses stratégiques sur les relations commerciales, la coopération énergétique et la gestion frontalière qui touchent directement les Albertains.

Dre Maria Thompson, économiste de l’Université de Calgary nommée première directrice de l’institut, s’est entretenue avec moi après l’annonce. « Calgary a toujours joué un rôle crucial dans les relations canado-américaines, particulièrement dans les domaines de l’énergie et de l’agriculture. Cet institut reconnaît cette réalité tout en fournissant l’infrastructure de recherche nécessaire pour une défense des intérêts fondée sur des données probantes », a-t-elle expliqué.

Le moment semble particulièrement pertinent. Le mois dernier, j’ai couvert les tensions croissantes concernant les exportations canadiennes de bois d’œuvre et les négociations en cours sur les pipelines qui affectent des milliers d’emplois à Calgary. Les entrepreneurs locaux ont exprimé leur frustration face à ce qu’ils perçoivent comme une attention insuffisante aux priorités de l’Ouest canadien dans l’approche d’Ottawa envers les relations avec les États-Unis.

« Nous avons besoin de données et d’analyses spécifiques à l’Alberta pour naviguer sur les marchés américains », a déclaré James Woodward, président de la Chambre de commerce de Calgary. « Cet institut comble une lacune critique pour les entreprises d’ici qui tentent de comprendre les changements réglementaires de l’autre côté de la frontière. »

Le centre de recherche fonctionnera en partenariat avec l’Université de Calgary tout en conservant une indépendance administrative, lui permettant de réagir rapidement aux nouveaux défis politiques. Les priorités initiales de recherche comprennent des études sur l’infrastructure énergétique transfrontalière, les barrières commerciales agricoles et la mobilité de la main-d’œuvre entre l’Alberta et les États américains voisins.

Les critiques ont toutefois soulevé des préoccupations concernant une potentielle influence politique. La chef de l’opposition Rachel Notley a remis en question la capacité de l’institut à maintenir une véritable indépendance académique. « Bien que nous soutenions le renforcement des capacités de recherche, les Albertains méritent l’assurance que les résultats ne seront pas influencés par des agendas politiques », a-t-elle noté dans une déclaration publiée peu après l’annonce.

Dre Thompson a abordé ces préoccupations directement. « Notre crédibilité dépend entièrement de la production de recherches rigoureuses et impartiales. Nous avons établi des structures de gouvernance spécifiquement conçues pour protéger la liberté académique tout en assurant la pertinence pour les priorités de l’Alberta. »

L’institut arrive à un moment critique pour l’avenir économique de Calgary. Avec des taux d’inoccupation des bureaux du centre-ville qui tournent encore autour de 30 %, les dirigeants municipaux ont souligné la nécessité d’une diversification économique au-delà des secteurs traditionnels du pétrole et du gaz. Le commerce international représente une opportunité significative, les États-Unis demeurant le plus grand marché d’exportation de l’Alberta.

La mairesse de Calgary, Jyoti Gondek, s’exprimant lors du lancement, a souligné les avantages potentiels pour la municipalité. « Cette recherche soutiendra notre stratégie économique en fournissant aux entreprises calgariennnes des informations cruciales pour étendre leur présence sur le marché américain », a-t-elle déclaré.

Le centre créera également des opportunités pour la communauté universitaire de Calgary. Des bourses d’études supérieures et des postes de recherche seront établis, attirant et retenant potentiellement des talents dans notre ville. Dre Thompson a indiqué qu’elle prévoyait d’embaucher huit chercheurs et du personnel de soutien au cours de la première année d’activité.

« Nous avons vu trop de brillants esprits quitter Calgary pendant les ralentissements économiques », a observé le président de l’Université de Calgary, Ed McCauley. « Cet institut crée des raisons convaincantes pour les experts en relations internationales et en politique commerciale de bâtir leur carrière ici. »

De mon point de vue, après avoir couvert la scène des affaires de Calgary depuis plus d’une décennie, cette initiative comble une lacune de longue date. Lorsque je rapporte comment les politiques américaines affectent les entreprises locales, j’ai fréquemment rencontré un manque d’analyses spécifiques à l’Alberta. Les chefs d’entreprise me disent régulièrement qu’ils ont du mal à traduire les positions diplomatiques canadiennes plus larges en implications pratiques pour leurs opérations.

L’institut prévoit de publier ses premiers documents politiques d’ici le début de l’été, en se concentrant initialement sur la coopération en matière d’infrastructure énergétique et la résilience de la chaîne d’approvisionnement. Des forums publics et des consultations avec les parties prenantes suivront, avec l’objectif d’établir le centre comme une voix reconnue dans les relations nord-américaines d’ici la fin de l’année.

Reste à voir si cette initiative apportera des avantages significatifs aux Calgariens ordinaires. La véritable mesure du succès sera de savoir si la recherche se traduit par des opportunités économiques tangibles et des victoires politiques pour notre province. En tant que témoin du parcours économique de Calgary à travers les cycles d’expansion et de ralentissement, je suivrai de près si cet investissement produit les rendements promis.

Dans une ville qui navigue encore dans son identité post-pandémique et son avenir économique, ce lancement représente une étape modeste mais potentiellement significative vers l’établissement de Calgary comme plus qu’un simple siège de l’énergie – mais aussi comme un pôle intellectuel pour les relations continentales.

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