La série d’accidents avec délit de fuite qui a secoué les résidents de Mississauga le week-end dernier a abouti à des accusations contre un homme qui n’aurait jamais dû se trouver au volant. La Police régionale de Peel a arrêté un Torontois de 38 ans qui était déjà sous le coup d’une interdiction de conduire à l’échelle nationale lorsqu’il aurait provoqué plusieurs collisions.
Selon les enquêteurs, le chaos s’est déroulé samedi après-midi lorsque les agents ont répondu à des signalements d’un conducteur heurtant plusieurs véhicules près de la rue Hurontario et de l’avenue Eglinton. Des témoins ont décrit une scène de confusion alors que le véhicule suspect continuait d’avancer malgré d’importants dommages.
« C’était comme regarder quelqu’un jouer maladroitement à un jeu vidéo, » a déclaré Janet Kwan, résidente de Mississauga, qui a observé l’une des collisions depuis un café voisin. « Il a continué après avoir heurté la première voiture, même si son pare-chocs traînait pratiquement sur le sol. »
La police affirme que le conducteur a heurté au moins quatre véhicules avant que les agents ne le localisent et l’arrêtent. Fait remarquable, aucune blessure grave n’a été signalée, bien que plusieurs personnes aient été traitées pour des blessures mineures sur place.
Le suspect fait face à plusieurs accusations, notamment conduite dangereuse d’un véhicule à moteur, défaut de rester sur les lieux d’un accident et conduite pendant une interdiction. Les dossiers judiciaires révèlent que ce n’est pas sa première infraction au code de la route – il a déjà été condamné pour des violations similaires en Ontario et en Colombie-Britannique.
Michael Torres, défenseur de la sécurité routière auprès de la Coalition pour la sécurité du Grand Toronto, a qualifié l’incident de « profondément troublant » mais malheureusement pas surprenant. « Nous voyons ce schéma se répéter – des individus qui ignorent les interdictions de conduire et continuent de poser un danger sur nos routes, » a expliqué Torres.
Les statistiques de Transports Canada montrent que les conducteurs interdits impliqués dans des collisions sont trois fois plus susceptibles de fuir les lieux par rapport aux conducteurs détenteurs d’un permis. Dans le Grand Toronto seulement, les services de police signalent environ 420 cas par an impliquant des conducteurs interdits pris au volant.
Cette affaire met en lumière les défis permanents liés à l’application des interdictions de conduire au-delà des frontières provinciales. Bien que le Centre d’information de la police canadienne tienne des registres des conducteurs interdits, l’application nécessite généralement un contrôle routier ou une collision pour identifier les contrevenants.
La sergente-chef Donna Whyte de la Police régionale de Peel a souligné la gravité des accusations. « Conduire un véhicule pendant une interdiction démontre un mépris flagrant pour la sécurité publique et la loi, » a-t-elle déclaré. « Nous avons de la chance que cette situation n’ait pas entraîné une tragédie. »
L’accusé a comparu devant le tribunal de Brampton pour une audience de libération sous caution dimanche. La Couronne s’est opposée à sa remise en liberté, citant le risque pour la sécurité publique et la probabilité de récidive compte tenu de ses antécédents. Le juge a ordonné sa détention en attendant une audience formelle de libération sous caution plus tard cette semaine.
Pour les résidents du secteur Hurontario-Eglinton, l’incident a soulevé des préoccupations concernant la sécurité routière dans un quartier déjà connu pour ses défis en matière de circulation en raison des travaux de construction du TLR en cours.
« Cette intersection est déjà un cauchemar avec la construction, » m’a confié Raj Patel, propriétaire d’une entreprise locale, lorsque j’ai visité le secteur lundi. « Ajoutez quelqu’un qui conduit imprudemment et vous avez une recette pour le désastre. »
La conseillère municipale Carolyn Parrish a demandé une évaluation de la sécurité pour ce corridor, reconnaissant que la zone de construction crée des défis supplémentaires de visibilité et de confusion pour les conducteurs.
Pendant ce temps, les experts en assurance préviennent que les délits de fuite ajoutent des millions aux coûts d’assurance dans toute la province chaque année. Kelly Martin, porte-parole du Bureau d’assurance du Canada, note que ces coûts sont finalement répercutés sur tous les conducteurs par des primes plus élevées.
L’accusé reviendra devant le tribunal jeudi, où il risque une peine d’emprisonnement s’il est reconnu coupable. Selon le Code criminel, conduire pendant une interdiction est passible d’une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement pour les récidivistes.
Alors que Mississauga continue de croître et que la densité du trafic augmente, des incidents comme celui-ci soulignent l’importance de stratégies d’application efficaces pour tenir les conducteurs interdits hors de la route avant que des collisions ne se produisent, et non après.