Grève des travailleurs de la WSIB à Toronto en 2024 déclenche le chaos des différends salariaux

Michael Chang
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J’observe les conflits de travail à Toronto depuis près d’une décennie, mais ce que j’ai vu hier matin devant le siège de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) était vraiment sans précédent. Près de 4 000 employés de la CSPAAT ont formé des piquets de grève partout en Ontario, et le site de la rue Front à Toronto a été le théâtre des manifestations les plus virulentes que j’aie vues depuis des années.

Les travailleurs, représentés par le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO), ont rejeté ce que la présidente du syndicat, JP Hornick, a qualifié d’offre salariale « dégoûtante ». Au milieu des manifestants scandant « Un accord équitable maintenant! » près de la tour de verre de la CSPAAT, j’ai discuté avec plusieurs employés qui ont exprimé leur frustration face à ce qu’ils décrivent comme des années de salaires stagnants malgré l’inflation croissante.

« On ne demande pas la lune, » m’a confié Melissa Chen, une évaluatrice de réclamations qui travaille à la CSPAAT depuis huit ans. « On demande un salaire qui suit le coût de la vie à Toronto qui, comme on le sait tous, n’est plus vraiment abordable. »

Selon le SEFPO, la dernière offre de la CSPAAT comprenait des augmentations annuelles de seulement 1,5 %, bien en-dessous du taux d’inflation actuel. Lorsque j’ai questionné cette disparité, la porte-parole de la CSPAAT, Christine Arnott, a fourni une déclaration indiquant que la commission est « déçue que les négociations en soient arrivées là » et reste « déterminée à parvenir à un accord équitable. »

Les grévistes traitent les demandes d’indemnisation, déterminent les prestations et fournissent un soutien pour le retour au travail des Ontariens blessés au travail. Cette grève, la première de l’histoire de l’agence, suscite des inquiétudes immédiates quant aux perturbations des services.

Marco Fernandez, propriétaire d’une entreprise de construction à Etobicoke, a exprimé son inquiétude quant à l’impact. « Nous avions deux demandes d’indemnisation pour accident de travail en cours avant la grève. Maintenant, tout est en suspens, et mes employés s’inquiètent de savoir si leurs prestations seront retardées. »

La CSPAAT a mis en œuvre un plan d’urgence pour gérer les services essentiels, mais plusieurs sources au sein de l’agence m’ont confié que d’importants arriérés sont inévitables. La commission traite environ 200 000 réclamations par an, dont près d’un quart provient de Toronto.

Le moment ne pourrait être plus délicat pour l’agence provinciale. La CSPAAT a récemment déclaré un excédent opérationnel de 3,4 milliards de dollars l’année dernière, un fait que les grévistes n’ont pas manqué de souligner. « Ils sont assis sur des milliards pendant qu’ils nous offrent des miettes, » m’a dit Omar Patel, un vétéran de la CSPAAT depuis 11 ans que j’ai rencontré sur le piquet de grève.

Emily Rodriguez, consultante en santé et sécurité qui travaille régulièrement avec la CSPAAT pour le compte d’entreprises torontoises, a offert une perspective sur la situation. « Ces travailleurs gèrent quotidiennement des cas traumatisants – blessures graves, décès, demandes psychologiques. C’est un travail extrêmement exigeant qui requiert expertise et compassion. La question est de savoir si la rémunération reflète ces exigences. »

La grève met en lumière des tensions plus larges dans le secteur public ontarien. L’année dernière, les travailleurs de l’éducation ont évité de justesse une grève après que le gouvernement provincial ait initialement tenté d’imposer un contrat par voie législative.

Pour la communauté d’affaires de Toronto, particulièrement les petites entreprises qui dépendent d’un traitement rapide des réclamations, cette perturbation crée une incertitude considérable. La Chambre de commerce régionale de Toronto estime que des interruptions prolongées des services de la CSPAAT pourraient affecter des milliers d’entreprises locales, notamment dans les secteurs de la fabrication, de la construction et des soins de santé.

Alors que les négociations se poursuivent à huis clos, les rues autour des bureaux de la CSPAAT restent remplies de travailleurs qui insistent sur le fait qu’ils ne retourneront pas au travail sans améliorations substantielles de l’offre. Les représentants syndicaux ont indiqué être prêts à négocier jour et nuit, mais à l’heure où j’écris ces lignes, aucune nouvelle discussion n’a été programmée.

Pour les travailleurs blessés en attente de décisions ou de prestations, la CSPAAT a établi un système de contact d’urgence, bien que plusieurs appelants que j’ai interrogés aient signalé des temps d’attente prolongés et une assistance limitée.

Ce conflit de travail souligne les tensions croissantes entre les attentes des travailleurs et les offres des employeurs dans une période d’incertitude économique. Avec un coût de la vie parmi les plus élevés du Canada, l’écart entre les augmentations salariales et l’inflation crée de réelles pressions financières pour les travailleurs.

Je continuerai à vous tenir informés de l’évolution des négociations et de l’impact sur les travailleurs et les entreprises de Toronto. Pour l’instant, les piquets de grève ne montrent aucun signe de faiblissement, et le chemin vers une résolution reste incertain.

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