L’heure de pointe matinale a été complètement bouleversée à Montréal aujourd’hui alors que les employés d’entretien de la STM ont déclenché une grève affectant les services de métro et d’autobus dans toute la ville. Ce qui n’était que des rumeurs de perturbations potentielles s’est concrétisé, laissant des milliers de navetteurs chercher désespérément des alternatives de transport.
« J’attends depuis presque 40 minutes, » soupire Marie Tremblay, serrant sa tasse de voyage à la station Berri-UQAM. « Mon superviseur n’est pas content, mais qu’est-ce que je peux faire? »
La grève découle des négociations contractuelles en cours entre le syndicat des travailleurs d’entretien et la Société de transport de Montréal. Les représentants syndicaux pointent du doigt les conditions de travail et la rémunération comme enjeux centraux, tandis que la direction de la STM insiste sur le fait qu’elle a présenté des offres équitables pendant des mois de pourparlers.
Ce matin, le service de métro fonctionnait à environ 60% de sa capacité, les lignes Orange et Verte circulant à intervalles prolongés. La ligne Bleue est restée entièrement fermée, tandis que la ligne Jaune n’offrait qu’un service limité. Les circuits d’autobus à travers l’île faisaient face à des défis similaires, seuls les corridors essentiels maintenant un service partiel.
La mairesse Valérie Plante a abordé la situation lors d’une conférence de presse improvisée à l’Hôtel de Ville. « Nous respectons le droit des travailleurs à négocier, mais le transport essentiel demeure crucial pour le fonctionnement de notre ville, » a-t-elle déclaré. « Nous encourageons les deux parties à retourner à la table immédiatement. »
Pour les étudiants comme Jean-Philippe Moreau, étudiant au Cégep Dawson, le timing ne pourrait être pire. « Les examens commencent la semaine prochaine, et maintenant je dois trouver comment traverser la ville sans être en retard, » m’a-t-il confié en consultant des applications de covoiturage sur son téléphone.
L’impact économique va au-delà du simple inconvénient. La Chambre de commerce du Montréal métropolitain estime que les pertes quotidiennes pourraient atteindre des millions si les petites entreprises voient leur achalandage réduit et que les employés ne peuvent pas rejoindre efficacement leur lieu de travail.
« C’est vraiment difficile pour les petits commerçants, » note Sophia Karim, qui gère un café près de la station Lionel-Groulx. « Quand le métro ne fonctionne pas normalement, je perds presque la moitié de ma clientèle matinale. »
La STM a mis en place des mesures d’urgence, notamment l’accès gratuit aux BIXI pour les détenteurs d’abonnements mensuels et une coordination avec les services de taxi. Cependant, ces alternatives se sont avérées insuffisantes lors des déplacements de ce matin, particulièrement alors que la fraîcheur de novembre rendait le vélo moins attrayant pour plusieurs.
La société de transport recommande aux usagers de vérifier le site web de la STM avant de se déplacer, les horaires demeurant imprévisibles. Le porte-parole Michel Labonté a indiqué que les niveaux de service pourraient fluctuer tout au long de la période de grève, selon la disponibilité du personnel.
Pour l’instant, les Montréalais s’adaptent comme ils le font toujours. Des groupes de covoiturage ont émergé du jour au lendemain sur les réseaux sociaux, tandis que certains employeurs ont temporairement assoupli leurs politiques de présence. En parcourant les rues ce matin, j’ai remarqué plus de gens que d’habitude marchant le long du boulevard de Maisonneuve, cols relevés contre le vent.
La grève des transports représente un défi supplémentaire pour une ville qui navigue déjà entre la reprise post-pandémique et les projets de construction en cours. Alors que les négociations se poursuivent à huis clos, la véritable histoire se déroule sur les quais et aux arrêts d’autobus, où la patience s’amenuise mais où la légendaire résilience montréalaise persiste.
Les usagers du transport en commun peuvent trouver les dernières mises à jour de service sur stm.info ou en appelant le service à la clientèle, bien que les temps d’attente pour obtenir des informations aient apparemment dépassé 25 minutes aujourd’hui. Les représentants syndicaux et la direction de la STM ont prévu une autre rencontre demain, offrant une lueur d’espoir que cette perturbation puisse être de courte durée.
D’ici là, nous continuerons à faire ce que les Montréalais font de mieux – s’adapter, s’entraider, et occasionnellement marmonner entre nos dents tandis que nous trouvons de nouvelles façons de naviguer dans notre chère ville.