Dans une démonstration décisive de solidarité, les employés des transports en commun de Montréal ont voté massivement en faveur d’un mandat de grève, avec 87% soutenant d’éventuelles perturbations de travail si les négociations contractuelles en cours n’avancent pas. Cette décision envoie un message clair à la direction de la Société de transport de Montréal (STM) alors que les tensions s’intensifient dans ce conflit de travail qui dure depuis plusieurs mois.
En tant que personne qui navigue quotidiennement dans notre ville, tant professionnellement que personnellement, j’ai constaté de première main à quel point nos services de métro et d’autobus sont essentiels au cœur battant de Montréal. Cette potentielle interruption de travail pourrait affecter près d’un demi-million de navetteurs quotidiens qui dépendent du réseau.
« Nous ne prenons pas à la légère la perspective de perturbations de service », a déclaré le représentant syndical Marc-André Beauchemin dans un communiqué hier. « Ce vote démontre le sérieux de nos préoccupations concernant les conditions de travail et notre engagement à obtenir une entente équitable. »
Le syndicat, représentant près de 5 000 travailleurs du transport en commun, dont des chauffeurs, du personnel d’entretien et des agents de station, est sans contrat depuis janvier. Les points d’achoppement incluent la flexibilité des horaires, des augmentations salariales qui suivent l’inflation et l’amélioration des mesures de sécurité — des enjeux devenus de plus en plus urgents dans notre réalité post-pandémique.
La direction de la STM a répondu par un communiqué soulignant son engagement envers les négociations : « Nous restons dédiés à trouver des solutions qui équilibrent les besoins de nos employés avec notre réalité financière et notre responsabilité de fournir un service fiable aux Montréalais. »
Le moment ne pourrait être plus difficile pour notre ville. Avec la saison automnale qui s’intensifie, la rentrée scolaire et un tourisme encore fort, une perturbation des transports créerait d’importants effets d’entraînement dans toute l’économie métropolitaine.
Selon les données de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, les perturbations du transport en commun pourraient coûter à l’économie locale jusqu’à 11 millions de dollars par jour, les petites entreprises des quartiers adjacents aux stations de métro étant particulièrement vulnérables.
« Il ne s’agit pas seulement des travailleurs du transport et de la direction », note l’analyste économique Sophie Trudeau de l’Université Concordia. « Quand notre système de transport vacille, cela affecte tout le monde, des employés de restaurants aux étudiants universitaires en passant par les professionnels de la santé qui tentent de rejoindre leur lieu de travail. »
En traversant la station Berri-UQAM hier après-midi, j’ai parlé avec plusieurs usagers de la potentielle grève. Le sentiment était mitigé mais compréhensif.
« Bien sûr, ce serait gênant », a déclaré Marie-Claude Dufour, une enseignante qui fait la navette quotidiennement depuis Laval