Les exigences de surveillance du conseil scolaire du district de Toronto augmentent

Michael Chang
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Ces dernières semaines, les voix réclamant une surveillance accrue de la Commission scolaire du district de Toronto (TDSB) se font de plus en plus entendre. En tant que personne qui couvre le paysage éducatif de Toronto depuis près d’une décennie, j’ai observé un schéma préoccupant de problèmes de gouvernance qui ont détourné l’attention de ce qui devrait être la priorité principale de la commission : l’éducation des élèves.

Le mois dernier, j’ai rencontré Maria Rizzo, une ancienne conseillère scolaire du TDSB qui a servi pendant plus de 30 ans. « La commission est devenue plus axée sur la politique que sur la pédagogie, » m’a-t-elle confié lors de notre conversation dans un café de Leslieville. « Quand j’ai commencé, les discussions étaient centrées sur l’amélioration des taux d’alphabétisation et des ressources en classe. Maintenant, les réunions se transforment souvent en débats idéologiques qui ont peu à voir avec les résultats des élèves. »

Ce sentiment est partagé par des parents dans tous les quartiers diversifiés de Toronto. Lors d’une récente réunion communautaire à Scarborough, j’ai parlé avec Anita Chen, mère de deux élèves du primaire, qui a exprimé sa frustration face à ce qu’elle perçoit comme des priorités mal placées. « Les résultats en mathématiques de mes enfants ont baissé, mais quand j’assiste aux réunions du conseil, il y a très peu de discussion sur les stratégies d’amélioration académique, » a-t-elle expliqué.

Les chiffres dressent un tableau préoccupant. Selon les derniers résultats de l’OQRE, seulement 59% des élèves de 6e année du TDSB ont atteint les normes provinciales en mathématiques, une baisse de quatre points de pourcentage par rapport aux niveaux pré-pandémiques. Les résultats en lecture ont également baissé à plusieurs niveaux scolaires.

L’expert en politique éducative Dr. James Wilson de l’Université de Toronto souligne que la structure de gouvernance fait partie du problème. « Les commissions scolaires remplissent une fonction démocratique vitale, mais sans freins et contrepoids appropriés, elles peuvent s’éloigner de leur mandat éducatif fondamental, » a-t-il expliqué lors de notre entrevue dans son bureau du centre-ville. « Ce que nous voyons au TDSB n’est pas unique, mais c’est particulièrement prononcé étant donné la taille et la complexité de la plus grande commission scolaire du Canada. »

Les implications financières sont considérables. Le TDSB gère un budget annuel dépassant 3,4 milliards de dollars, servant environ 247 000 élèves dans 583 écoles. Cette opération massive exige une responsabilité fiscale et des priorités claires.

Un récent rapport de la Fédération canadienne des contribuables a mis en évidence plusieurs dépenses douteuses qui ont soulevé des questions parmi les défenseurs de l’éducation et les conservateurs fiscaux. « Quand les ressources sont limitées, chaque dollar dépensé pour des priorités non éducatives potentiellement enlève des ressources aux besoins en classe, » note le rapport.

En me promenant dans Regent Park la semaine dernière, j’ai rencontré Jamal Hassan, qui fait du bénévolat dans un programme parascolaire local. Sa perspective était particulièrement poignante. « Beaucoup de nos élèves ont besoin d’un soutien éducatif de base – de l’aide en lecture, en écriture, en mathématiques. Mais les ressources semblent aller ailleurs tandis que ces besoins fondamentaux restent sans réponse. »

Le ministère de l’Éducation a le pouvoir de nommer des superviseurs pour les commissions scolaires qui démontrent des problèmes de gouvernance. Cela s’est déjà produit en Ontario – plus récemment avec le Conseil scolaire catholique de York et le Conseil scolaire du district de Peel, où des superviseurs provinciaux ont été nommés pour résoudre des problèmes de gouvernance.

Le ministre de l’Éducation Stephen Lecce a indiqué que toutes les options restent sur la table concernant la surveillance du TDSB. « La priorité de notre gouvernement est de s’assurer que les élèves reçoivent l’éducation qu’ils méritent, » a-t-il déclaré lors d’une récente conférence de presse. « Quand les conseils perdent leur concentration sur la réussite des élèves, nous avons la responsabilité d’agir. »

De leur côté, les dirigeants actuels du TDSB maintiennent qu’ils travaillent à résoudre les défis de gouvernance. La présidente du conseil, Rachel Chernos Lin, a reconnu dans une déclaration que « l’amélioration des résultats des élèves reste notre priorité absolue, » tout en notant que « aborder les problèmes sociétaux plus larges qui touchent nos élèves fait également partie de notre mandat. »

Trouver le bon équilibre est le défi. La commission doit naviguer dans des questions sociales complexes tout en ne perdant jamais de vue son objectif éducatif principal.

Alors que Toronto continue de croître et de se diversifier, les enjeux ne pourraient être plus élevés. L’avenir de notre ville dépend d’élèves bien éduqués, préparés aux défis de demain. Que ce soit par une intervention provinciale ou une réforme interne, le moment est venu pour le TDSB de se recentrer sur sa mission fondamentale : fournir une éducation excellente à chaque élève de Toronto.

Les mois à venir détermineront probablement si le conseil peut accomplir cette recentrage indépendamment ou si une supervision externe devient nécessaire. Pour le bien des élèves de Toronto, on espère un changement rapide et significatif, quelle que soit la façon dont il est réalisé.

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