État des Stations de Métro de Montréal 2024 : Près de la Moitié Jugées en Mauvais État

Amélie Leclerc
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En traversant la station Berri-UQAM hier matin, évitant habilement le plafond qui fuit près du corridor de correspondance de la ligne jaune, je me suis demandé combien d’autres Montréalais ont développé des cartes mentales similaires des imperfections du métro. Les motifs de flaques à Berri, les carreaux qui s’effritent à Lionel-Groulx, les échafaudages permanents à McGill – ces défauts sont devenus de véritables points de repère pour les navetteurs quotidiens.

La réalité derrière ces observations est maintenant clairement documentée. Selon un rapport complet sur l’infrastructure publié la semaine dernière par la Société de transport de Montréal (STM), près de la moitié de nos stations de métro sont actuellement en mauvais ou très mauvais état. Plus précisément, 34 des 68 stations de métro de Montréal ont reçu une note « D » ou « E », reflétant une détérioration importante à travers le réseau.

« Nous faisons face aux conséquences de décennies d’entretien différé, » explique Jean Trudeau, consultant en ingénierie et spécialiste en infrastructure qui étudie les systèmes de transport de Montréal depuis plus de 15 ans. « Le réseau de métro a été construit dans les années 1960 pour l’Expo 67 et étendu dans les années 1970 et 1980. De nombreuses stations montrent maintenant leur âge simultanément. »

Le rapport identifie l’infiltration d’eau comme le problème le plus répandu, affectant 27 stations à divers degrés. Les cycles de gel-dégel du climat rigoureux de Montréal ont particulièrement affecté les stations avec des entrées extérieures ou des systèmes de ventilation, créant des vulnérabilités structurelles qui s’aggravent exponentiellement lorsqu’elles ne sont pas traitées.

J’ai parlé avec Marie Charbonneau, employée d’entretien à la STM qui travaille pour l’organisation depuis 22 ans, lors de mon trajet habituel du jeudi matin. « Nous réparons constamment, mais c’est comme mettre des pansements sur quelque chose qui nécessite une chirurgie, » m’a-t-elle confié tout en dirigeant les passagers loin d’une section cordonnée à la station Place-des-Arts. « Le public ne voit que les problèmes de surface – les vrais problèmes sont plus profonds dans la structure. »

La situation financière complique davantage les choses. La Gazette de Montréal rapporte que la STM fait face à un arriéré d’entretien estimé à 4,5 milliards de dollars. Le financement provincial a légèrement augmenté ces dernières années, mais les experts s’accordent à dire qu’il est loin de combler le déficit accumulé d’investissement dans l’infrastructure.

Le plus préoccupant est peut-être l’impact potentiel sur la sécurité. Bien que la STM maintienne que toutes les stations restent sûres pour l’usage public, des documents internes obtenus par des demandes d’accès à l’information indiquent que 12 stations nécessitent une « intervention prioritaire » pour des problèmes qui pourraient éventuellement compromettre la sécurité opérationnelle s’ils ne sont pas traités.

Les stations dans l’état le plus critique comprennent certains des centres les plus fréquentés du réseau:

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