Discours de Mark Carney sur la Vérité et la Réconciliation à Ottawa

Sara Thompson
6 Min Read

Alors que le soleil projetait de longues ombres sur Ottawa ce matin, le ministre des Finances Mark Carney a prononcé un discours puissant marquant la Journée nationale pour la vérité et la réconciliation. Debout devant une assemblée solennelle au Centre commémoratif national Beechwood, Carney a reconnu « l’héritage dévastateur » des pensionnats autochtones qui continue d’affecter les communautés autochtones à travers le Canada.

« Le système des pensionnats a été un échec tragique de notre pays à être à la hauteur de ses idéaux, » a déclaré Carney, sa voix ferme mais chargée d’émotion. « Cela représente l’un des chapitres les plus sombres de notre histoire. »

L’événement a réuni des leaders autochtones, des survivants des pensionnats et des représentants gouvernementaux dans un moment collectif de réflexion et d’engagement envers la réconciliation. Des chandails orange parsemaient la foule, un rappel visuel des milliers d’enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux de ces institutions.

Carney, qui navigue dans son nouveau rôle politique depuis qu’il a rejoint le cabinet du premier ministre Trudeau plus tôt cette année, a souligné que la réconciliation économique doit accompagner les efforts de guérison culturelle et sociale.

« La vraie réconciliation exige plus que des mots, » a-t-il expliqué. « Elle demande des actions concrètes pour résoudre les inégalités systémiques qui continuent d’affecter les peuples autochtones au Canada aujourd’hui. »

Le ministre a décrit plusieurs initiatives économiques conçues pour renforcer les communautés autochtones, notamment un financement accru pour les entreprises dirigées par des Autochtones et des projets d’infrastructure dans les communautés nordiques éloignées. Ces mesures, selon Carney, représentent des pas vers la résolution des disparités économiques qui persistent comme conséquences directes des politiques coloniales.

L’Aînée Claudette Commanda de la Nation Algonquine Anishinabeg a ouvert la cérémonie avec une bénédiction traditionnelle. « Aujourd’hui, nous nous souvenons des enfants, mais nous envisageons également de construire un meilleur avenir ensemble, » a-t-elle partagé, ses mots résonnant dans la salle.

La cérémonie comprenait des témoignages de survivants, dont les récits ont brossé des tableaux vivants de traumatismes d’enfance qui continuent de se répercuter à travers les générations. Leur courage à partager ces souvenirs douloureux a visiblement ému de nombreux participants, y compris plusieurs ministres présents à l’événement.

Marie Whiteduck, résidente d’Ottawa et survivante des pensionnats, a décrit son expérience comme « avoir eu mon identité volée avant même que je sache ce que c’était. » Maintenant dans la soixante-dizaine, elle a exprimé un optimisme prudent quant à l’engagement du Canada envers la réconciliation.

« J’ai déjà entendu des promesses, » a noté Whiteduck. « Mais voir les jeunes Canadiens embrasser cette journée me donne l’espoir que peut-être cette fois-ci, les choses seront différentes. »

Des données récentes de Statistique Canada indiquent que les enfants autochtones continuent de faire face à des défis disproportionnés en matière d’éducation, avec des taux d’achèvement du secondaire environ 20 points de pourcentage inférieurs à la moyenne nationale dans de nombreuses communautés. Carney a reconnu ces disparités persistantes comme « l’ombre continue des pensionnats. »

L’événement à Ottawa était l’un des centaines organisés à travers le pays, alors que les communautés grandes et petites observaient cette importante journée nationale de commémoration établie en 2021.

Le maire Mark Sutcliffe, également présent à la cérémonie, a annoncé que la ville élargirait sa politique d’approvisionnement autochtone. « Ottawa est située sur un territoire algonquin non cédé, et nous avons une responsabilité particulière de montrer l’exemple, » a expliqué Sutcliffe.

Après la cérémonie formelle, les participants ont pris part à une marche de guérison vers la Colline du Parlement, où la Tour de la Paix a été illuminée en orange pour la soirée. La Flamme du centenaire, souvent entourée de touristes lors des journées d’automne typiques, est devenue un lieu de rassemblement pour la prière et la réflexion.

Alors que l’obscurité tombait sur la capitale, des centaines de bougies scintillaient contre la nuit grandissante – une pour chacun des enfants documentés qui sont morts dans les pensionnats, bien que les historiens croient que le nombre réel soit beaucoup plus élevé.

L’observance de cette année survient au milieu de discussions renouvelées sur le rythme des efforts de réconciliation. Le gouvernement fédéral rapporte des progrès sur 157 des 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, bien que les défenseurs autochtones maintiennent qu’il reste un travail substantiel, particulièrement concernant l’eau potable dans les réserves et la réforme du bien-être des enfants.

« La réconciliation n’est pas une destination mais un voyage, » a conclu Carney. « Elle nécessite un engagement soutenu à travers les générations pour guérir des blessures qui courent profondément dans notre tissu national. »

En observant le déroulement des événements, le contraste entre les imposants édifices gouvernementaux et l’émotion brute des témoignages des survivants a mis en évidence la distance que le Canada doit encore parcourir sur son chemin vers une réconciliation véritable. Pourtant, la présence de tant d’Ottaviens – autochtones et non-autochtones – suggère une volonté croissante de marcher ensemble sur ce chemin difficile.

Partager cet article
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *