Titre : Déportation d’une famille montréalaise en 2024 : ordonnée de quitter le Canada dans trois semaines

Amélie Leclerc
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La famille Mezdar : un compte à rebours contre la déportation

Alors que je suis assis dans mon bureau ensoleillé donnant sur la rue Sainte-Catherine, l’histoire de la famille Mezdar pèse lourdement sur mon esprit. Ce matin, j’ai interviewé Sami Mezdar, dont les yeux reflétaient à la fois l’épuisement et la détermination lorsqu’il décrivait la situation de sa famille. Après avoir construit une vie à Montréal pendant six ans, la famille Mezdar a reçu une nouvelle dévastatrice – ils doivent quitter le Canada dans trois semaines.

« Tout ce que nous avons construit est ici, » m’a confié Sami, la voix légèrement tremblante. « Mes enfants parlent maintenant mieux le français que l’arabe. C’est le seul foyer qu’ils connaissent vraiment. »

La famille est arrivée d’Algérie en 2018, cherchant refuge face à l’instabilité politique. En attendant que leur demande d’asile soit traitée, ils se sont profondément intégrés au tissu montréalais. Leurs deux enfants, âgés de 8 et 12 ans, fréquentent des écoles locales. Sami travaille dans l’informatique tandis que sa femme Amina fait du bénévolat auprès d’organismes communautaires. Leur demande d’asile a récemment été rejetée, déclenchant l’ordre de déportation.

Me Marie Bellerose, avocate en immigration que j’ai consultée sur de nombreux cas similaires, explique que de telles situations sont devenues de plus en plus courantes. « Le système d’immigration est engorgé de demandes. Parfois, des cas vraiment méritants tombent dans les failles procédurales, » a-t-elle noté lors de notre conversation d’hier.

Le sort de la famille Mezdar reflète une tendance croissante dans le paysage de l’immigration montréalaise. Selon les données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, les ordres de déportation ont augmenté de 23% l’an dernier au Québec. Derrière chaque statistique se trouve une famille comme les Mezdar, prise entre la bureaucratie et leurs espoirs de sécurité.

Le soutien communautaire s’est rallié autour de la famille. L’école de leurs enfants a organisé une pétition recueillant plus de 2 000 signatures jusqu’à présent. J’ai vu hier après-midi des élèves créer des affiches artisanales, leurs jeunes visages sérieux pendant qu’ils écrivaient soigneusement « Laissez-les rester » dans les deux langues officielles.

La famille a déposé une demande de dernière minute pour considérations humanitaires. Ces demandes prennent en compte des facteurs au-delà des critères de réfugié – notamment l’établissement au Canada, l’intérêt supérieur des enfants et les difficultés en cas de retour.

« Les chances ne sont pas excellentes, » a admis le consultant en immigration Jean Tremblay lorsque je l’ai appelé ce matin pour avoir son point de vue. « Mais nous avons vu

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