Les responsables de la santé publique de Montréal ont confirmé hier un deuxième décès lié à la chaleur depuis dimanche, suscitant de vives inquiétudes alors que notre ville continue de faire face à des températures extrêmes. La victime, une personne âgée vivant dans un immeuble sans refroidissement adéquat, s’ajoute au bilan croissant des vagues de chaleur implacables de cet été.
« Ce n’est plus seulement une question d’inconfort, mais une véritable urgence de santé publique, » a déclaré la Dre Marie Beausoleil de la Santé publique de Montréal lors de la conférence de presse d’hier. « Ces décès auraient pu être évités avec une intervention appropriée et un soutien communautaire. »
Cette confirmation survient alors que les températures ont constamment dépassé les 30°C, avec un humidex faisant grimper la sensation à près de 40°C dans toute la région métropolitaine. Ces conditions se sont avérées particulièrement dangereuses pour les populations vulnérables – les aînés, les personnes souffrant de maladies chroniques et les résidents des « îlots de chaleur » montréalais où l’infrastructure urbaine amplifie les effets de la température.
Les autorités municipales ont prolongé les heures d’ouverture des centres de rafraîchissement dans tous les arrondissements et intensifié leurs efforts pour rejoindre les résidents isolés. Le réseau étendu comprend des bibliothèques, des centres communautaires et plusieurs centres commerciaux qui se sont associés à la ville pour offrir un refuge climatisé.
J’ai visité l’un de ces centres de rafraîchissement à Hochelaga-Maisonneuve hier, où la fréquentation a presque triplé par rapport aux étés précédents. Des bénévoles distribuaient des bouteilles d’eau et s’occupaient des visiteurs âgés, dont beaucoup arrivaient visiblement affectés par la chaleur.
« Nous voyons de plus en plus de personnes qui ne peuvent tout simplement plus tolérer leurs appartements, » a expliqué Isabelle Tremblay, coordonnatrice du centre. « Beaucoup vivent dans des immeubles anciens sans ventilation adéquate ni climatisation. Quand il fait chaud pendant la nuit, il n’y a aucun répit. »
L’effet d’îlot de chaleur urbain de Montréal exacerbe ces conditions. Les données d’Environnement Canada montrent que certains quartiers, particulièrement ceux avec moins de couverture arborée et plus de surfaces en béton, peuvent connaître des températures jusqu’à 12 degrés plus élevées que les zones environnantes.
Le Service d’incendie de Montréal a augmenté ses visites de porte-à-porte dans les quartiers à haut risque. « Nous nous concentrons sur les immeubles connus pour abriter des résidents vulnérables, » m’a confié le chef des pompiers Jean Leblanc. « Parfois, nous trouvons des personnes dans des conditions dangereuses qui n’ont pas eu de visiteurs depuis des jours. »
Les responsables de la santé recommandent de vérifier l’état des voisins âgés, d’assurer une hydratation adéquate et de reconnaître les premiers signes de maladies liées à la chaleur. Des symptômes comme des étourdissements, de la confusion, des maux de tête ou une respiration rapide nécessitent une attention médicale immédiate.
En tant que journaliste qui couvre les épisodes de chaleur estivale de plus en plus sévères à Montréal depuis plus d’une décennie, j’ai remarqué une tendance inquiétante. Ces épisodes de température extrême deviennent plus fréquents et durent plus longtemps. Les climatologues de l’Université McGill ont averti que cela représente notre nouvelle réalité – une réalité qui nécessite une adaptation systémique au-delà des interventions d’urgence.
Pour une assistance immédiate pendant les chaleurs extrêmes, les Montréalais peuvent appeler la ligne d’urgence chaleur de la ville au 514-872-3800 ou visiter le site web de la ville pour connaître les emplacements des centres de rafraîchissement. Les personnes présentant des symptômes de maladie liée à la chaleur devraient contacter le 811 pour obtenir des conseils médicaux ou le 911 en cas d’urgence.
Face à des conditions météorologiques plus extrêmes dans les années à venir, la résilience communautaire dépendra à la fois des réponses institutionnelles et de la solidarité entre voisins. La réalité est que les changements climatiques ont rendu nos étés de plus en plus dangereux – une situation qui aurait semblé inimaginable à Montréal il y a à peine vingt ans.