La puissance brute de la montagne a frappé sans avertissement jeudi dernier, emportant deux vies et nous rappelant à tous la force imprévisible de la nature dans nos chères Rocheuses. En tant que personne qui a passé d’innombrables fins de semaine à parcourir ces mêmes sentiers, cette tragédie me touche particulièrement.
La GRC a confirmé hier que deux visiteurs sont décédés lorsqu’un glissement de roches massif a dévasté une zone de randonnée populaire dans le parc national Banff. Les victimes, identifiées comme une femme de 34 ans d’Edmonton et un homme de 41 ans de Vancouver, ont apparemment été pris directement dans la trajectoire de l’éboulement alors qu’ils exploraient le réseau de sentiers du canyon Johnston.
« Il semble s’agir d’un cas tragique de personnes se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment, » a déclaré le sergent Robert Carmichael de la GRC lors du point de presse d’hier. « L’enquête initiale suggère qu’il n’y avait aucun signe avant-coureur avant que la paroi rocheuse ne cède. »
Parcs Canada a immédiatement dépêché son équipe spécialisée de sauvetage en montagne après avoir reçu des appels d’urgence d’autres randonneurs témoins de l’éboulement. Malgré leur intervention rapide, les sauveteurs sont arrivés pour constater que les deux victimes avaient déjà succombé à leurs blessures.
J’ai parlé avec la garde-parc chevronnée Marianne Thompson, qui a expliqué que les conditions printanières peuvent créer des scénarios particulièrement dangereux dans nos parcs de montagne. « Le cycle de gel-dégel que nous avons connu cette saison crée des conditions idéales pour l’instabilité des roches, » a noté Thompson. « L’eau s’infiltre dans les fissures, gèle et se dilate, puis dégèle – écartant essentiellement la roche au fil du temps. »
C’est le quatrième éboulement majeur dans le parc national Banff cette année, bien que le premier à entraîner des décès. Selon les données de Parcs Canada, les incidents d’éboulement ont augmenté d’environ 28 % au cours de la dernière décennie, une tendance que certains experts attribuent aux changements climatiques affectant la stabilité des environnements alpins.
Le guide d’escalade local Jeff Martinez m’a confié avoir observé des changements préoccupants ces dernières années. « Des zones autrefois complètement stables montrent de nouvelles fissures et des mouvements, » a déclaré Martinez. « Beaucoup d’entre nous qui travaillons dans les montagnes avons dû ajuster nos itinéraires et aborder certaines zones avec beaucoup plus de prudence. »
Le réseau de sentiers du canyon Johnston, l’une des attractions les plus visitées de Banff attirant près de 400 000 visiteurs annuellement, restera fermé indéfiniment pendant que des géologues évaluent la zone pour d’autres risques. Parcs Canada a également annoncé des plans pour revoir les protocoles de sécurité pour des zones similaires à forte fréquentation dans tout le parc.
Pour les résidents de Calgary qui prévoient des escapades en montagne ce weekend, Parcs Canada conseille de consulter leur site web pour connaître les fermetures de sentiers actuelles et les avis de sécurité. Ils ont également fermé temporairement trois sentiers supplémentaires par mesure de précaution jusqu’à ce que des évaluations de sécurité complètes puissent être réalisées.
Les familles des deux victimes ont demandé le respect de leur vie privée pendant cette période difficile. Des services commémoratifs sont en cours d’organisation dans leurs villes respectives.
Cette tragédie sert de rappel sobre du respect que notre magnifique nature sauvage exige. Après avoir couvert la sécurité en montagne depuis près d’une décennie, j’ai appris que même les aventuriers les mieux préparés peuvent faire face à des dangers imprévus.
Nos pensées accompagnent les familles touchées par cet incident déchirant.
