Début des Répétitions avec une Distribution 100% Canadienne pour « Juliet » à Toronto

Michael Chang
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Article – # Le rythme canadien de « & Juliet » résonne à Toronto

Le battement rythmique de la musique et le son déterminé des chaussures de danse frappant le sol ont envahi un espace de répétition du centre-ville de Toronto cette semaine, alors que la distribution entièrement canadienne de « & Juliet » commence ses préparatifs pour leur prochaine production.

En entrant dans le studio sur King Street East, je suis immédiatement frappé par l’énergie qui émane de l’ensemble. Vingt artistes bougent à l’unisson, leurs visages reflétant à la fois concentration et joie alors qu’ils travaillent sur ce qui semble être l’un des numéros énergiques du spectacle.

« Nous avons réuni certains des meilleurs talents de tout le Canada, » explique le metteur en scène Luke Sheppard durant une brève pause dans les répétitions. « Le niveau d’engagement et de compétence dans cette salle est extraordinaire, même en ces premiers jours. »

« & Juliet » réimagine le classique de Shakespeare en se demandant ce qui aurait pu se passer si Juliet n’avait pas mis fin à ses jours à cause de Roméo. Cette comédie musicale contemporaine est propulsée par les hymnes pop du compositeur primé aux Grammy, Max Martin, créant un mélange unique de narration classique et de musique moderne.

Originaire de Toronto, Kayla James, qui interprète le rôle principal, partage son enthousiasme entre deux gorgées d’eau. « Ce spectacle donne à Juliette une autonomie qu’elle n’a jamais eue dans le texte original. Elle peut choisir sa propre aventure plutôt que de mourir pour un garçon qu’elle vient de rencontrer, » explique James en riant.

La production marque un investissement important dans le talent théâtral canadien. Le producteur David Mirvish me confie que ce choix délibéré reflète à la fois la qualité des artistes au Canada et un engagement à soutenir la communauté artistique locale après les années difficiles de la pandémie.

« Le public canadien mérite de voir les talents canadiens briller dans des productions de classe mondiale, » note Mirvish. « La scène théâtrale de Toronto a toujours été exceptionnelle, mais cette distribution représente véritablement la profondeur du paysage national des arts de la scène. »

Selon les données de la Fondation des arts de Toronto, les productions théâtrales génèrent environ 1,2 milliard de dollars annuellement pour l’économie locale. Chaque production majeure emploie des dizaines d’artistes et encore plus de professionnels en coulisses.

La chorégraphe Jennifer Weber, en visite de New York, fait l’éloge de la polyvalence de la troupe. « Ces artistes doivent chanter avec puissance tout en exécutant des chorégraphies complexes. Le bassin de talents canadiens excelle sur les deux fronts d’une manière qui m’impressionne sincèrement. »

Durant mes trois heures d’observation, je suis témoin du travail méticuleux de décomposition des séquences de mouvements. Une routine de danse apparemment simple de 30 secondes prend plus d’une heure à perfectionner, avec Weber et ses assistants qui fournissent des conseils individuels à chaque artiste.

La comédie musicale a déjà connu des représentations réussies à Broadway et dans le West End de Londres. Cette production canadienne présente plusieurs modifications pour incorporer des références et des sensibilités distinctement locales.

« Nous ne faisons pas que recréer ce qui a fonctionné ailleurs, » explique le directeur musical Callum McDougall. « Nous trouvons le cœur canadien de cette histoire tout en restant fidèles à ses thèmes centraux de découverte de soi et d’émancipation. »

Devon Mitchell, membre de la distribution qui a déménagé de Vancouver pour la production, décrit l’importance de faire partie d’une compagnie entièrement canadienne. « Souvent dans notre industrie, on ressent la pression de quitter le Canada pour poursuivre des opportunités. Avoir une production de classe mondiale qui s’engage envers les talents canadiens envoie un message puissant sur la valorisation de notre communauté artistique. »

Des costumes sont suspendus sur des portants le long des murs du studio, le département des costumes apportant des ajustements en temps réel pendant les répétitions. Le style contemporain mêlé à des éléments d’époque offre des indices visuels sur l’approche moderne du spectacle d’une histoire classique.

La directrice technique Samantha Poon explique les défis de la mise en scène complexe de la production. « Le spectacle passe rapidement entre les périodes et les états émotionnels. Notre équipe travaille pour s’assurer que ces transitions se sentent fluides tout en soutenant le parcours émotionnel du récit. »

L’engagement financier pour monter une telle production à Toronto est substantiel. Selon l’Alliance torontoise pour les arts de la scène, les grandes productions musicales nécessitent généralement des investissements entre 8 et 12 millions de dollars avant la première.

Alors que les répétitions se poursuivent jusqu’au début de l’été, l’anticipation monte pour les avant-premières qui commenceront en août au Théâtre Princess of Wales. Les préventes de billets suggèrent déjà un fort intérêt du public.

« Le public torontois est sophistiqué et exigeant, » observe Richard Chen, membre vétéran de la distribution. « Ils reconnaissent la qualité quand ils la voient, ce qui nous pousse à livrer l’excellence chaque soir. »

Pour l’instant, l’excellence se construit une répétition à la fois dans cet espace de studio lumineux, où des voix canadiennes donnent une nouvelle vie à l’un des personnages les plus célèbres de la littérature, prouvant que l’histoire de Juliette n’avait peut-être pas besoin de se terminer en tragédie après tout.

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