Crise du logement lors du Jour du déménagement à Montréal entraîne une augmentation de l’aide

Amélie Leclerc
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Alors que Montréal se prépare pour son marathon annuel du déménagement du 1er juillet, je sens la tension monter dans toute la ville. En me promenant hier dans le Plateau Mont-Royal, j’ai repéré au moins six camions de déménagement déjà stationnés dans les rues secondaires – un signe certain du chaos imminent qui définit le rituel de relocalisation synchronisée de notre ville.

Cette année semble différente cependant. La crise du logement a transformé ce qui n’était autrefois qu’un défi logistique en quelque chose de bien plus précaire pour de nombreux Montréalais. Les responsables municipaux ont annoncé hier qu’ils élargissent les ressources d’urgence spécifiquement pour les locataires qui pourraient se retrouver sans logement à l’expiration des baux.

« Nous constatons une demande sans précédent pour les services de soutien, » a expliqué Benoit Dorais, membre du comité exécutif de la ville responsable du logement. Lors de notre conversation téléphonique ce matin, il a souligné comment l’administration a presque doublé les options d’hébergement temporaire par rapport à l’année dernière. « Nous ne pouvons tout simplement pas laisser les résidents vulnérables sans options. »

Les statistiques dressent un tableau préoccupant. Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement, le taux d’inoccupation des logements locatifs à Montréal n’est que de 1,8%, le plus bas depuis plus de deux décennies. Pendant ce temps, les loyers moyens ont augmenté de 14,5% depuis l’année dernière – la hausse la plus abrupte que j’ai vue en quinze ans à couvrir les questions de logement.

J’ai parlé avec Andrée-Anne Paquin du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) à leur bureau de Saint-Henri la semaine dernière. « Le jour du déménagement a toujours été difficile, mais dans ce marché, ça devient vraiment alarmant, » m’a-t-elle dit en montrant du geste les piles de dossiers d’aide aux locataires sur son bureau. « Nous voyons des familles qui ont vécu dans le même appartement pendant une décennie soudainement exclues par les prix sans nulle part où aller à un coût abordable. »

Les mesures renforcées de la ville comprennent l’expansion de l’unité de logement temporaire de 14 à 50 ménages et la prolongation de l’hébergement disponible de deux semaines à un mois. Les responsables ont également établi une ligne de crise dédiée au jour du déménagement et déployé des travailleurs de proximité supplémentaires dans les quartiers vulnérables.

En me promenant dans Villeray cet après-midi, j’ai remarqué des affiches d’information sur les droits des locataires apparaissant sur les tableaux d’affichage communautaires et les abribus – une autre composante de la campagne de sensibilisation de la ville.

Ce qui me frappe le plus en parlant avec les résidents touchés, c’est comment la crise du logement traverse les démographies. Hier, j’ai rencontré Jacques Béland, un retraité de 72 ans qui vit dans le même appartement de Rosemont depuis 23 ans. Son immeuble

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