Crise de Financement du Logement pour Personnes Âgées à Montréal : Projets en Péril

Amélie Leclerc
3 Min Read

J’ai passé la semaine dernière à parler avec des aînés à travers Montréal au sujet d’une nouvelle qui a laissé plusieurs d’entre eux dans l’incertitude quant à leur avenir. La ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, a confirmé qu’elle envisage d’annuler plusieurs projets de logements pour aînés en raison de contraintes budgétaires et de dépassements des coûts de construction.

Comme me l’a confié Madeleine Tremblay, 78 ans, autour d’un café dans un centre communautaire de Saint-Henri : « On nous parle toujours de résidences pour nous, puis on nous les enlève. Où est-ce qu’on est censés aller? » Sa question résonne dans toutes les communautés vieillissantes de Montréal alors que les logements abordables deviennent de plus en plus rares.

La ministre Bélanger, s’adressant aux journalistes jeudi dernier, a reconnu la position difficile de son ministère. « Nous devons être responsables avec les fonds publics tout en répondant aux besoins croissants de notre population aînée », a-t-elle déclaré. Les projets en question comprennent plusieurs développements de logements alternatifs conçus spécifiquement pour les aînés semi-autonomes – une option de logement essentielle dans notre province qui vieillit rapidement.

Selon les données de l’Institut de la statistique du Québec, les aînés représentent maintenant près de 20 % de notre population, un chiffre qui devrait atteindre 25 % d’ici 2031. Pourtant, les options de logements abordables n’ont pas suivi cette évolution démographique.

La tension entre la rigueur budgétaire et les besoins sociaux a suscité des critiques de la part des partis d’opposition. Le porte-parole de Québec solidaire sur les questions des aînés, Vincent Marissal, a qualifié les annulations potentielles de « trahison envers nos citoyens les plus vulnérables ». Lors d’une entrevue téléphonique hier, il m’a confié : « Ces projets n’étaient pas des luxes – ils constituaient des infrastructures essentielles pour vieillir dans la dignité. »

Le Conseil montréalais pour les droits des aînés estime que plus de 2 500 personnes âgées sont actuellement sur des listes d’attente pour des logements abordables dans la région métropolitaine. Leur directrice, Louise Champoux, a exprimé sa frustration face à cette situation. « Chaque projet annulé représente des personnes réelles qui continueront à vivre dans des conditions inadaptées ou inabordables », a-t-elle expliqué.

J’ai visité l’un des projets menacés à Rosemont la fin de semaine dernière – un développement de 64 unités qui aurait offert des appartements à loyer modéré avec des caractéristiques d’accessibilité et des espaces communs conçus pour combattre l’isolement. La construction avait déjà commencé avant d’être interrompue en attendant la décision finale du ministère.

Ce qui rend ces annulations potentielles particulièrement préoccupantes, c’est leur moment. Alors que Montréal connaît à la fois une crise du logement et une hausse des coûts de construction, de nombreux aînés se retrouvent dans une

Partager cet article
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *