Coupures de courant à Montréal en raison de la tempête, routes inondées, retards de vol

Amélie Leclerc
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Le ciel de Montréal s’est déchaîné hier, transformant notre dimanche estival en véritable spectacle de la nature. Des rues du Plateau-Mont-Royal jusqu’aux pistes de l’aéroport Trudeau, la métropole entière a subi les conséquences d’une tempête aussi brève que dévastatrice.

En me rendant au bureau de LCN ce matin, j’ai pu constater l’ampleur des dégâts. Des arbres centenaires déracinés sur l’avenue du Mont-Royal, des voitures partiellement submergées dans le secteur d’Hochelaga, et des équipes d’Hydro-Québec mobilisées aux quatre coins de la ville.

Selon les données d’Hydro-Québec, près de 75 000 foyers montréalais se sont retrouvés sans électricité au plus fort de la tempête. « Nous avons déployé toutes nos équipes disponibles et travaillons sans relâche pour rétablir le courant, » m’a confié Marie Desjardins, porte-parole d’Hydro-Québec. « Les secteurs les plus touchés incluent Ahuntsic, Rosemont et Notre-Dame-de-Grâce. »

La rapidité avec laquelle l’eau s’est accumulée a surpris même les Montréalais les plus habitués aux caprices de notre climat. Le système d’égouts, déjà fragilisé par des années d’usure, n’a pas pu absorber une telle quantité d’eau en si peu de temps. Les rues Wellington et Saint-Denis ressemblaient davantage à des rivières qu’à des artères urbaines.

J’ai échangé avec Pierre Leblanc, responsable des services d’urgence de la Ville de Montréal: « En trois heures, nous avons reçu l’équivalent des précipitations d’un mois de juillet typique. Nos équipes sont sur le terrain pour pomper l’eau et sécuriser les zones inondées. »

À l’aéroport international Trudeau, le chaos régnait. Plus de 120 vols ont été retardés ou annulés, laissant des milliers de voyageurs dans l’incertitude. J’y étais pour accueillir ma sœur revenant de Paris – son vol a finalement été dérouté vers Ottawa.

« C’est vraiment frustrant, » m’a confié Sylvie Tremblay, une Montréalaise coincée à l’aéroport depuis plus de cinq heures. « On comprend que la sécurité passe avant tout, mais la communication laisse à désirer. Personne ne nous dit vraiment ce qui se passe. »

En traversant le centre-ville ce matin, j’ai remarqué l’esprit d’entraide qui caractérise si bien notre ville. Des commerçants qui offraient café et recharge de téléphone aux passants, des voisins qui s’organisaient pour nettoyer ensemble les débris, des inconnus qui partageaient parapluies et imperméables.

Le restaurant Le Cartet, habituellement fermé le lundi, a ouvert ses portes spécialement pour offrir un espace aux personnes sans électricité. « C’est normal de s’entraider, » m’explique le propriétaire, Marc-Antoine Coulombe. « Montréal, c’est comme ça. On se serre les coudes quand ça va mal. »

Environnement Canada a qualifié cet événement d’exceptionnel, mais pas sans précédent. « Ces phénomènes météorologiques extrêmes deviennent malheureusement plus fréquents avec les changements climatiques, » explique le météorologue Jean-Philippe Martin. « Montréal doit s’adapter à cette nouvelle réalité. »

La tempête nous rappelle la vulnérabilité de nos infrastructures urbaines face aux défis climatiques. La mairesse Valérie Plante a d’ailleurs annoncé ce matin une réunion d’urgence pour discuter des mesures à prendre pour renforcer la résilience de la ville.

En 15 ans de journalisme à Montréal, j’ai couvert plusieurs tempêtes, mais celle-ci avait quelque chose de différent. L’intensité, la rapidité, presque la fureur avec laquelle elle s’est abattue sur nous.

Pour les prochains jours, les prévisions annoncent un retour progressif au calme. Les équipes de la ville travaillent d’arrache-pied pour nettoyer les débris et réparer les dommages. Hydro-Québec espère rétablir l’électricité pour tous d’ici demain soir.

En attendant, la vie montréalaise reprend son cours, avec cette résilience qui nous caractérise. Comme me l’a dit une dame âgée croisée sur la rue Sherbrooke ce matin: « Ça fait 70 ans que je vis ici, ma petite. On a vu pire, et on verra mieux. »

Je continuerai de suivre l’évolution de la situation et vous tiendrai informés des développements. Pour l’instant, si vous devez vous déplacer, évitez les secteurs de Griffintown, Villeray et Côte-des-Neiges où plusieurs rues restent partiellement inondées.

Amélie Leclerc, correspondante culturelle et d’actualités, LCN.today

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