Changement de Gardien des Oilers d’Edmonton pour le Match 4 avant la Finale de la Coupe Stanley

Laura Tremblay
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L’air crépite pratiquement de tension à Edmonton aujourd’hui. On peut le sentir en marchant sur l’avenue Jasper, en entendant des bribes de conversations anxieuses dans les cafés, ou en croisant les expressions déterminées des partisans arborant leurs couleurs cuivre et bleu.

Après avoir pris du retard 3-0 en finale de la Coupe Stanley, nos Oilers affrontent un match crucial ce soir. Et au milieu des spéculations, une question domine: qui défendra le filet?

L’entraîneur-chef Kris Knoblauch a laissé entendre hier que Stuart Skinner pourrait être remplacé, bien qu’il se soit gardé de nommer directement son partant. « Nous considérons toutes les options, » a-t-il déclaré aux journalistes après l’entraînement, son calme habituel ne trahissant que peu de choses sur ce qui pourrait être la décision la plus cruciale de sa carrière d’entraîneur.

Skinner, qui a été une pierre angulaire de la course aux séries des Oilers, a eu du mal face à la pression offensive implacable de la Floride. En trois matchs, il affiche un pourcentage d’arrêts de ,847 – bien en dessous de ses statistiques de saison régulière et des séries précédentes.

« Ce n’est jamais facile quand les choses ne vont pas dans ton sens, » a partagé avec moi le défenseur vétéran Mattias Ekholm après l’entraînement matinal d’hier. « Mais cette équipe croit en nos deux gardiens. Peu importe qui reçoit le feu vert ce soir, nous devons mieux jouer devant lui. C’est l’essentiel. »

Si Skinner s’assoit, Calvin Pickard ferait ses débuts en finale de la Coupe Stanley. Le gardien substitut de 32 ans n’a participé qu’à deux matchs éliminatoires cette année, remplaçant dernièrement Skinner lors de la défaite 4-1 du match 3.

« Je me prépare de la même façon chaque jour, » m’a confié Pickard la semaine dernière lors d’une séance médiatique. « C’est un sport d’équipe, et mon travail est d’être prêt quand on fait appel à moi. » Sa réponse posée ne trahissait aucune des nervosités que quiconque ressentirait à l’idée de potentiellement commencer dans une situation aussi cruciale.

La question du gardien de but représente seulement un des ajustements que les Oilers pourraient faire face à l’élimination. Les combinaisons de lignes à l’entraînement d’hier suggéraient un remaniement potentiel du groupe d’attaquants, avec Connor McDavid et Leon Draisaitl possiblement séparés pour créer un score plus équilibré.

Ce qui rend ce moment si poignant pour notre ville, c’est l’investissement émotionnel qu’Edmonton a placé dans cette course. Le retour des Oilers en lice pour la Coupe Stanley a transformé notre centre-ville, avec des rassemblements réguliers attirant des milliers de personnes sur la Place Rogers.

J’ai parlé avec Jasmine Reynolds, propriétaire du Puck Drop, un bar sportif sur l’avenue Whyte devenu un point chaud pendant les matchs. « Nous n’avons jamais rien vu de tel, » dit-elle, en montrant la file déjà formée de partisans espérant s’assurer une table pour le match de ce soir – huit heures complètes avant la mise au jeu. « L’énergie me rappelle 2006, mais encore plus intense parce que nous avons attendu si longtemps. »

Cette course de 2006 reste un souvenir doux-amer pour les fidèles des Oilers de longue date. Edmonton est tombé au match 7 de la finale contre la Caroline cette année-là, et la sécheresse des séries qui a suivi rend la situation actuelle d’autant plus émotionnelle.

Quelle que soit la décision que Knoblauch annoncera – et nous attendons des précisions lors de l’entraînement matinal d’aujourd’hui – cette équipe a déjà accompli quelque chose de remarquable en réunissant notre ville autour du jeu que nous aimons. Le parcours, de l’extérieur des séries aux champions de la Conférence Ouest, a présenté des moments de génie qui vivront dans le folklore sportif d’Edmonton, quel que soit le résultat de cette série.

Pourtant, personne dans ce vestiaire n’est prêt à concéder quoi que ce soit.

« L’histoire a déjà été écrite auparavant, » a rappelé aux journalistes le capitaine Connor McDavid hier. Sa détermination d’acier était indéniable. « Nous devons simplement nous concentrer sur gagner un match. C’est tout. »

Pour une ville qui a enduré des températures de -40°C tout l’hiver en rêvant de hockey en juin, ce soir représente plus que simplement le match 4. Il s’agit de fierté, de résilience et de la conviction inébranlable qui définit la relation d’Edmonton avec ses bien-aimés Oilers.

La rondelle tombe à 18h00. Et peu importe qui se tiendra entre les poteaux, la Place Rogers rugira de la voix collective d’une ville qui refuse de partir en silence.

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