Le budget du conseil scolaire de Toronto menacé par une prise de contrôle provinciale

Michael Chang
4 Min Read

Le dernier avertissement du gouvernement de l’Ontario au Conseil scolaire du district de Toronto (TDSB) menace d’une prise de contrôle provinciale si le conseil ne parvient pas à équilibrer son budget—une situation qui inquiète profondément les parents, les éducateurs et les leaders communautaires quant à l’avenir de l’éducation dans le plus grand district scolaire du Canada.

Le ministre de l’Éducation Stephen Lecce a livré ce que beaucoup considèrent comme un ultimatum au TDSB cette semaine, déclarant qu’il « prendrait le contrôle » du conseil si celui-ci ne parvient pas à identifier suffisamment de compressions budgétaires pour combler son déficit de 26,7 millions de dollars. Cette confrontation marque une escalade significative dans les tensions persistantes entre les autorités provinciales et la gouvernance locale de l’éducation.

« La province met essentiellement un pistolet sur la tempe du conseil, » affirme Maria Gonzalez, mère de deux élèves du TDSB et coordinatrice de la Coalition des défenseurs de l’éducation de Toronto. « Ils ont constamment sous-financé l’éducation tout en exigeant davantage de coupes. Où cela s’arrête-t-il? »

Le TDSB, qui dessert environ 247 000 élèves répartis dans 583 écoles, a déjà mis en œuvre d’importantes réductions ces dernières années. La présidente du conseil, Rachel Chernos Lin, a souligné à plusieurs reprises que des compressions supplémentaires auraient un impact direct sur l’expérience en classe et les services essentiels aux élèves.

Selon des documents internes du TDSB que j’ai examinés, le conseil a réduit plus de 65 millions de dollars de son budget au cours des trois dernières années, éliminant des centaines de postes, notamment des assistants en éducation, des conseillers d’orientation et du personnel d’entretien. Malgré ces mesures, l’écart financier persiste, en grande partie en raison de ce que les responsables du conseil décrivent comme un sous-financement provincial chronique qui n’a pas suivi l’inflation ni les besoins croissants des élèves.

La menace de prise de contrôle du Ministère n’est pas sans précédent. La province a nommé des superviseurs pour gérer le Conseil scolaire catholique de Toronto en 2008 et le Conseil scolaire du district de York en 2017 suite à des préoccupations de gouvernance. Cependant, ces interventions étaient principalement liées à la conduite des administrateurs plutôt qu’à la gestion budgétaire.

La conseillère scolaire du centre-ville de Toronto, Shelley Laskin, m’a confié que l’approche du ministre semble inutilement conflictuelle. « Nous ne refusons pas d’équilibrer notre budget—nous disons que ces coupes nuiront aux enfants. Le ministère semble réticent à reconnaître cette réalité. »

La confrontation a des implications plus larges pour la gouvernance de l’éducation à travers l’Ontario. Les critiques suggèrent qu’elle représente une tendance inquiétante à la centralisation qui mine la surveillance démocratique locale de l’éducation.

« Les conseils scolaires existent parce que les communautés méritent d’avoir leur mot à dire sur la façon dont leurs enfants sont éduqués, » explique Dr. Charles Pascal, ancien sous-ministre de l’Éducation de l’

Partager cet article
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *