La découverte remarquable d’une petite fille québécoise de trois ans disparue près d’Ottawa hier apporte une vague de soulagement dans toute la région, mettant fin à ce qui était devenu une opération de recherche de plus en plus désespérée.
La petite Laurie-Ann Lemieux a été retrouvée saine et sauve mais désorientée dans une zone boisée à environ 4 kilomètres de l’endroit où elle avait été vue pour la dernière fois en train de jouer près du chalet familial à Val-des-Monts, au Québec. La bambine était portée disparue depuis près de 24 heures, déclenchant l’une des opérations de recherche les plus importantes dans la région cette année.
« C’est le résultat pour lequel nous avons tous prié, » a déclaré la sergente Marie Desrosiers de la Sûreté du Québec, visiblement émue lors de la conférence de presse tenue ce matin. « Quand un enfant aussi jeune disparaît dans une zone rurale avec des forêts denses et des plans d’eau, chaque minute compte. »
Les recherches ont mobilisé plus de 200 bénévoles, des policiers de plusieurs juridictions et des unités spécialisées avec des équipes canines. Le Service de police d’Ottawa a également envoyé des ressources pour aider leurs homologues québécois dans ce qui est devenu un véritable effort interprovincial.
J’ai couvert de nombreuses affaires de personnes disparues au cours de mes années de reportage dans la région d’Ottawa, mais la réponse communautaire à cet incident particulier a été extraordinaire. Les commerces locaux ont fermé plus tôt pour permettre aux employés de rejoindre les équipes de recherche. Les réseaux sociaux des deux provinces ont été inondés de la description de l’enfant et d’appels à l’information.
Robert Milligan, un chercheur bénévole qui a aidé à localiser l’enfant, a décrit le moment où ils l’ont trouvée. « Elle était blottie sous un arbre tombé, effrayée mais par ailleurs indemne. Quand nous nous sommes approchés, elle a demandé sa mère et son ourson en peluche, dans cet ordre, » a-t-il dit, retenant ses larmes. « C’est un moment que je n’oublierai jamais. »
Le personnel médical du CHEO (Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario) à Ottawa a effectué un examen approfondi et a rapporté qu’à part une légère déshydratation et quelques égratignures, Laurie-Ann semblait être en bonne santé. Un porte-parole de l’hôpital a confirmé qu’elle devrait se rétablir complètement sans effets physiques durables de son épreuve.
La question de savoir comment la bambine a pu s’éloigner autant de la propriété familiale reste sous enquête. La famille profitait d’un week-end à leur chalet d’été lorsque Laurie-Ann aurait disparu pendant une brève période où sa mère est entrée pour préparer le déjeuner.
« Les enfants de cet âge peuvent se déplacer étonnamment vite et couvrir des distances importantes, surtout dans des environnements peu familiers, » a expliqué la Dre Caroline Bennett, spécialiste du développement de l’enfant à l’Université d’Ottawa. « Leur sens de l’orientation n’est pas complètement développé, et leur curiosité naturelle peut les éloigner de la sécurité sans aucune conscience du danger. »
Ce cas met en lumière les défis particuliers de la sécurité en milieu rural et en région de villégiature. La région frontalière Québec-Ontario, avec son mélange de forêts, de lacs et de propriétés dispersées, présente des risques uniques pour les familles avec de jeunes enfants.
La Sûreté du Québec a publié un communiqué remerciant tous les participants à l’effort de recherche tout en rappelant aux villégiateurs et aux résidents ruraux les précautions essentielles lors de la supervision de jeunes enfants en plein air.
« Cette histoire aurait pu se terminer très différemment, » note James Wilson, consultant en sécurité basé à Ottawa. « Les plans d’eau, les changements météorologiques, la faune – il y a de nombreux dangers dans notre belle campagne qui nécessitent une vigilance constante, surtout avec les tout-petits. »
Le soutien local à la famille a été considérable. Une campagne GoFundMe organisée par des voisins a déjà recueilli plus de 7 000 $ pour aider à couvrir les dépenses de la famille pendant leur séjour prolongé loin de chez eux.
La famille a demandé le respect de sa vie privée pendant cette période mais a publié une brève déclaration par l’intermédiaire de la police : « Les mots ne peuvent exprimer notre gratitude envers tous ceux qui ont aidé à ramener notre fille en sécurité. La gentillesse des étrangers comme des voisins nous a rappelé la communauté incroyable dans laquelle nous vivons. »
Alors que la famille commence à se remettre de cette expérience angoissante, les psychologues pour enfants soulignent l’importance de soins attentifs et adaptés aux traumatismes dans les semaines à venir.
« Même les très jeunes enfants peuvent ressentir des effets durables de la séparation et de la peur, » a déclaré la Dre Amina Khalid du Centre de santé mentale Royal Ottawa. « La façon dont les soignants réagissent par la suite peut influencer considérablement la manière dont les enfants traitent ces expériences. »
Cette histoire, avec sa fin heureuse, contraste fortement avec plusieurs issues tragiques dans des cas similaires à travers le Canada cette année. Selon Statistique Canada, environ 45 000 enfants sont signalés disparus chaque année au Canada, bien que la grande majorité soit rapidement retrouvée.
Pour les membres de la communauté qui ont tout laissé tomber pour participer aux recherches, la découverte d’hier représente le meilleur résultat possible à ce qui aurait pu être une tragédie. Comme l’a dit le coordinateur bénévole Thomas Bélanger, « C’est pourquoi nous ne perdons jamais espoir, pourquoi nous continuons à chercher, peu importe à quel point la situation semble désespérée. Aujourd’hui, une famille est à nouveau complète. »
Ce sentiment illustre parfaitement ce que j’ai observé tout au long de mes années de couverture de notre région interconnectée d’Ottawa-Gatineau – quand c’est vraiment important, les frontières provinciales se dissolvent, et nous devenons simplement des voisins qui aident leurs voisins.