Une Attaque de Lynx à Calgary Blesse une Femme Promenant son Chien

James Dawson
6 Min Read

Je garde encore des souvenirs très vifs de mes reportages sur la première stratégie de gestion des coyotes à Calgary en 2018. Mais l’attaque de lynx roux survenue hier dans le sud-est amène nos rencontres avec la faune urbaine à un tout autre niveau.

Ce qui aurait dû être une promenade ordinaire à Sundance hier soir s’est transformé en cauchemar pour Marjorie Fleming, une résidente locale. À 62 ans, elle s’est retrouvée à l’hôpital après avoir été attaquée par un lynx roux alors qu’elle promenait Max, son Border Collie.

« Il est sorti de nulle part, absolument nulle part, » m’a confié Fleming lorsque je lui ai rendu visite ce matin à l’Hôpital général Rockyview. « Une minute je marchais avec Max sur le sentier près du ravin, la minute suivante j’étais à terre avec cette… créature… sur moi. Dire que c’était très, très effrayant est bien en-deçà de la réalité. »

Fleming a subi d’importantes lacérations aux bras et au cou, nécessitant 36 points de suture. Son chien s’en est tiré avec des blessures mineures après avoir tenté de la défendre.

C’est la troisième rencontre signalée avec un lynx roux dans les communautés du sud-est de Calgary ce mois-ci, mais la première entraînant des blessures graves. Les agents de la Faune ont intensifié les patrouilles dans la région et travaillent à localiser et relocaliser l’animal.

L’expansion rapide de Calgary dans des zones auparavant non développées a créé ces points de friction entre la faune et les résidents. La Dre Elena Navas, écologiste spécialisée en faune urbaine à l’Université Mount Royal, explique pourquoi ces rencontres deviennent plus fréquentes.

« Ce que nous observons à travers Calgary est une compression de l’habitat, » explique Navas. « Le développement pousse la faune dans de plus petites poches d’espace naturel, augmentant la probabilité de ces interactions inattendues. »

Le moment n’est pas fortuit. Juin est la période où les mères lynx roux chassent activement pour nourrir leurs petits. Les responsables municipaux pensent que l’animal pourrait avoir protégé ses jeunes à proximité ou simplement réagi à la présence du chien de Fleming.

Trevor Davidson, porte-parole de Pêches et Faune, a confirmé qu’ils prennent cet incident au sérieux. « C’est un comportement inhabituel pour les lynx roux, qui évitent généralement le contact humain. Nous avons installé des pièges humains dans la région et demandons aux résidents de rester vigilants, surtout à l’aube et au crépuscule. »

On conseille aux résidents de Sundance, Chaparral et Midnapore de garder leurs animaux en laisse, d’éviter de marcher près des ravins tôt le matin ou en soirée, et de porter des dispositifs bruyants.

La conseillère locale Kourtney Branagan s’est dite préoccupée par l’incident, mais a mis en garde contre une réaction excessive. « Nous partageons ce paysage avec la faune. Bien que cet incident soit certainement effrayant, il est important que nous réagissions de manière appropriée sans créer de peur inutile. »

Pour Fleming, qui habite à Sundance depuis plus de vingt ans, cette rencontre a changé sa perspective. « J’avais déjà vu des lynx roux de loin et je les trouvais toujours beaux. Mais maintenant? Je vais faire le grand détour autour de ce ravin pendant un bon moment. »

Les Services animaliers de Calgary ont enregistré 23 observations de lynx roux dans les communautés du sud-est depuis mai, un nombre nettement supérieur aux 14 signalées pendant la même période l’année dernière.

Le Dr Gordon Court, spécialiste provincial de la faune, rappelle aux Calgariens que les attaques de lynx roux restent extrêmement rares. « Ces animaux ne cherchent pas à cibler les humains. Il s’agissait probablement d’une réaction défensive dans une situation où l’animal se sentait menacé. »

En tant que journaliste couvrant les questions de faune urbaine à Calgary depuis près d’une décennie, j’ai remarqué comment notre perception du partage de l’espace avec la faune continue d’évoluer. Quand j’ai commencé à faire des reportages ici, les coyotes dominaient la conversation. Maintenant, nos défis de gestion de la faune sont devenus plus complexes à mesure que diverses espèces s’adaptent à notre empreinte urbaine croissante.

Si vous rencontrez un lynx roux, les experts recommandent de vous faire paraître plus grand, de faire des bruits forts et de reculer lentement sans tourner le dos. Toutes les observations doivent être signalées à la ligne provinciale Report A Poacher au 1-800-642-3800.

Pour Fleming, la guérison prendra du temps, mais elle maintient une perspective remarquablement équilibrée. « Je ne blâme pas l’animal. Nous sommes sur leur territoire autant qu’ils sont sur le nôtre. J’aurais simplement souhaité qu’on nous avertisse davantage de l’activité accrue dans la région. »

Alors que notre ville continue de repousser ses limites vers l’extérieur, ces interactions avec la faune vont probablement augmenter. Le défi pour Calgary reste de trouver cet équilibre délicat entre développement et préservation qui permet aux résidents humains et animaux de coexister en toute sécurité.

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