Test d’alerte d’urgence à Montréal prévu vendredi

Amélie Leclerc
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Alors que le soleil du matin réchauffait hier les rues pavées de Montréal, un son inhabituel a percé notre symphonie urbaine quotidienne. Cette plainte distinctive n’était ni un tournage de film ni des travaux d’infrastructure – il s’agissait des mesures de préparation aux situations d’urgence de Montréal que de nombreux résidents ont peut-être manquées ou mal comprises.

À travers notre île hier, neuf installations industrielles ont effectué des tests synchronisés de sirènes d’urgence, créant un corridor sonore qui s’étendait de l’Est de l’île en passant par le centre-ville jusqu’à l’Ouest de l’île. La période de test s’est déroulée de 9h00 à 15h00, bien que la plupart des sites aient terminé leurs essais en quelques minutes.

« Ces tests sont essentiels pour assurer le bon fonctionnement des systèmes de sécurité publique, » a expliqué Claude Dauphin, porte-parole du comité de sécurité publique de Montréal. « L’objectif n’est pas d’effrayer les résidents mais de vérifier notre infrastructure de notification d’urgence. »

Parmi les installations participantes figuraient la station d’épuration des eaux usées Jean-R. Marcotte à Rivière-des-Prairies, Suncor à Montréal-Est, et Parmalat à Saint-Laurent – tous des sites manipulant des matières potentiellement dangereuses où une notification rapide de la communauté serait cruciale lors d’une véritable urgence.

Mon téléphone s’est illuminé de messages d’amis s’interrogeant sur les sirènes. Marie de Rosemont m’a écrit: « Est-ce encore une de ces alertes d’urgence dont on devrait s’inquiéter? » La confusion est compréhensible – ces tests ont lieu chaque année, mais la sensibilisation reste étonnamment faible.

Ayant couvert ces tests depuis plusieurs années, j’ai remarqué un schéma. Malgré les efforts de la ville pour communiquer via les médias sociaux et les médias locaux, de nombreux Montréalais restent pris au dépourvu lorsque les sirènes retentissent. Cette lacune de communication mérite attention.

Selon les données de la ville, seulement environ 32% des résidents sondés l’an dernier se souvenaient avoir reçu un préavis concernant les tests de sirènes. Cette statistique souligne notre défi collectif en matière de communication sur la préparation aux urgences.

En marchant à travers la Place des Arts après le test du centre-ville, j’ai parlé avec plusieurs passants. La plupart ont exprimé leur surprise, bien que quelques-uns aient hoché la tête en connaissance de cause. « J’ai lu à ce sujet sur Twitter hier, » a dit Jean-Philippe, un étudiant universitaire. « Mais mes colocataires n’en avaient aucune idée et étaient assez confus ce matin. »

La ville a créé une page web dédiée expliquant ces tests, décrivant ce que les résidents devraient faire lors d’une véritable urgence. Dans des situations réelles, la sirène signifie que nous devrions nous abriter à l’intérieur, fermer les fenêtres et les portes, et syntoniser les médias locaux pour obtenir des instructions.

Les représentants d’Urgence Québec confirment que ces tests annuels s’alignent sur les meilleures pratiques internationales. « Nous voyons des programmes similaires dans des villes du monde entier, » a noté Sophie Tremblay du bureau provincial de gestion des urgences. « Des tests réguliers assurent à la fois la fonctionnalité de l’équipement et la familiarité du public avec les sons d’alerte. »

Le système de test a considérablement évolué depuis sa création. Les sirènes modernes utilisent une technologie directionnelle pour cibler des quartiers spécifiques, et la surveillance numérique permet des diagnostics à distance – des avancées qui améliorent la fiabilité tout en minimisant les perturbations.

Pour les nouveaux Montréalais, ces sirènes peuvent sembler particulièrement alarmantes. Notre ville a accueilli des milliers de nouveaux arrivants depuis le dernier test, beaucoup venant de régions sans systèmes d’alerte similaires. Des organismes communautaires comme Immigrant Québec ont commencé à inclure des informations sur la préparation aux urgences dans leurs documents d’orientation.

Mon collègue Pierre, qui a déménagé de France l’été dernier, a admis que la sirène a déclenché une anxiété momentanée. « En Europe, ces sons portent un poids historique, » a-t-il expliqué. « J’ai mis une minute à me rappeler l’avis que j’avais vu concernant le test. »

Les entreprises près des sites de test ont développé leurs propres protocoles. Au Café Olimpico dans le Mile End, Sofia, la barista, a décrit leur approche: « Nous affichons des avis près de la caisse quelques jours avant et expliquons brièvement aux clients quand les sirènes commencent. Cela aide à prévenir la panique et permet de continuer à servir l’espresso. »

Bien que les tests d’hier se soient conclus sans incident, les professionnels de la gestion des urgences soulignent que les véritables sirènes sonneraient continuellement pendant trois minutes, contrairement aux courtes rafales de test. Cette distinction est cruciale pour la réponse du public.

Le prochain test prévu à l’échelle de la ville aura lieu en mai 2025, bien que des installations individuelles puissent effectuer des tests spécifiques tout au long de l’année. Les résidents peuvent s’inscrire pour recevoir des notifications préalables via le système d’alerte de la ville ou suivre la Sécurité civile de Montréal sur les plateformes de médias sociaux.

Alors que notre ville grandit et évolue, ces mesures de sécurité demeurent une infrastructure vitale. Peut-être que l’année prochaine, lorsque les sirènes retentiront à nouveau dans notre ciel, plus d’entre nous hocheront simplement la tête en connaissance de cause et continueront leur journée – conscients mais non alarmés, précisément comme prévu.

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