Aéroport de Montréal : un projet d’expansion de 10 milliards de dollars prévu pour la prochaine décennie

Amélie Leclerc
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L’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal a dévoilé cette semaine un plan d’expansion ambitieux qui va transformer la porte d’entrée de notre ville sur le monde. Cette transformation majeure de 10 milliards de dollars se déroulera sur la prochaine décennie, promettant d’améliorer à la fois l’expérience des voyageurs et la connectivité mondiale de notre ville.

« Cela représente la modernisation la plus importante de l’histoire de notre aéroport, » explique Anne Marcotte, porte-parole d’Aéroports de Montréal (ADM). « Nous envisageons des rénovations complètes du terminal, des portes d’embarquement supplémentaires, et une infrastructure qui correspond enfin au statut de Montréal comme destination internationale. »

En traversant l’aéroport Trudeau le mois dernier pour mon vol vers Paris, je n’ai pu m’empêcher de remarquer les salles d’attente exiguës et les installations désuètes. L’expansion arrive à point nommé alors que le nombre de passagers a dépassé les niveaux d’avant la pandémie, avec plus de 22 millions de voyageurs attendus cette année.

Le projet multiphasé comprend une expansion spectaculaire du Terminal 1, ajoutant 14 nouvelles portes d’embarquement conçues spécifiquement pour les gros-porteurs. Cela permettra à Montréal d’accueillir davantage de vols directs vers l’Asie et le Moyen-Orient – des liaisons que notre communauté d’affaires réclame depuis longtemps.

Le plus impressionnant est peut-être le pôle de transport prévu qui reliera enfin l’aéroport au réseau de train léger REM de Montréal. « Cette connexion représente un changement fondamental dans la façon dont les Montréalais et les visiteurs accéderont à l’aéroport, » note l’urbaniste Michel Dufresne. « Elle répond à l’un des défis de transport les plus persistants de notre ville. »

La réaction locale a été mitigée mais largement positive. Les leaders d’affaires de la ville ont exprimé leur enthousiasme concernant l’amélioration de la connectivité, tandis que certains groupes environnementaux s’interrogent sur l’empreinte carbone d’un trafic aérien accru.

« Nous devons équilibrer la croissance avec la durabilité, » déclare Catherine Leblanc d’Équiterre. « L’ADM promet des normes environnementales de pointe, mais nous surveillerons de près pour nous assurer que ces engagements se traduisent par des actions concrètes. »

L’expansion ne concerne pas seulement l’infrastructure – il s’agit de créer une expérience typiquement montréalaise. Les plans comprennent des espaces dédiés à la cuisine locale, aux artisans québécois et aux expositions culturelles qui mettent en valeur notre identité unique aux visiteurs internationaux.

Lors de la conférence de presse d’hier, Tourisme Montréal a révélé qu’une capacité aéroportuaire améliorée pourrait apporter 1,2 milliard de dollars supplémentaires par an à notre économie locale grâce à l’augmentation du tourisme et des voyages d’affaires. C’est une bonne nouvelle pour notre secteur hôtelier, qui a fait face à d’importants défis ces dernières années.

La construction débutera au printemps prochain, la première phase se concentrant sur l’expansion des zones douanières et des installations de bagages – des points problématiques que quiconque ayant voyagé via Trudeau aux heures de pointe peut comprendre. Ayant passé d’innombrables heures dans ces halls d’arrivée bondés à attendre mes bagages, je peux personnellement témoigner de l’urgence de ces améliorations.

Le financement de cette entreprise massive provient principalement des frais d’amélioration aéroportuaire et d’investissements privés, les fonds d’infrastructure fédéraux couvrant environ 15% du coût total. Transports Canada a indiqué que le projet s’aligne sur les priorités nationales d’amélioration des réseaux de transport.

L’expansion créera environ 3 000 emplois dans la construction au cours de la prochaine décennie, avec 1 500 postes permanents supplémentaires une fois terminée. Ces opportunités arrivent à un moment parfait alors que notre région cherche à diversifier les options d’emploi au-delà des secteurs traditionnels.

Ce qui m’enthousiasme le plus, en tant que personne qui couvre régulièrement le développement de Montréal, c’est la façon dont ce projet pourrait redéfinir l’image internationale de notre ville. Les premières impressions comptent, et notre aéroport sert d’introduction à Montréal pour des millions de visiteurs. Cette transformation promet une porte d’entrée qui reflète enfin la ville créative et dynamique que nous connaissons et aimons.

Le calendrier ambitieux vise un achèvement d’ici 2034, bien que les responsables de l’ADM reconnaissent les défis potentiels, notamment les problèmes de chaîne d’approvisionnement et la complexité de maintenir des opérations complètes pendant la construction. Ils ont étudié des rénovations aéroportuaires similaires à grande échelle à Toronto et Vancouver pour anticiper et atténuer les perturbations.

Pour les Montréalais ordinaires, le message est clair : un inconvénient à court terme pour un gain à long terme. Ceux d’entre nous qui voyagent régulièrement devraient se préparer à quelques perturbations liées à la construction dans les années à venir, mais le résultat promet d’être à la hauteur des désagréments temporaires.

L’expansion de l’aéroport Trudeau représente plus qu’un simple projet de modernisation – c’est une déclaration sur les aspirations de Montréal sur la scène mondiale. Alors que notre ville continue d’évoluer comme plaque tournante de l’aérospatiale, de l’intelligence artificielle et des industries culturelles, cet investissement garantit que notre connexion physique au monde suit le rythme de nos ambitions.

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