La chaleur estivale a finalement décidé de faire sentir sa présence à Montréal cette semaine, et elle ne plaisante pas. Environnement Canada a émis un avertissement de chaleur pour la ville hier, signalant le début de ce que les météorologues appellent un « épisode de chaleur de plusieurs jours » qui pourrait poser de graves risques pour la santé des résidents vulnérables.
En traversant le parc Lafontaine ce matin, j’ai remarqué que les joggeurs matinaux habituels étaient considérablement moins nombreux. Ceux qui avaient le courage de faire de l’exercice se déplaçaient à un rythme visiblement plus lent, bouteilles d’eau fermement en main. C’est le genre de chaleur oppressante qui semble peser sur vos épaules dès que vous mettez le pied dehors.
Selon le dernier avis d’Environnement Canada, les températures devraient osciller autour de 31 degrés Celsius, mais avec l’humidité, on aura l’impression qu’il fait près de 40. « Ce ne sont pas seulement des conditions inconfortables – elles peuvent être dangereuses », prévient Dre Mylène Drouin, directrice de la Santé publique de Montréal, avec qui j’ai discuté hier des plans d’intervention de la ville.
La ville a activé son Plan d’intervention en cas de chaleur extrême, ouvrant des centres de rafraîchissement à travers Montréal pour offrir un soulagement à ceux qui n’ont pas accès à la climatisation. Sept emplacements seront ouverts de 11 h à 19 h pendant toute la durée de l’avertissement de chaleur, y compris l’Hôtel de Ville et le Complexe sportif Claude-Robillard.
« Nous sommes particulièrement préoccupés par les aînés, les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies chroniques », a expliqué Dre Drouin. « Ces groupes font face à des risques plus élevés pendant les épisodes de chaleur extrême. »
Hydro-Québec se prépare également à une demande accrue alors que les climatiseurs fonctionnent à plein régime dans toute la ville. Marie-Claude Lacasse, porte-parole de l’entreprise, m’a confié qu’ils ont « préparé des équipes supplémentaires pour répondre rapidement à toute panne potentielle », tout en exhortant les résidents à économiser l’énergie lorsque possible pour éviter de surcharger le réseau.
Ce qui rend cette vague de chaleur particulièrement préoccupante, c’est sa durée. L’avertissement devrait rester en vigueur au moins jusqu’à vendredi, avec peu de soulagement pendant la nuit. Les températures nocturnes ne descendront pas en dessous de 20 degrés, offrant peu de répit aux corps des résidents pour récupérer du stress thermique diurne.
Les hôpitaux locaux se préparent à une augmentation des urgences liées à la chaleur. Dr François Tremblay du CHUM recommande de vérifier l’état des voisins âgés et des proches qui vivent seuls. « Les maladies liées à la chaleur peuvent progresser rapidement, de symptômes légers à des conditions graves comme le coup de chaleur », a-t-il averti.
La population itinérante de la ville fait face à des défis particuliers pendant les épisodes de chaleur extrême. Les équipes de proximité ont augmenté leurs rondes, distribuant de l’eau et de la crème solaire tout en dirigeant les gens vers les centres de rafraîchissement. Gabrielle Fontaine, directrice de l’organisme La rue des Femmes, affirme que ses équipes « travaillent jour et nuit pour s’assurer que nos résidents les plus vulnérables ont accès à des espaces frais et à l’hydratation ».
Pour le Montréalais moyen, Environnement Canada recommande de limiter les activités extérieures, surtout pendant les heures de pointe de l’après-midi, de rester hydraté et de ne jamais laisser des personnes ou des animaux dans des véhicules stationnés.
Les Parcs de Montréal ont prolongé les heures d’ouverture des jeux d’eau à certains endroits, et quelques piscines publiques resteront ouvertes plus tard pour aider les résidents à combattre la chaleur. Le site web de la Ville de Montréal fournit des mises à jour en temps réel sur les emplacements et les heures d’ouverture des centres de rafraîchissement.
Les climatologues de l’Université de Montréal notent que si les vagues de chaleur individuelles ne peuvent pas être directement attribuées aux changements climatiques, la fréquence et l’intensité croissantes des épisodes de chaleur extrême correspondent aux projections climatiques pour notre région.
Alors que je termine cet article depuis mon bureau à domicile heureusement climatisé, le thermomètre à l’extérieur de ma fenêtre affiche 29 degrés – et il n’est que 10 h. Les prévisions suggèrent que nous allons vivre des jours difficiles. Restez au frais, Montréal.