Danielle Smith Traite le Conflit d’Intérêt de son Mari dans un Rôle de Conseiller du Gouvernement de l’Alberta

James Dawson
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Alors que la poussière retombe après la conférence de presse de mardi, le démenti catégorique de la première ministre Danielle Smith concernant tout conflit d’intérêts relatif au rôle consultatif de son mari dans les initiatives commerciales provinciales soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses.

« Il n’y a aucun conflit d’intérêts, » a insisté Smith lorsque je l’ai interrogée sur la participation de son mari David Moretta à des réunions avec des investisseurs potentiels dans le secteur de l’hydrogène en Alberta. La première ministre a maintenu cette position malgré les préoccupations croissantes concernant les limites éthiques en jeu.

Pour ceux qui ont observé l’évolution de la politique albertaine ces derniers mois, cette nouvelle controverse ajoute une couche supplémentaire à la relation complexe entre les connexions personnelles et les affaires gouvernementales sous l’administration actuelle.

Analysons la situation: Moretta, qui n’occupe aucun poste officiel au gouvernement, a participé à des réunions avec le ministre de l’Énergie Brian Jean et des investisseurs potentiels de Corée. Bien que non rémunéré pour ce rôle, la simple présence du conjoint de la première ministre dans des discussions qui pourraient potentiellement façonner la politique économique provinciale a soulevé des inquiétudes dans tout le spectre politique.

La première ministre a présenté l’implication de son mari comme celle d’un simple conjoint de soutien, la comparant à son accompagnement lors de diverses fonctions. « Quand j’ai un événement pour les conjoints, il m’accompagne. Quand des investisseurs viennent en ville, il se joint souvent à moi pour dîner, » a expliqué Smith, caractérisant ces interactions comme un protocole de routine plutôt que des discussions de fond sur les politiques.

Cependant, Rachel Notley, cheffe de l’opposition, voit se dessiner un modèle inquiétant. « C’est encore un exemple de l’approche désinvolte de la première ministre face aux conflits d’intérêts, » a déclaré Notley aux journalistes hier. Elle a souligné les préoccupations existantes concernant l’intervention antérieure de Smith dans les contrats des Services de santé de l’Alberta et s’est interrogée sur l’existence de barrières éthiques adéquates entre les relations personnelles de la première ministre et les affaires gouvernementales.

Des experts en éthique de tout le Canada se sont prononcés sur la controverse. Dr. Lori Williams, politologue à l’Université Mount Royal, a noté que « l’apparence de conflit compte presque autant que le conflit réel pour maintenir la confiance du public dans le gouvernement. » Williams a suggéré que même les rôles consultatifs informels de membres de la famille immédiate méritent une divulgation claire et des limites précises.

Le bureau de la première ministre a par la suite précisé que Moretta n’a aucun rôle consultatif formel sur les investissements dans l’hydrogène ou tout autre dossier gouvernemental. Néanmoins, la distinction entre influence formelle et informelle reste floue aux yeux de l’opinion publique.

Cette controverse émerge dans le contexte de la poursuite agressive par l’Alberta du développement de l’hydrogène dans le cadre de sa stratégie de diversification économique. La province a investi un capital politique considérable pour devenir un centre de production d’hydrogène, le gouvernement ayant annoncé un investissement de 20 millions de dollars dans l’infrastructure d’hydrogène plus tôt cette année.

Smith a défendu la présence de son mari à ces réunions comme bénéfique, citant son expérience commerciale et son réseau. « David possède une vaste expérience en développement des affaires qui précède notre relation, » a-t-elle déclaré, suggérant que ses perspectives étaient précieuses même à titre non officiel.

La situation met en évidence les frontières souvent floues entre les relations personnelles et les fonctions gouvernementales dans la politique provinciale. Bien qu’aucune loi ne semble avoir été enfreinte, des analystes politiques suggèrent que la transparence devrait être primordiale lorsque des membres de la famille participent à des discussions qui pourraient influencer la politique gouvernementale ou les décisions d’investissement.

Pour les Calgariens ordinaires qui observent cette situation, la question centrale ne concerne pas nécessairement les violations techniques des codes d’éthique, mais plutôt si les affaires gouvernementales sont menées avec des limites et une transparence appropriées.

Alors que l’Alberta continue de rechercher des investissements majeurs dans des secteurs émergents comme l’hydrogène, le maintien de directives éthiques claires concernant qui conseille le gouvernement – officiellement ou officieusement – restera crucial pour préserver la confiance du public dans ces initiatives.

Le bureau de la première ministre a promis des clarifications supplémentaires sur les protocoles d’implication des conjoints dans les réunions d’affaires gouvernementales, bien qu’aucun calendrier n’ait été fourni quant à la date à laquelle ces directives pourraient être rendues publiques.

Pour l’instant, Smith reste ferme sur l’absence de conflit, mais comme nous l’avons vu à plusieurs reprises dans la politique albertaine, la perception s’avère souvent aussi politiquement significative que la réalité.

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