Le S&P Global Revoit à la Hausse les Prévisions de Production des Sables Bitumineux pour 2024, Impactant le Secteur Énergétique de Calgary

James Dawson
7 Min Read

Le pouls économique du secteur énergétique de Calgary s’est accéléré cette semaine alors que S&P Global a considérablement révisé ses perspectives pour la production des sables bitumineux de l’Alberta. Ayant suivi ces prévisions depuis près d’une décennie, j’ai rarement vu des ajustements de cette ampleur en dehors des perturbations majeures du marché.

Les analystes de l’industrie chez S&P Global prévoient maintenant que la production des sables bitumineux de l’Alberta atteindra environ 3,8 millions de barils par jour d’ici la fin de l’année, ce qui représente une augmentation de 7,3% par rapport à leurs estimations précédentes. Cette révision à la hausse survient malgré la volatilité persistante du marché du brut qui a maintenu de nombreux investisseurs prudents quant aux perspectives énergétiques canadiennes.

« Nous constatons des efficacités opérationnelles qui, franchement, n’étaient pas sur notre radar il y a six mois », a expliqué Kevin Birn, analyste en chef des marchés pétroliers canadiens chez S&P Global, lors du briefing industriel d’hier. « Les adaptations technologiques du secteur génèrent des gains de production tout en répondant aux préoccupations environnementales. »

La prévision révisée arrive à un moment crucial pour la communauté d’affaires de Calgary. Les taux d’inoccupation des bureaux du centre-ville, bien qu’encore élevés à 28,3% selon les derniers chiffres du Conseil immobilier de Calgary, ont commencé à montrer des signes de stabilisation alors que les compagnies énergétiques développent prudemment leurs opérations.

La PDG de TransCanada Energy, Meredith Connors, m’a confié la semaine dernière que « le secteur énergétique de Calgary fait preuve d’une résilience remarquable. Ces prévisions de production confirment ce que beaucoup d’entre nous constatent sur le terrain – un retour à la croissance mesuré mais définitif. »

La révision concernant les sables bitumineux impacte particulièrement plusieurs opérations basées à Calgary. Suncor Energy et Cenovus, toutes deux ayant leur siège social ici, ont vu leurs cours boursiers bondir respectivement de 3,2% et 2,7% suite à l’annonce. Cela représente le gain quotidien le plus important pour les deux entreprises depuis mars.

En traversant hier le réseau Plus-15 qui relie les tours du centre-ville de Calgary, l’ambiance était nettement plus optimiste que ces derniers mois. Les dirigeants et travailleurs du secteur énergétique affichaient une confiance prudente que je n’avais pas observée depuis avant la pandémie.

Le ministre de l’Énergie de l’Alberta, Brian Jean, a souligné l’importance provinciale de cette prévision révisée. « Ce n’est pas seulement une bonne nouvelle pour l’industrie – cela se traduit par environ 2 800 emplois supplémentaires dans toute la province, la plupart étant concentrés dans les bureaux corporatifs de Calgary et les sites opérationnels du nord. »

Cependant, des défis persistent. Les prévisions incluent d’importantes mises en garde concernant la volatilité du marché. Les prix mondiaux du brut ont fluctué de façon dramatique, oscillant de plus de 15% au cours du dernier trimestre. Ces conditions de marché créent d’importants obstacles de planification pour les entreprises énergétiques de Calgary.

Les considérations environnementales figurent également en bonne place dans les perspectives révisées. S&P Global note que les augmentations de production s’accompagnent de technologies améliorées de réduction des émissions, bien que les défenseurs du climat restent sceptiques quant à la compatibilité du secteur avec les engagements climatiques du Canada.

Le Réseau d’action climatique de Calgary a publié une déclaration remettant en question l’alignement des augmentations de production avec les objectifs d’émissions provinciaux. Leur porte-parole, Jenna Williams, a souligné que « l’expansion de la production tout en promettant des réductions d’émissions crée un défi mathématique que l’industrie n’a pas adéquatement résolu. »

D’après mes conversations avec des initiés de l’industrie, cette tension entre la croissance de la production et les préoccupations environnementales représente le défi central auquel est confronté le secteur énergétique de Calgary. Les entreprises investissent massivement dans des technologies pour réduire les émissions par baril, mais la croissance de la production totale risque de compromettre ces gains d’efficacité.

Les sables bitumineux de l’Alberta font également face à des contraintes persistantes de pipelines malgré l’achèvement du TMX plus tôt cette année. La capacité supplémentaire a apporté un certain soulagement, mais S&P Global indique que les goulots d’étranglement de transport pourraient réapparaître d’ici fin 2025 si la production maintient sa trajectoire ascendante.

Pour l’économie plus large de Calgary, la prévision révisée apporte des nouvelles bienvenues après des années d’incertitude. Les efforts de diversification économique de la ville se poursuivent, mais l’énergie reste le principal moteur économique. La mairesse Jyoti Gondek a reconnu cette réalité lors du forum économique de la semaine dernière, notant que « l’avenir de Calgary inclut le leadership énergétique aux côtés de nos secteurs technologiques et financiers en croissance. »

Les augmentations de production se traduiront probablement par des revenus de redevances provinciales modestement plus élevés, pouvant atteindre 380 millions de dollars supplémentaires par an selon les estimations du Conseil du Trésor de l’Alberta. Cela crée une marge de manœuvre pour les budgets provinciaux pendant que les stratégies de transition énergétique se développent.

Pour les Calgariens ordinaires, les impacts économiques restent mitigés. Bien que l’emploi dans le secteur énergétique se soit stabilisé, il n’est pas revenu aux niveaux d’avant 2014. La nature de ces emplois a également évolué, avec un accent plus important sur la spécialisation technique et moins de postes de débutants.

En tant que personne ayant couvert l’économie énergétique de Calgary à travers plusieurs cycles d’expansion et de récession, je considère cette révision des prévisions avec un optimisme mesuré. Les sables bitumineux restent fondamentalement importants pour le bien-être économique de notre ville, mais la voie à suivre nécessite d’équilibrer la croissance de la production avec l’innovation environnementale.

Les mois à venir révéleront si cette prévision de production se traduit par des avantages économiques durables pour Calgary ou devient simplement un point de données supplémentaire dans la relation complexe de notre ville avec les marchés de l’énergie. Une chose reste certaine – la résilience du secteur énergétique de Calgary continue de définir notre narrative économique.

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