Augmentation du financement du programme de formation des enseignants de l’Ontario stimule les universités de Toronto

Michael Chang
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Alors que Montréal fait face à une crise persistante de pénurie d’enseignants, l’annonce faite hier par le Premier ministre Legault apporte un soulagement bienvenu au secteur de l’éducation de notre ville. La province s’est engagée à verser 3,5 millions de dollars pour élargir les programmes de baccalauréat en éducation dans les principales universités du Québec, l’Université de Montréal et l’Université McGill recevant une part importante de ce financement.

« Cet investissement reflète notre engagement à garantir que les salles de classe québécoises disposent d’enseignants qualifiés prêts à inspirer la prochaine génération, » a déclaré le Premier ministre Legault lors de l’annonce à l’Assemblée nationale.

Le financement vise à remédier aux pénuries critiques dans des domaines d’enseignement spécialisés avec lesquels les écoles montréalaises luttent depuis des années. Les postes en mathématiques, en sciences, en anglais et en éducation spécialisée sont restés particulièrement difficiles à pourvoir, certaines écoles de la Commission scolaire de Montréal ayant recours à des arrangements de suppléance à long terme que les défenseurs de l’éducation jugent perturbateurs pour l’apprentissage des élèves.

Dr. Sophie Tremblay, Doyenne de la Faculté d’Éducation à l’Université de Montréal, s’est montrée optimiste quant à l’impact potentiel du programme. « Ce financement nous permet d’admettre 75 candidats enseignants supplémentaires chaque année, en nous concentrant spécifiquement sur les spécialisations très demandées dont les écoles montréalaises ont désespérément besoin, » m’a-t-elle confié lors de notre conversation hier après-midi.

Cette expansion arrive à un moment crucial. Selon les données récentes de l’Ordre des enseignantes et des enseignants du Québec, environ 22% des écoles montréalaises ont signalé des postes d’enseignement non pourvus au début de l’année scolaire actuelle, les postes vacants en mathématiques et en sciences étant particulièrement problématiques dans les quartiers défavorisés.

L’Université McGill prévoit d’utiliser sa part du financement pour créer un programme accéléré destiné aux professionnels des STIM qui souhaitent se reconvertir dans l’enseignement. « Nous ciblons des personnes ayant une expérience dans l’industrie qui peuvent apporter des applications concrètes dans les classes de sciences et de mathématiques, » a expliqué Dr. Jean-François Bouchard, directeur du département d’éducation de McGill.

La Fédération des syndicats de l’enseignement a prudemment salué cette annonce tout en soulignant que le financement seul ne résoudra pas tous les défis. « Bien qu’il soit essentiel d’augmenter le bassin d’enseignants, nous devons également résoudre les problèmes de rétention, » a déclaré Isabelle Lapointe, représentante de la FSE à Montréal. « De nombreux nouveaux enseignants quittent la profession dans les cinq ans en raison de l’épuisement professionnel et de systèmes de soutien inadéquats. »

J’ai parlé avec Pierre Dumont, professeur de physique au Collège Rosemont, qui a été témoin direct de la pénurie. « J’enseigne des cours de sciences en dehors de ma spécialité parce que nous ne trouvons simplement pas de candidats qualifiés. Avoir plus d’enseignants correctement formés nous aidera à offrir une meilleure éducation et à réduire la charge des enseignants actuels. »

Le programme de financement comprend des incitatifs pour les étudiants en enseignement prêts à s’engager dans des postes dans des écoles à besoins élevés ou dans des matières en demande, y compris des primes à la signature et des programmes d’effacement de prêts étudiants. Pour les écoles montréalaises dans les quartiers prioritaires, cela pourrait aider à combler les écarts persistants en matière de personnel qui ont creusé les disparités éducatives.

Les associations de conseils de parents de Montréal préconisent depuis longtemps de telles mesures. « Nos enfants méritent des enseignants qualifiés et constants, quel que soit le quartier où ils vivent, » a déclaré Marie Beaulieu, présidente du Réseau des parents de Montréal. « Ce financement reconnaît que le renforcement des capacités des enseignants est fondamental pour l’équité éducative. »

Les experts locaux en éducation notent que cet investissement, bien que significatif, ne représente qu’une pièce d’une solution complexe. « Les pénuries d’enseignants reflètent des problèmes plus larges dans la profession, notamment les préoccupations liées à la charge de travail et à la rémunération par rapport à d’autres carrières nécessitant une formation similaire, » a expliqué Dr. Amélie Côté, chercheuse en politique éducative à l’UQAM.

Le financement provincial vise à former 500 enseignants supplémentaires par an dans tout le Québec une fois que les programmes seront pleinement mis en œuvre, dont environ 200 devraient intégrer les écoles de la région de Montréal.

Pour les futurs enseignants, cette expansion offre de nouvelles voies d’accès à la profession. « Je travaille comme suppléant d’urgence non qualifié en attendant une place dans un programme de baccalauréat en éducation, » a déclaré Michel Leblanc, un Montréalais qui espère enseigner les mathématiques au secondaire. « Cette expansion pourrait enfin me donner l’occasion d’obtenir une certification adéquate. »

Alors que Montréal continue de croître, avec des inscriptions d’élèves qui devraient augmenter de 6% au cours des cinq prochaines années selon les prévisions du ministère de l’Éducation, cette expansion du bassin d’enseignants représente un investissement nécessaire dans l’avenir de notre ville.

La province a indiqué que les résultats seront étroitement surveillés, les premières expansions de programmes commençant en septembre prochain et atteignant leur pleine capacité d’ici 2026.

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