Au cœur de la prestigieuse Université McGill à Montréal, une renaissance culturelle est en cours. L’Association des Étudiants Indiens de McGill (MISA) s’est transformée au cours de la dernière année, passant d’un modeste club culturel à l’une des communautés les plus dynamiques de l’université, offrant aux étudiants sud-asiatiques un véritable foyer loin de chez eux tout en invitant l’ensemble du campus à découvrir la riche tapisserie de la culture indienne.
En me frayant un chemin à travers l’atrium bondé du Centre universitaire par une fraîche soirée d’automne, l’air vibre au rythme des battements bhangra et du parfum alléchant des samosas fraîchement préparés. La célébration de Diwali organisée par MISA a attiré des centaines d’étudiants—plusieurs portant des tenues traditionnelles colorées, d’autres découvrant ces traditions culturelles pour la première fois.
« Nous voulions créer plus qu’un simple club social, » explique Anika Sharma, l’actuelle présidente de MISA. « Notre vision était de bâtir une communauté qui célèbre notre patrimoine tout en créant des liens significatifs sur le campus. »
Cette vision ambitieuse s’est manifestée par une participation record aux événements et un engagement sans précédent sur le campus. Le nombre de membres de MISA a presque doublé au cours de la dernière année, comptant désormais plus de 300 membres actifs, ce qui en fait l’une des plus grandes organisations étudiantes culturelles de McGill.
« Ce qui distingue MISA, c’est leur équilibre entre authenticité culturelle et accessibilité inclusive, » note Dr. Claire Moreau du Département d’études culturelles de McGill. « Ils ont créé des espaces où les étudiants sud-asiatiques peuvent renouer avec leurs racines tout en accueillant l’ensemble des étudiants dans ces expériences. »
La transformation de l’association a commencé par un virage stratégique vers une programmation plus diversifiée. Au-delà des célébrations traditionnelles comme Diwali et Holi, MISA a introduit des événements abordant les enjeux contemporains des jeunes Indiens, des sessions de réseautage professionnel avec des Sud-Asiatiques établis aux ateliers de santé mentale adaptés aux contextes culturels.
Priya Malhotra, étudiante en deuxième année d’informatique originaire de Mumbai, attribue à MISA le mérite d’avoir facilité sa transition à Montréal. « Déménager à l’autre bout du monde pour l’université était écrasant. MISA m’a immédiatement donné un sentiment d’appartenance—des personnes qui comprenaient mon passé mais m’aidaient aussi à naviguer dans la vie universitaire canadienne. »
L’association s’est fait remarquer pour son approche innovante de l’éducation culturelle. Leur série « Goût de l’Inde » transforme la traditionnelle dégustation alimentaire en ateliers de cuisine interactifs où les participants découvrent les variations régionales de la cuisine indienne tout en préparant des plats aux côtés des membres de MISA.
« La nourriture devient une porte d’entrée vers une compréhension culturelle plus profonde, » explique Vikram Patel, coordinateur des événements culturels de MISA. « Lorsque les étudiants préparent un roti à la main ou apprennent pourquoi certaines épices sont importantes, ils se connectent à la culture indienne au-delà des stéréotypes. »
Cet engagement envers une représentation authentique s’étend à la Soirée de danse Bollywood de MISA, qui a attiré plus de 800 participants le semestre dernier—leur plus grand événement à ce jour. Plutôt que de présenter Bollywood comme un monolithe, le spectacle a mis en lumière des styles de danse régionaux, du Bharatanatyam classique à la fusion contemporaine, les artistes contextualisant l’importance de chaque tradition.
L’Association étudiante de McGill a remarqué ces efforts. « MISA a redéfini ce que les organisations étudiantes culturelles peuvent accomplir, » affirme Marie Tremblay, vice-présidente à la vie étudiante. « Ils ont créé un modèle que d’autres groupes imitent maintenant—honorant profondément des traditions culturelles spécifiques tout en les rendant accessibles à tous. »
Le plus impressionnant est peut-être la façon dont MISA a étendu son impact au-delà des frontières du campus. Leur partenariat avec le Réseau des jeunes sud-asiatiques de Montréal a créé des opportunités de mentorat reliant les étudiants de McGill aux élèves du secondaire d’origine sud-asiatique.
« Beaucoup de ces adolescents luttent avec leur identité culturelle, » explique Rohan Mehta, responsable des relations communautaires de MISA. « Voir des étudiants universitaires qui embrassent fièrement à la fois leur héritage sud-asiatique et leur expérience canadienne leur donne la permission de faire de même. »
L’association fait face à des défis également. Trouver des espaces adéquats pour les grands événements reste difficile, et équilibrer les diverses perspectives au sein du vaste paysage culturel indien nécessite une attention constante. « L’Inde n’est pas monolithique, » reconnaît Sharma. « Nous apprenons continuellement à représenter différentes religions, langues et traditions régionales avec respect et authenticité. »
Alors que la communauté sud-asiatique de Montréal continue de croître, l’influence de MISA s’étend dans le tissu culturel de la ville. Leur collaboration avec le Centre communautaire de Parc-Extension a apporté des ateliers de danse Garba traditionnelle aux résidents locaux, tandis que leur célébration de la fête de l’indépendance indienne au parc Jeanne-Mance a attiré des familles de partout à Montréal.
Pour l’avenir, MISA prévoit d’élargir ses initiatives académiques, notamment une série de conférences avec d’éminents universitaires sud-asiatiques et un fonds de bourses pour les étudiants internationaux d’Inde confrontés à des obstacles financiers.
Pour l’administration de McGill, MISA illustre l’engagement de l’université envers la diversité culturelle. « Des organisations comme MISA créent des ponts essentiels entre nos objectifs institutionnels d’inclusion et les expériences vécues par les étudiants, » explique Dr. Samuel Richardson, doyen associé à la vie étudiante de McGill.
Alors que la célébration de Diwali se termine, j’observe des étudiants d’origines diverses tentant d’apprendre les pas complexes de la danse dandiya, riant de leurs erreurs tandis que les membres de MISA les guident patiemment. Dans cet échange culturel joyeux, il est clair que MISA a créé quelque chose de spécial—une communauté qui honore la tradition tout en tissant de nouveaux liens par-delà les différences.
Pour plus d’informations sur les événements à venir ou l’adhésion, les étudiants peuvent visiter la page Instagram de MISA ou assister à leurs réunions hebdomadaires au Centre universitaire.