Ottawa critiquée à propos de l’affaire d’agression par un soldat d’élite en lien avec la sécurité nationale du Canada

Sara Thompson
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En observant le déroulement de l’audience du comité parlementaire hier, la tension dans la salle était palpable. Les députés de l’opposition ont vivement interrogé les représentants du gouvernement sur leur gestion d’une affaire troublante impliquant un soldat canadien d’élite qui est resté en service malgré de graves allégations de violence conjugale.

« Comment pouvons-nous faire confiance à notre appareil de sécurité nationale quand il ne parvient pas à protéger ceux qui sont dans ses propres rangs? » a demandé la députée néo-démocrate Heather McPherson, sa voix ferme mais teintée de frustration.

L’affaire concerne un membre du Groupe d’intervention spéciale 2, l’unité d’opérations spéciales secrète du Canada, qui aurait agressé son ex-conjointe à plusieurs reprises. Malgré ces allégations et une décision de justice en 2022, le soldat a conservé son habilitation de sécurité et a continué à travailler dans un poste sensible.

Ce qui m’a le plus frappé pendant les témoignages, c’est comment la machine bureaucratique semble avoir échoué à plusieurs niveaux. Les responsables de la Défense ont reconnu qu’il n’existait aucun système formel obligeant l’armée à informer les autorités d’habilitation de sécurité des incidents de violence conjugale.

Le sous-ministre Bill Matthews a admis devant le comité: « Nous devons faire mieux. Il n’y a aucun doute là-dessus. » Ayant couvert la politique à Ottawa pendant près de vingt ans, j’ai entendu des promesses similaires auparavant, mais la gravité de cette défaillance particulière semble avoir véritablement ébranlé les responsables.

Les implications vont au-delà de ce cas isolé. Comme me l’a confié l’experte en sécurité Stephanie Carvin de l’Université Carleton après l’audience, « La violence conjugale est depuis longtemps reconnue comme une vulnérabilité potentielle en matière de sécurité. Une personne qui adopte un tel comportement pourrait être susceptible de chantage ou pourrait démontrer des problèmes de jugement problématiques pour la manipulation d’informations sensibles. »

Cette affaire soulève de sérieuses questions sur la gestion des habilitations de sécurité dans l’ensemble du gouvernement. Selon les témoignages, environ 300 000 Canadiens détiennent un certain niveau d’habilitation de sécurité. Le système repose largement sur l’autodéclaration et des examens périodiques qui peuvent être espacés de plusieurs années.

La députée libérale Pam Damoff, qui préside le comité de la Condition féminine, a souligné que la violence conjugale est souvent cachée. « La victime peut être réticente à se manifester, surtout lorsque l’auteur occupe une position de pouvoir, » a-t-elle noté lors d’un échange particulièrement tendu.

En regardant les responsables s’agiter inconfortablement sur leurs sièges, je ne pouvais m’empêcher de penser aux implications plus larges pour la communauté de sécurité nationale d’Ottawa. Il ne s’agit pas seulement d’un cas, mais plutôt d’angles morts systémiques qui pourraient potentiellement compromettre notre appareil de sécurité.

La députée conservatrice Raquel Dancho n’a pas mâché ses mots, qualifiant la situation de « profondément troublante » et se demandant si des cas similaires pourraient exister non détectés au sein du système.

Le comité parlementaire a demandé des documents supplémentaires sur l’affaire et sur le système d’habilitation de sécurité en général. Les responsables ont promis de revenir avec des informations plus détaillées sur le fonctionnement du système actuel et sur les réformes qui pourraient être nécessaires.

Pour l’ex-conjointe au centre de cette affaire, ces discussions arrivent probablement trop tard. Son expérience souligne à quel point la sécurité personnelle et la sécurité nationale sont des questions profondément interconnectées.

En quittant la Colline du Parlement hier soir, passant devant la Tour de la Paix dans la lumière déclinante, j’ai réfléchi au fait que nos systèmes ne sont aussi solides que leurs maillons les plus faibles. Lorsque la violence conjugale est négligée en tant que préoccupation de sécurité, les individus comme les institutions sont laissés vulnérables.

Le gouvernement a promis une révision des procédures d’habilitation de sécurité, mais de nombreux observateurs, moi y compris, se demandent si cela mènera à un changement significatif ou produira simplement un autre rapport destiné à accumuler la poussière sur une étagère.

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