Un juré à Ottawa retiré après l’arrivée d’un véhicule de la PPO au tribunal

Sara Thompson
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Le renvoi dramatique d’un juré dans un procès pour meurtre en cours à Ottawa soulève des questions sur les procédures judiciaires et l’intégrité de notre système de jury. Ce matin au Palais de justice d’Ottawa, les observateurs ont été témoins d’une scène inhabituelle lorsqu’une voiture de la Police provinciale de l’Ontario est arrivée, menant au renvoi d’un membre du jury dans l’affaire Bellefeuille qui fait grand bruit.

Le juge Kevin Phillips s’est adressé à la salle d’audience après une brève pause, expliquant que des informations avaient été révélées nécessitant le retrait d’un juré. Les détails entourant cette décision demeurent protégés par une interdiction de publication, mais des sources au Palais de justice confirment que l’intervention de la PPO était directement liée au renvoi du juré.

« L’intégrité du jury est la pierre angulaire de notre système judiciaire, » souligne Me Melissa Weinstein, avocate de la défense qui pratique régulièrement au Palais de justice d’Ottawa. « Lorsque des préoccupations surgissent à propos d’un juré, le tribunal doit agir rapidement pour préserver l’équité du procès. »

Le procès pour meurtre de Danick Bourgeois-Bellefeuille a capté l’attention locale depuis son début. Bourgeois-Bellefeuille est accusé de meurtre au premier degré dans la mort de son ancienne petite amie, Christine Lefebvre, survenue en 2021. Le procès a déjà été marqué par des témoignages émouvants de la famille de la victime et des experts médico-légaux du Service de police d’Ottawa.

L’administrateur du tribunal, James Thorburn, a confirmé qu’il s’agit d’un événement peu commun. « Durant mes quinze années de travail auprès des tribunaux d’Ottawa, je n’ai vu qu’une poignée de cas où un juré devait être retiré en plein procès. C’est une mesure de protection procédurale qui existe pour une bonne raison. »

Les jurés restants ont reçu l’instruction d’ignorer toute spéculation concernant le renvoi de leur ancien collègue et de se concentrer uniquement sur les preuves présentées au tribunal. Le juge Phillips leur a rappelé leur serment de demeurer impartiaux et équitables tout au long de la procédure.

Eleanor Richards, ancienne procureure de la Couronne, maintenant analyste juridique à l’Université d’Ottawa, explique que ce type de retrait de juré en cours de procès, bien que perturbateur, est conçu pour protéger l’intégrité du verdict. « Notre système possède des mécanismes intégrés pour faire face aux situations où la capacité d’un juré à servir équitablement est remise en question, » a déclaré Richards lors d’un entretien téléphonique.

La communauté juridique d’Ottawa suit de près le procès Bellefeuille. L’affaire a mis en lumière les préoccupations persistantes concernant la violence conjugale dans notre région, avec des groupes de défense maintenant une présence devant le Palais de justice tout au long de la procédure.

Le procès se poursuivra avec les jurés restants. Selon la loi canadienne, les procès criminels peuvent se poursuivre avec aussi peu que dix jurés, bien qu’ils commencent généralement avec douze. Le juge Phillips a informé le tribunal que le calendrier resterait inchangé malgré les développements d’aujourd’hui.

La sécurité du tribunal a été renforcée suite à l’incident, avec des shérifs supplémentaires visibles dans les couloirs du Palais de justice de la rue Elgin. Les responsables ont refusé de préciser si le juré renvoyé fait face à des accusations liées à son retrait.

Pour la famille de Christine Lefebvre, ces complications procédurales ne font que prolonger leur attente de justice. Son frère, Marc Lefebvre, a assisté à chaque jour du procès. « Nous voulons simplement justice pour Christine, » a-t-il déclaré, visiblement ému en quittant le Palais de justice aujourd’hui.

Les experts juridiques soulignent que de tels renvois, bien que peu fréquents, démontrent le sérieux avec lequel notre système judiciaire traite les obligations du jury. « Servir dans un jury n’est pas seulement un devoir civique—c’est une confiance sacrée, » explique le Dr Hamid Farouk, spécialiste du droit à Ottawa. « Le système doit se protéger contre toute atteinte à cette confiance. »

Le procès devrait se poursuivre pendant encore trois semaines, avec des plaidoiries finales prévues pour la mi-décembre. Les responsables du tribunal ont confirmé que le calendrier reste sur la bonne voie malgré le développement inattendu d’aujourd’hui.

Le procès Bellefeuille reprend demain à 9h30.

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