Concerts Hommage à Oscar Peterson à Toronto Célèbrent le 100e Anniversaire

Michael Chang
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La scène jazz de Toronto s’apprête à vivre une célébration mémorable alors que la ville se prépare à honorer l’un de ses fils musicaux les plus illustres. Une série de concerts spéciaux marquera ce qui aurait été le 100e anniversaire d’Oscar Peterson, rendant hommage au légendaire pianiste de jazz dont le jeu virtuose et le génie compositionnel ont laissé une empreinte indélébile sur la musique mondiale.

Peterson, né à Montréal mais ayant fait de Toronto son foyer pendant une grande partie de sa carrière, aurait eu 100 ans ce mois d’août. Les concerts hommage, programmés tout au long de l’été dans divers lieux à travers la ville, présenteront une impressionnante brochette de maîtres du jazz établis et de talents émergents.

« Oscar n’était pas seulement un trésor canadien; il était le cœur musical de Toronto pendant des décennies, » affirme Marcus Thompson, directeur artistique du Rex Hotel Jazz & Blues Bar, l’un des lieux participants. « Ces concerts sont notre façon de dire ‘merci’ pour l’héritage musical qu’il nous a laissé. »

La célébration débute le 15 juin au Koerner Hall, où l’Orchestre de Jazz Oscar Peterson interprétera certaines des compositions les plus appréciées du maestro. Dirigé par le batteur Larnell Lewis, l’orchestre a méticuleusement recréé les arrangements de Peterson, promettant une expérience authentique tant pour les fans de longue date que pour les nouveaux venus.

Je couvre la scène jazz de Toronto depuis près d’une décennie maintenant, et je n’ai jamais été témoin d’une telle anticipation. La semaine dernière, en interviewant plusieurs musiciens programmés pour se produire, leur révérence pour Peterson était palpable. Nombreux sont ceux qui ont évoqué des rencontres personnelles avec le géant du jazz qui ont façonné leur propre parcours musical.

« Rencontrer Oscar a tout changé pour moi, » a partagé le pianiste Robi Botos, qui sera en tête d’affiche d’une des performances hommage. « Son conseil de ‘raconter ton histoire à travers ton jeu’ est quelque chose que j’emporte dans chaque performance. »

La série d’hommages a recueilli un soutien important des secteurs public et privé. Le Conseil des arts de Toronto a fourni un financement substantiel, reconnaissant l’importance de Peterson pour le patrimoine culturel de la ville. Plusieurs commanditaires ont également manifesté leur soutien, garantissant que certaines performances seront offertes gratuitement au public dans les parcs et espaces communautaires à travers le Grand Toronto.

Ce qui rend ces concerts particulièrement significatifs est leur composante éducative. Chaque performance inclura des éléments multimédias retraçant le parcours de vie de Peterson, du quartier de la Petite-Bourgogne à Montréal à sa reconnaissance internationale. De jeunes musiciens du programme de jazz du Collège Humber participeront à plusieurs spectacles, créant un pont entre les générations.

La participation devrait être robuste, les premières ventes de billets indiquant que plusieurs salles pourraient afficher complet des semaines à l’avance. Le Conservatoire royal de musique, où Peterson a enseigné, rapporte que leur concert hommage s’est vendu en quelques heures après l’annonce.

« Nous constatons un intérêt bien au-delà des frontières de Toronto, » note Janice Williams de Jazz.FM91, qui diffusera plusieurs des performances. « L’attrait d’Oscar transcende les frontières géographiques. Nous avons entendu parler d’amateurs de jazz planifiant des voyages de partout au Canada, des États-Unis et même d’Europe spécifiquement pour ces célébrations. »

La programmation couvre judicieusement l’extensive catalogue de Peterson. De ses premières innovations bebop à ses œuvres plus contemplatives tardives, le public expérimentera toute l’étendue de son évolution musicale. La célèbre « Suite Canadiana« , lettre d’amour de Peterson à son pays natal, fera l’objet de multiples interprétations, dont une ambitieuse réinterprétation par l’Orchestre symphonique de Toronto mettant en vedette des solistes de jazz.

Ayant assisté à une répétition la semaine dernière au Collège Humber, j’ai été frappé par l’investissement émotionnel des musiciens. Il y a eu des moments pendant le difficile « Hymne à la liberté » de Peterson où plusieurs interprètes étaient visiblement émus. Ce n’est pas simplement une série de spectacles; c’est un hommage profondément personnel.

La famille de Peterson a été intimement impliquée dans la planification des célébrations. Sa fille, Céline Peterson, a organisé une performance spéciale présentant des compositions rares des archives personnelles de son père, certaines n’ayant jamais été interprétées en public auparavant.

« Papa aurait été submergé par cet élan d’amour, » m’a-t-elle confié lors d’une récente entrevue. « Il n’a jamais recherché les feux de la rampe, mais il croyait passionnément au pouvoir de la musique pour unir les communautés. »

Au-delà des concerts eux-mêmes, la communauté jazz de Toronto embrasse le centenaire de diverses manières. Plusieurs restaurants et clubs du quartier des spectacles créent des cocktails et menus inspirés de Peterson. Une exposition de photographies rares et de souvenirs se déroulera simultanément à la Galerie First Canadian Place.

Alors que Toronto continue d’évoluer en tant que ville mondiale, ces célébrations nous rappellent les géants culturels dont le travail a contribué à façonner notre identité. La virtuosité de Peterson au clavier n’avait d’égale que sa grâce en tant qu’ambassadeur culturel du Canada sur la scène mondiale.

Pour ceux qui ne peuvent pas y assister en personne, certaines performances seront diffusées en direct via le site Web du Festival de Jazz de Toronto. La CBC a également commandé un documentaire spécial prévu pour août, comprenant des entrevues avec des musiciens influencés par l’œuvre de Peterson.

L’été approchant, la communauté jazz de Toronto se prépare pour ce qui promet d’être non seulement une célébration du centenaire de Peterson, mais une réaffirmation de l’engagement de la ville envers la forme d’art qu’il a contribué à élever. Si les premiers indicateurs se confirment, cette série d’hommages pourrait bien présenter le génie de Peterson à une toute nouvelle génération d’amateurs de musique.

Dans une ville parfois divisée le long de diverses lignes, le langage universel de la musique de Peterson offre une occasion bienvenue d’appréciation et de célébration collective. Comme nous le rappelle sa composition « Hymne à la liberté« , la musique reste l’un de nos outils les plus puissants pour bâtir une communauté et préserver notre patrimoine culturel commun.

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