La recherche désespérée d’un donneur de rein pour une enfant montréalaise met en lumière la crise du don d’organes
La routine matinale chez les Lambert-Bissonnette dans l’Est de Montréal commence bien avant l’aube. Pour la petite Élise, âgée de seulement deux ans, chaque journée débute par un régime complexe de procédures médicales que la plupart des adultes trouveraient accablant. Née avec une maladie rénale rare, cette bambine pleine de vie fait face à une situation potentiellement mortelle qui a mobilisé ses parents dans un appel public extraordinaire.
« Nous n’avons jamais imaginé devoir demander à des étrangers d’envisager de donner une partie d’eux-mêmes pour sauver notre fille, » explique Marie-Ève Lambert, la mère d’Élise, tout en préparant les médicaments du matin de sa fille. « Mais nous voilà, espérant désespérément qu’une personne compatible se manifestera. »
Élise souffre d’un syndrome néphrotique congénital, une maladie qui a progressivement endommagé ses reins depuis sa naissance. Après des mois de détérioration, les médecins du CHU Sainte-Justine ont informé la famille qu’une transplantation est devenue urgente. Ce qui rend leur situation particulièrement difficile est le besoin d’un donneur vivant plutôt que d’attendre sur la liste de transplantation provinciale.
La Dre Sophie Tremblay, néphrologue pédiatrique à Sainte-Justine, explique pourquoi un donneur vivant est crucial dans ce cas: « Les enfants de l’âge d’Élise ont de bien meilleurs résultats avec des reins de donneurs vivants. Les organes commencent à fonctionner immédiatement et durent généralement plus longtemps que ceux de donneurs décédés. »
La famille a lancé son appel via les réseaux sociaux le mois dernier, créant la campagne « Un rein pour Élise » qui a trouvé écho partout au Québec. Leur histoire met en lumière la crise persistante du don d’organes dans notre province. Selon Transplant Québec, environ 800 personnes attendent actuellement des transplantations d’organes à travers la province, les reins étant l’organe le plus demandé.
« Nous avons reçu des dizaines d’appels de personnes souhaitant aider, » raconte Philippe Bissonnette, le père d’Élise. « L’élan de solidarité de parfaits inconnus a été bouleversant, reflétant véritablement l’esprit communautaire montréalais. »
Pour les donneurs potentiels, le processus commence par un dépistage préliminaire pour la compatibilité du groupe sanguin. Élise a un sang de type O, ce qui signifie qu’elle ne peut recevoir que d’autres donneurs de type O. Ceux qui passent le dépistage initial subissent une évaluation médicale complète pour s’assurer que le don présente un risque minimal pour leur propre santé.
Lors de ma visite dans le modeste appartement de la famille à Montréal-Nord, Élise jouait avec des blocs colorés sur le plancher du salon. Malgré ses défis médicaux, ses yeux brillants et son rire contagieux masquent momentanément la gravité de sa condition. Les murs sont décorés de cartes et de messages de soutien provenant de toute