L’impact des tarifs sur les contrats de la ville d’Ottawa stimule de nouvelles stratégies de compensation des coûts

Sara Thompson
3 Min Read

Le secteur de la construction d’Ottawa fait face à des défis croissants alors que les nouveaux tarifs sur l’acier et l’aluminium affectent considérablement les contrats municipaux. Les promoteurs locaux et les responsables municipaux s’efforcent de trouver des solutions face à l’augmentation des coûts qui menace les échéanciers des projets dans toute la région de la capitale.

La semaine dernière, les responsables municipaux ont confirmé que plusieurs grands projets d’infrastructure connaissent maintenant des dépassements budgétaires de 8 à 12 % en raison de la situation tarifaire. Le projet de revitalisation du marché ByWard et trois expansions de centres communautaires figurent parmi les plus sévèrement touchés.

« Nous sommes pris entre des choix impossibles, » explique Daniel Lafleur, président de l’Association de la construction d’Ottawa. « Soit nous absorbons des coûts qui n’étaient pas prévus dans les soumissions initiales, soit nous les transférons à la ville, ce qui affecte ultimement les contribuables. »

Les répercussions s’étendent au-delà de la simple tarification des matériaux. Selon les données du bureau d’approvisionnement de la Ville d’Ottawa, environ 22 contrats locaux évalués à plus de 450 millions de dollars nécessitent maintenant des réévaluations budgétaires. Cela représente près de 30 % des dépenses d’infrastructure prévues par la ville pour l’exercice financier.

La conseillère municipale Sharon Miller souligne les solutions créatives qui émergent de cette crise. « Nous explorons des matériaux alternatifs lorsque c’est possible et renégocions certaines modalités contractuelles pour soulager nos partenaires industriels tout en protégeant les intérêts des contribuables, » m’a confié Miller lors de notre conversation à l’hôtel de ville hier.

Une approche prometteuse qui gagne du terrain implique l’échelonnement stratégique des projets. Plutôt que d’annuler carrément des initiatives, la ville prévoit maintenant de prolonger les délais d’achèvement de certains projets, permettant potentiellement aux coûts des matériaux de se stabiliser avec le temps.

La Chambre de commerce d’Ottawa a mis en place un groupe de travail spécial pour répondre à ces défis. Leur rapport récemment publié recommande plusieurs mesures, notamment des accords d’achat en gros pour plusieurs projets et l’exploration d’alternatives canadiennes aux matériaux traditionnellement importés.

« Ce que nous voyons, c’est une coopération sans précédent entre les secteurs, » note Catherine Williams, présidente de la Chambre. « Les fournisseurs locaux travaillent directement avec les entrepreneurs pour trouver des économies de coûts qui n’étaient pas envisagées auparavant. »

Pour les petits entrepreneurs comme Construction Riverside, la situation reste précaire. Le propriétaire Michael Desjardins décrit la position difficile à laquelle de nombreuses entreprises sont confrontées: « Nous avons déjà acheté des matériaux pour des projets qui ont été soumissionnés il y a des mois. Il n’existe aucun mécanisme pour récupérer ces coûts accrus à moins que les contrats ne soient renégociés. »

Partager cet article
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *