Le Violon, niché sur la rue Saint-Denis dans le Plateau, vient d’être couronné meilleur nouveau restaurant du Canada pour 2024, consolidant la réputation de notre ville comme capitale gastronomique du pays.
Franchir les portes du Violon, c’est comme entrer dans un secret bien gardé. La lumière tamisée se reflète sur les accents cuivrés tandis que les arômes d’herbes fraîches et de beurre se mêlent dans l’air. Ce bijou de 38 places a ouvert ses portes en septembre dernier et commande déjà une liste d’attente de trois semaines pour les réservations – une réalité que j’ai découverte à mes dépens en tentant d’obtenir une table pour cet article.
« Nous voulions créer quelque chose de distinctement montréalais tout en repoussant les limites », explique la chef Marie-Claude Bergeron, qui s’est auparavant illustrée au Pied de Cochon. « Notre objectif n’était pas les récompenses, mais de créer un espace où la nourriture raconte des histoires sur le terroir québécois. »
L’ascension fulgurante du restaurant a surpris même ses fondateurs. Jean-François Lacroix, associé et sommelier, m’a confié autour d’un espresso : « Quand nous avons reçu l’appel concernant le prix, j’ai cru que quelqu’un nous faisait une blague. Nous n’en revenons toujours pas. »
Ce qui rend Le Violon extraordinaire, c’est son approche symphonique de la restauration. Chaque plat joue un rôle distinct dans une composition plus large. Le menu change chaque semaine, parfois quotidiennement, selon ce que les producteurs locaux livrent chaque matin.
Ma récente visite présentait un spectaculaire agneau du Québec servi avec des champignons sauvages et une sauce qui a nécessité trois jours de réduction. L’engagement de la cuisine envers les ingrédients locaux dépasse la tendance – c’est leur philosophie fondamentale.
Tourisme Montréal rapporte que les expériences culinaires représentent environ 42% des dépenses des visiteurs dans notre ville. La reconnaissance du Violon arrive alors que Montréal connaît une renaissance gastronomique post-pandémie, avec plus de 75 nouveaux établissements ouverts depuis janvier.
« Montréal a toujours été la ville gastronomique la plus excitante du Canada », note Marie-Eve Fournier, critique culinaire à La Presse. « Ce qui se passe maintenant est un retour à nos racines mais avec une perspective fraîche. Le Violon l’illustre parfaitement. »
Au-delà de la cuisine, Le Violon se distingue par un service remarquable. Contrairement à l’atmosphère parfois guindée de la haute gastronomie, le personnel crée un environnement chaleureux, presque familial. Lorsqu’un convive voisin a mentionné une allergie aux fruits de mer, j’ai observé la cuisine préparer un plat entièrement sur mesure – pas simplement une modification d’un plat existant.
La carte des vins mérite une mention spéciale. Lacroix a assemblé une sélection célébrant à la fois des vignerons établis et des viticulteurs québécois ém