Réduction des listes d’attente pour la santé mentale à Montréal : de 622 à 56 en un an

Amélie Leclerc
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Quand Marie Deschamps avait besoin de soutien en santé mentale le printemps dernier, elle craignait de rejoindre des centaines de Montréalais pris dans une attente interminable. « J’étais prête à attendre des mois, peut-être plus », m’a confié cette enseignante de 34 ans lors de notre conversation dans un café du Plateau. « Tout le monde connaît quelqu’un qui est sur une liste d’attente depuis une éternité. »

Ce que Marie a découvert représente l’une des réussites les plus prometteuses en matière de soins de santé à Montréal ces dernières années.

L’équipe de santé mentale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal a accompli ce que beaucoup croyaient impossible – réduire leur liste d’attente de 622 patients à seulement 56 en moins d’un an. Cette transformation remarquable a attiré l’attention des prestataires de soins de santé partout au Québec et au-delà.

« Nous avons complètement repensé notre façon de connecter les gens avec les bons services », explique Dr Olivier Farmer, le psychiatre qui a dirigé cette initiative. « L’ancien système ne fonctionnait pour personne – ni pour les patients, ni pour les soignants. »

L’équipe a mis en œuvre plusieurs changements clés pour obtenir ces résultats. D’abord, ils ont adopté une approche de « soins par paliers », garantissant que les patients reçoivent le niveau de service approprié selon leurs besoins spécifiques. Cela a évité le scénario courant où une personne souffrant d’anxiété modérée pourrait attendre derrière quelqu’un nécessitant des soins complexes.

Ensuite, ils ont adopté la technologie, introduisant des rendez-vous virtuels et des suivis par messages texte qui ont permis aux cliniciens de servir plus de patients efficacement. Pour certains Montréalais, cette option numérique a éliminé les obstacles de transport qui rendaient auparavant les soins réguliers impossibles.

Plus important encore, ils ont considérablement élargi les options de thérapie de groupe. « Beaucoup de personnes bénéficient énormément du partage d’expériences avec d’autres personnes confrontées à des défis similaires », note Catherine Tremblay, psychologue au CIUSSS. « Il ne s’agit pas seulement d’efficacité – la dynamique de groupe crée souvent une communauté de soutien que la thérapie individuelle ne peut pas offrir. »

Les chiffres racontent une histoire convaincante. Le temps d’attente moyen est passé de 13 mois à seulement 6 semaines. Pour les cas urgents, les patients reçoivent désormais généralement des soins dans les 72 heures.

Jean-Pierre Bernard, défenseur de la santé mentale qui a passé des décennies à promouvoir l’amélioration des services à Montréal, appelle cela « l’amélioration la plus significative dont j’ai été témoin en 25 ans ». Lors de notre conversation dans son centre communautaire à Verdun, Bernard a souligné que « cela prouve ce qui est possible quand on repense les systèmes dépassés au lieu de simplement demander plus de ressources. »

Le moment ne pourrait être plus critique. Une récente étude de l’Université

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