Le familier géant du commerce au bleu et jaune reste silencieux aujourd’hui alors que les travailleurs exigent une meilleure rémunération
Le magasin IKEA de Montréal dans l’arrondissement de Saint-Laurent s’est transformé d’une vitrine d’ameublement animée en une ligne de piquetage alors que les employés ont déclenché une grève mercredi matin. Emmitouflés contre le froid de février, les travailleurs tiennent bon dans leur demande d’amélioration des salaires, créant une scène inhabituelle dans l’une des destinations commerciales les plus achalandées de la ville.
« On ne demande pas la lune, juste une rémunération équitable qui respecte notre contribution au succès de l’entreprise, » affirme Marie Tremblay, qui travaille dans ce magasin depuis six ans. Debout aux côtés d’environ 160 collègues, Tremblay m’explique que le conflit porte sur les augmentations salariales proposées par IKEA, qui selon les travailleurs, sont nettement inférieures aux taux d’inflation.
Selon la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente les travailleurs en grève, la dernière offre d’IKEA comprend une augmentation salariale de 6,5 % sur un contrat de trois ans – environ 2,2 % par année. Avec le taux d’inflation de Montréal qui frôlait les 3,4 % l’an dernier, les travailleurs soutiennent que cela représente essentiellement une baisse de salaire en termes réels.
Le magasin de Saint-Laurent, qui accueille normalement des milliers de clients à la recherche de tout, des bibliothèques BILLY aux boulettes suédoises, reste partiellement opérationnel pendant la grève. Le personnel de direction maintient des services limités, bien que le restaurant et l’aire de jeux pour enfants demeurent fermés.
Ce n’est pas la première fois que je couvre des conflits de travail à Montréal, mais il y a quelque chose de particulièrement frappant à voir des travailleurs dans les distinctifs uniformes jaunes d’IKEA tenant des pancartes de protestation plutôt que d’aider les clients à naviguer dans le fameux labyrinthe d’exposition du détaillant.
IKEA Canada a répondu à mon enquête par une déclaration exprimant sa déception face à l’arrêt de travail tout en affirmant son engagement envers le processus de négociation. « Nous valorisons nos collaborateurs et restons concentrés sur l’atteinte d’un accord équitable et durable, » indique le communiqué, bien que les détails sur d’éventuels compromis n’aient pas été fournis.
Le moment de la grève est notable, survenant juste au moment où le groupe Ingka, société mère d’IKEA, a annoncé des profits mondiaux records de 2,2 milliards d’euros (environ 3,2 milliards $ CAD) pour 2023. Les travailleurs avec qui j’ai parlé ont fréquemment cité ces profits comme preuve que l’entreprise peut se permettre une rémunération plus généreuse.
« Quand on voit ce genre de chiffres et qu’ensuite ils nous offrent moins que l’inflation, on a l’impression que notre travail n’est pas valorisé, » explique Philippe Desjardins, un employ