Je suis les événements depuis tôt ce matin, et ce qui a commencé comme une simple manifestation s’est transformé en un acte de vandalisme préoccupant dans notre ville.
Le bureau de la ministre québécoise Chantal Rouleau a été ciblé par des manifestants qui ont brisé des vitres et éclaboussé l’entrée de peinture rouge. En arrivant sur les lieux dans l’est de Montréal, la police avait déjà délimité la zone, mais les dégâts étaient clairement visibles derrière le ruban jaune.
« Ceci dépasse la ligne entre la manifestation légitime et le comportement criminel », a déclaré le porte-parole du SPVM, Jean Bertrand, qui a confirmé que les agents ont répondu aux appels vers 5h30 ce matin. « Nous examinons les vidéos de surveillance pour identifier les responsables. »
La peinture rouge, symbolisant le sang selon les dépliants laissés sur place, est liée aux manifestations en cours contre ce que les militants appellent « l’action insuffisante » en matière de politiques de logement. Cet incident survient alors que Montréal traverse une crise du logement abordable qui s’aggrave, avec des taux d’inoccupation qui ont chuté à des niveaux historiquement bas.
La ministre Rouleau, qui n’était pas présente lors de l’incident, a publié plus tard une déclaration condamnant le vandalisme tout en reconnaissant la gravité des préoccupations en matière de logement. « Bien que je comprenne la frustration de nombreux Montréalais face aux défis du logement, la destruction de biens n’est pas la voie vers des solutions », peut-on lire dans son communiqué.
J’ai parlé avec Claudine Moreau de Droits au logement Montréal, qui a pris ses distances avec le vandalisme au nom des défenseurs du logement. « La plupart d’entre nous travaillons par des canaux légitimes », m’a-t-elle dit. « Ces actions ne représentent pas la majorité des militants pour le logement, mais elles reflètent un désespoir croissant. »
En parcourant plus tard le quartier est de Rouleau, je n’ai pu m’empêcher de remarquer le contraste frappant entre les nouveaux développements de luxe et le nombre croissant de campements de sans-abri. Cette disparité visuelle raconte sa propre histoire sur les tensions qui s’accumulent dans notre ville.
La Coalition montréalaise pour le logement rapporte que les loyers moyens ont augmenté de 31 % depuis 2019, tandis qu’environ 24 000 ménages sont toujours sur les listes d’attente pour des logements sociaux. Ce ne sont pas que des statistiques – ils représentent nos voisins confrontés à des choix impossibles.
Le vandalisme au bureau de Rouleau marque le troisième incident de ce type visant des responsables gouvernementaux à Montréal cette année. La mairesse Valérie Plante a condamné ces actions tout en appelant à un dialogue accru entre toutes les parties prenantes de la crise du logement.
« C’est inacceptable », a fermement déclaré Plante. « On peut être en désaccord sans recourir au vandalisme. J’invite tout le monde à participer plutôt au