Les Pétitions de Révocation de l’UCP en Hausse Accusées à Danielle Smith par le Leader Syndical

James Dawson
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La récente vague de pétitions de rappel visant les députés provinciaux de l’UCP ne se produit pas par hasard. C’est ce qu’affirme Gil McGowan, président de la Fédération du travail de l’Alberta, qui soutient que le style de leadership de la première ministre Danielle Smith a directement déclenché ce mouvement populaire.

Ayant couvert la politique albertaine pendant près d’une décennie, j’ai observé la tension entre ce gouvernement et les organisations syndicales s’intensifier à des niveaux jamais vus depuis l’époque Klein. La situation actuelle semble toutefois différente – un mécontentement plus généralisé plutôt qu’une opposition isolée.

« Les gens en ont assez, » m’a confié McGowan lors d’une entrevue téléphonique hier. « Smith a promis une chose aux Albertains pendant l’élection et a livré quelque chose de complètement différent.« 

Selon les données d’Élections Alberta, au moins 15 demandes de pétition de rappel ont été déposées contre des députés de l’UCP depuis janvier. C’est un nombre sans précédent dans la courte histoire de notre législation sur le rappel, qui n’est entrée en vigueur qu’en 2022.

Les pétitions ciblent divers membres de l’UCP, dont la ministre de la Santé Adriana LaGrange et le ministre des Finances Nate Horner. Les organisateurs disposent de 60 jours pour recueillir les signatures de 40% des électeurs admissibles dans chaque circonscription – une barre haute que de nombreux analystes politiques doutent pouvoir être atteinte.

McGowan pointe du doigt plusieurs politiques du gouvernement Smith comme catalyseurs: les changements au régime de retraite, la restructuration des soins de santé et ce qu’il décrit comme « une approche de gouvernance de plus en plus combative.« 

« Ce gouvernement a cessé d’écouter, » a-t-il déclaré. « Quand vous ignorez répétitivement les préoccupations des gens, ils trouveront d’autres moyens de se faire entendre. »

La réponse de l’UCP a été condescendante. Le porte-parole du gouvernement Sam Blackett a qualifié les pétitions de « coup politique coordonné » dans un communiqué envoyé par courriel, suggérant qu’elles sont orchestrées par des groupes d’opposition plutôt que de refléter une véritable préoccupation publique.

Ayant parlé avec des organisateurs de pétitions dans trois circonscriptions la semaine dernière, j’ai rencontré des Albertains ordinaires de divers horizons – pas seulement des syndiqués ou des partisans du NPD. Beaucoup se décrivent comme d’anciens électeurs conservateurs se sentant abandonnés par l’orientation actuelle de l’UCP.

Carol Winters, une infirmière retraitée aidant à recueillir des signatures à Calgary-Nord, m’a dit qu’elle avait voté pour l’UCP en 2019 mais estime que le parti a changé. « Il ne s’agit plus de gauche contre droite. C’est une question d’écouter les Albertains versus nous ignorer.« 

Le politologue Duane Bratt de l’Université Mount Royal croit que les pétitions ne réussiront probablement pas à déclencher des élections partielles mais servent un autre objectif. « Elles créent une visibilité pour les problèmes et démontrent un mécontentement public d’une manière plus difficile à ignorer pour le gouvernement que les plaintes sur les réseaux sociaux ou les lettres aux députés. »

Les chiffres confirment son évaluation. Un récent sondage de Janet Brown Opinion Research montre que le soutien à l’UCP est tombé à 38%, contre 52% lors de l’élection de l’année dernière.

Ce qui rend cette situation particulièrement intéressante, c’est la façon dont elle se déroule en dehors des canaux politiques traditionnels. Ce ne sont pas des initiatives de partis d’opposition mais des efforts citoyens – quelque chose que l’Alberta n’a jamais vu à cette échelle auparavant.

Que ces pétitions réussissent ou non à recueillir suffisamment de signatures reste incertain, mais le message envoyé est clair: les Albertains s’attendent à ce que leur gouvernement consulte avant d’effectuer des changements majeurs, pas après.

Comme je l’ai observé en couvrant le paysage politique de Calgary, le style de gouvernance de Smith a systématiquement privilégié les objectifs idéologiques plutôt que la recherche de consensus. Cette approche fonctionne lorsque l’opinion publique s’aligne sur ces objectifs, mais crée une vulnérabilité significative lorsque ce n’est pas le cas.

La vraie question n’est pas de savoir si ces pétitions forceront des élections partielles – elles ne le feront probablement pas. La question est de savoir si l’UCP reconnaîtra cela comme un signal d’alarme nécessitant un changement de cap avant les prochaines élections.

Pour les Calgariens qui observent ce développement, cela représente quelque chose de plus fondamental: un test de la réactivité de notre système démocratique lorsque les canaux conventionnels de contribution publique semblent fermés.

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